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Fabien B.
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La géothermie de nouveau en question à Meaux Empty La géothermie de nouveau en question à Meaux

Dim 01 Nov 2009, 15:04
Je rouvre ici, un sujet sur la géothermie, atout important de la politique énergétique de la ville, qui sert au chauffage urbain d'une partie des habitations et de certains équipements de la ville (dont l'hôpital).
La géothermie ne consomme pas de matière fossile, ne rend pas dépendant au pétrole ou au gaz (volonté née après le choc pétrolier de 1979), et ne pollue pas non plus puisqu'elle ne dégage pas de CO2. Quand on considère que la part du chauffage est l'un des principales poste de dépense énergétique dans nos mode de vie, on peut voir dans la géothermie une question importante, et son devenir un véritable enjeu d'avenir pour la ville.


Depuis 2000 c'est GDF qui gère la géothermie à Meaux. Le groupe a décider d'utiliser le réseau géothermique de la ville pour vendre du gaz. Ce sont des raisons purement économique qui sont à l'origine de ce choix, parce que les installations géothermiques coutent cher(en installation et en entretiens) et rapportent peu.

Je mets à la suite ici un article paru dans TAPAGE journal d'opposition meldois sur la question de la géothermie, suite à son retour sur le devant de la politique locale, avec l'annonce d'études à venir lors des derniers conseils municipaux meldois.


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Développement durable et chauffage urbain
LA GEOTHERMIE A MEAUX, CA SENT LE GAZ !


L’instauration de la « taxe carbone » au plan national, mais aussi la commande , par la ville de Meaux, d’une étude sur les perspectives locales de consommations et d’approvisionnements énergétiques,invitent à se pencher sur ce qui est un fleuron en la matière : la géothermie et ses relationsavec le gaz. (Par Marcel Chauffe)


Se chauffer… avec de la chaleur !
C’est bête, mais il suffisait d’y penser. Pour se chauffer, on peut utiliser des matériaux froids et les faire brûler : bois, charbon, fuel. On peut aussi utiliser un matériau déjà chaud, voire très chaud, comme les nappes d’eau stockées en profondeur : c’est la géothermie.

On fore un puits jusqu’à ce qu’on rencontre une de ces nappes. Si la pression dans la nappe est plus importante que la pression atmosphérique, l’eau monte toute seule dans le puits. C’est ce qu’on appelle un puits artésien. Il suffit alors de mettre en contact la chaleur de l’eau du puits avec le réseau de chauffage urbain, au moyen d’un « échangeur » et l’on peut, pour un puits, chauffer 4 à 5000 logements (ou équivalents). Un deuxième forage permet de faire redescendre l’eau vers la nappe. On appelle ainsi les deux puits un doublet. À Meaux, depuis 1982 – 1983, 4 doublets, forés jusqu’à la nappe dite « Dogger » à 1 700 mètres de profondeur, récupèrent la chaleur d’une eau aux alentours de 75° et permettent le chauffage de 15 000 logements, plus l’hôpital, deux gymnases et la piscine. C’est un des plus important site de géothermie en Europe.

Quelques difficultés aujourd’hui maîtrisées
Même si l’on évoque des utilisations anciennes de la géothermie il faut attendre les chocs pétroliers (1973 et 1979) pour que les coûts du pétrole et du gaz rendent intéressant le développement de cette ressource renouvelable (1). Les principales difficultés tiennent à l’encrassement des canalisations par le calcaire, problème désormais résolu sans pollution de la nappe profonde. Également, le retour d’une eau plus froide conduit à un abaissement local de la température de la nappe. Il faut prévoir, tous les trente ans environ (pour le Dogger) de forer de nouveaux puits suffisamment espacés des précédents pour laisser la nature réchauffer à nouveau la nappe. Aujourd’hui, on a tendance à combler les puits devenus inexploitables. Un savant a toutefois émis l’idée d’une sorte de « jachère » de ces installations qui pourraient être remises en service après avoir retrouvé une température adequate. Pas bête !

Quand l’intérêt co-génère le capital
L’intérêt économique de ce procédé a très vite attiré les entreprises capitalistiques – ou en passe de le devenir comme Gaz de France. Volonté de développer le recours aux énergies « propres » ? C’est bien sûr l’argument mis en avant. L’évolution des techniques permet d’y ajouter celui d’une meilleure rentabilité énergétique. Ainsi à Meaux, au début des années 2000, sous la houlette de Gaz de France et ses filiales on installe une centrale de cogénération. De quoi s’agit-il ? Grâce à une turbine à gaz on augmente la productivité énergétique de la géothermie et l’on produit en même temps de l’électricité, éventuellement revendue à EDF. Rien à reprocher ! Maîtrisant parfaitement ce procédé GDF se greffe sur de multiples sites géothermiques, au besoin pour les fermer comme à Évry pour cause d’usure excessive des installations. Bien sûr GDF se rend aussi présent dans le réseau de distribution du chauffage urbain et le conseil aux collectivités territoriales. Ainsi, l’entreprise est gagnante sur tous les tableaux, et surtout exerce son métier principal qui est de … vendre du gaz, même là où l’on cherchait à s’en passer ! Sous le couvert des énergies propres et renouvelables, GDF impose la consommation d’une énergie fossile, non renouvelable, et productrice de gaz