Place Paul Emile Victor : une nouvelle place entre l'éco quartier et l'avenue Foch.

Voulue comme une "porte" du nouvel écoquartier - entre la ZAC Mont Thabor et ouverte sur l'avenue Foch et le Parc du Pâtis - la place (déjà baptisée) Paul Emile Victor fera l'objet d'une visite de chantier le lundi 27 janvier à 14h45... pour les personnes qui seront disponibles à cet horaire ^^ (les autres attendront un autre jour avant d'y mettre les pieds).


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Je réserve mon avis sur cette place (son esthétique, sa qualité spatiale et urbaine)... après l'avoir visitée. Même si il est sans doute déjà fait ; au jugé de ce que j'ai pu en voir à travers les dessins et derrière les palissades de chantier.

Ça me laisse encore une fois dubitatif, où est la place de l'homme et de la nature dans ce fatras de béton et de bitume ?

L'avenue Foch prend de plus en plus des allures "haussmanniennes", ce n'est pas un carré de verdure coincé entre des bâtiments ou une esplanade ardoisée qui m’aèrerait beaucoup et le parc du Patis est quand même éloigné au quotidien.

Je dois devenir agoraphobe ou claustrophobe, je ne sais pas encore de quelle pathologie je souffre face à la rénovation urbaine meldoise, mais j'aurai du mal à m'investir dans ce quartier, de la mode passée de concentration verticale on passe à une concentration horizontale, rendez vous dans 30 ou 40 ans pour en révéler les méfaits sociétaux.

Le côté minéral de la place ici ne me gène pas. Il est légitime d'avoir des a priori, mais ce n'est pas un critère négatif dans l'absolu. Je vous invite à vous rendre sur la place de la République récemment rénovée à Paris, traitée de manière très minérale, et pourtant qui est une totale réussite en terme d'espace urbain.

Ce n'est pas à mon sens celà qu'il faut reprocher à cet aménagement. La Ville a tendance a s'améliorer ces derniers temps, dans ses choix esthétiques (de mobiliers urbains, d'architecture...). Même si le "bon goût" est quelque chose de relatif, il y a de beaux objets dans les dernières réalisations de la Ville : par exemple le mobilier installé dans le jardin des Trinitaires dernièrement.

Par contre ce n'est pas l'esthétique du mobilier, ou le côté sophistiqué ou précieux des matériaux qui sont utilisés qui font la qualité de cet espace. Avant de créer une place il faudrait déjà se demander où on la crée ? et pourquoi on la crée ? pour quelle utilité ? quelle fonction ?

Admettons que "marquer" l'entrée de l'éco quartier, et s'en servir d'articulation avec d'autres quartiers (dont l'avenue Foch, le parc du pâtis) soit une raison légitime. Moi je n'y trouve rien à redire en tout cas. Mais une fois qu'on a décidé de faire une place... mais pour y faire quoi ?
Et à part faire le bonheur des skateurs et des adeptes de la glisse urbaine... je ne suis pas sur que cette place trouve "sa place" à Meaux. C'est le risque de faire une autre place de l'Europe, ou une place de Valmy. Des espaces qui ne sont pas des lieux. Qui ne sont pas habités.

Bon après dans la forme, j'ai dit que je ne voyait pour l'instant rien à redire... je ne comprend pas pourquoi la place ne s'ouvre pas sur la rue de la crèche qui est l'axe principale nord sud du quartier.

... quant à la densification de Meaux : c'est un peu la même chose. Tout n'est pas bon et tout n'est pas mauvais non plus.

Et si le quartier Luxembourg c'est du "bétonnage", il y a aussi des opérations de qualité. On ne peut pas regretter les monumentales Caravelles quand on voit les nouvelles réalisations du quartier C, autour du parc Chenonceau (bien plus qualitatives architecturalement parlant que ce qui s'est fait sur le centre ville et le quartier du Marché notamment). Même chose pour l'avenue de la Marne, l'avenue Foch, et l'éco quartier. Il y a des opérations immobilière dont l'intérêt semble vraiment uniquement spéculatif - dernière en date, l'aménagement de la parcelle à l'angle de la rue de la crèche et de l'avenue Briand qui est d'une laideur absolue (et je ne comprend pas que l'on ai laissé passer le permis pour celui là). D'autres qui sont avec une vraie valeur ajoutée : et je pense que c'est le cas par exemple du batiment proposé par le bailleur social Meaux Habitat pour la Zac Mont Thabor (qui doit se construire sur la place PEV). Et le reste, qui est la majorité de ce qui se construit sur Meaux aujourd'hui, et qui sont des opérations immobilières qui sont destinées à dégager des bénéfices bien entendu, et qui oscillent entre bâtiment d'intérêt et de qualité moyenne à bonne.

Mais là encore, densité comme minéralité, ou végétalisation et démarche HQE, ce ne sont pas des normes, des règlements (et les villes se reposent trop sur les réglements d'urbanisme), des opérations commerciales ou pas, qui font ou défont la qualité de la Ville. C'est la façon dont on l'habite. Dont les habitants l'investissent. Quelles activités, quels flux, quels appropriations il y a de la part des habitants, et comment tout cela fabrique l'identité de la ville ? 

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"Form follows function" (la forme suit la fonction), ça c'était la devise des Architectes Modernes. Si la phrase fait toujours débat en architecture : est-ce la forme d'un espace qui induit sa fonction ou la fonction qui induit la forme de l'espace ? Et on pourrait répondre : ça dépend ! Mais cette question aujourd'hui est complètement absente (90% du temps au moins) de la réflexion sur la ville. Et les espaces urbains que l'on fabrique (des places comme celle-ci, aux parkings des grandes surfaces) ne fonctionnent pas, parce que ce rapport entre forme et fonction n'existe pas (plus). On pourrait exprimer ça encore par : "l'absence de la notion de lieu" (qu'est-ce qu'une rue, une place, un jardin, un quartier...)

Il vaut mieux une ville qui se "densifie", qu'une ville qui se vide de sa population, c'est certain.
Et Meaux ne se "densifie" pas trop mal : les logements sont plutôt de bonne qualité dans l'ensemble (à quelques exceptions près et c'est dommage), de nouveaux équipements se créent (les écoles notamment), le commerce du centre ville décline moins rapidement qu'ailleurs, et la ville peut se permettre de se lancer dans certains projets. Bref, la ville est plutôt dans une bonne dynamique, elle se développe et de manière assez contrôlée. Mais il y a des choses (trop) qui ne sont pas maitrisées, il y a des manques, des carences. Et si j'ai évoqué déjà la notion de "lieux" quant à l'espace publique, on peut aussi noter l'absence de notion "d'intensité" : c'est à dire le souci des activités qui font la ville, qui font son identité, et qui amènes les habitants a s'y investir. Et là Meaux est un peu sur la corde raide. Si elle veut être une ville intense il va falloir qu'elle se fasse moins ville dortoir. Il faut des lieux culturels et associatifs divers, des lieux de rencontre... Et si il peut être bien d'avoir un musée de la Grande Guerre, celui-ci n'a pas fonction à jouer ce rôle "intensificateur" à l'échelle de la ville et de ses quartiers. Aujourd'hui, comme pour l'espace public, il n'y a pas de réflexion sur cette notion.

Je crois qu'on en a déjà parlé.... Le problème c'est que Meaux est par définition une ville dortoir, proximité de la capitale oblige. Quand on part à 7h du matin pour aller bosser et qu'on revient à 19h - cas de la majorité de la population active) on n'a guère envie de ressortir et le week-end, sortir pour sortir, autant aller à Paris ou ailleurs

Bien sur, elle l'est de fait de par sa proximité à Paris. Mais ce n'est pas si vrai que ça non plus. Et pour diverses raisons : il y a beaucoup de jeunesse a Meaux, il y a aussi beaucoup de retraités. Le milieu associatif fonctionne bien, il y a une vraie demande mais semble pas si bien doté que ça (ou en tout cas mésestimé), de même que les restaurants de zones industrielles remplissent (beaucoup plus que les restaus de centre ville), les clubs de sport, la moindre animation même médiocre attire, les marchés sont toujours attractif, et d'autres choses encore... Bref il y a une vie de proximité à Meaux, qui dit qu'elle n'est pas qu'une ville dortoir, mais tenu dans un état plus ou moins léthargique parce qu'elle ne fait pas l'objet d'une attention particulière. Alors que ce serait un potentiel à développer très intéressant je pense.

source > leParisien.fr

La place Paul-Emile-Victor rivalisera avec celle du centre-ville
Par Valentine Rousseau (Publié le 04.02.2014)

C’est la première réalisation de l’écoquartier Foch-Roosevelt. La place Paul-Emile-Victor, située à l’angle de la rue de la Crèche et de l’avenue Foch, restera barricadée le temps de la construction des immeubles qui vont l’entourer. Mardi dernier, les barrières ont été levées pour une visite de chantier avec les élus, des militants UMP et des riverains.

Philippe Leterme, directeur de l’urbanisme, détaillait au maire Jean-François Copé (UMP) les constructions à venir, autour cette place minérale de 3200 m2. « Elle est aussi grande que la place Henri IV (située en centre-ville, face au cinéma) et aura 30% de végétations », indique Philippe Leterme. Evelyne habite en face de la place et grimace en voyant de grands lampadaires noirs, plantés par blocs de trois : « On se croirait à l’aéroport de Roissy ou sur un stade, c’est moche. En plus de chez moi, j’ai vue sur la cathédrale, je crains que les futurs bâtiments bouchent ma vue. » A la fin de la visite, elle se sent rassurée : « Ces lampadaires seront peut-être moins choquants une fois les immeubles construits. »

Conçue dans un style géométrique

Cette place Paul-Emile-Victor, conçue dans un style géométrique, sera cerclée de résidences d’ici fin 2016. Le premier chantier immobilier est celui de Promogim, qui borde la résidence Les Acacias. Les ouvriers s’activent dans un trou boueux au milieu duquel émerge une grue jaune. Sur les 96 appartements qui seront livrés entre avril et juin 2015, une soixantaine ont été vendus, à environ 3000€ le m2. « La moitié des acheteurs sont Meldois et 95% des acheteurs ont prévu d’y vivre, ce qui prouve l’attractivité de Meaux », souligne Loïc Le Roux, chef d’agence de Promogim. Kaufmann and Broad va construire sur cette même emprise (entre l’avenue Foch et la rue de la Crèche) 69 logements en accession, 27 en PLS (Prêt locatif social) et en vendra 40 à Meaux habitat. Le bailleur social prévoit d’ailleurs d’en bâtir 60 autres sur place. Terralia, enfin, construira sur le quatrième îlot 63 logements en accession sociale à la propriété.

Cette première phase de l’écoquartier, qui s’achèvera au premier semestre 2016, comprendra 355 logements, dont 100 sociaux.


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Petite critique de l'article :
J'aurais personnellement aimé une explication un peu plus détaillée du parti d'aménagement de cette place, et la façon dont on a pensé son utilisation. Savoir qu'une riveraine ne trouve pas a son goût les lampadaires... on s'en fiche un peu. Par contre, qu'on explique en quoi cette place rivalisera avec la place Henri IV, à laquelle elle est comparée : je doute par exemple qu'elle puisse accueillir une patinoire ou quelques forains lors de certaines animation, vu son design qui ne s'y prête pas.

D'ailleurs, au passage, le "conçu dans un style géométrique" ne veut absolument rien dire. ^^

Le dessin géométrique de l'aménagement qui occupe toute la place, ne semble pas destiner cet espace a une utilisation autre que celui d'espace d'agrément : une sorte de jardin minéral ou on vient lire un bouquin, ou faire des mots croisés. Et qui viendra aussi sans doute faire le bonheur des skateurs.

Le style géométrique ! Nous voilà rassurés.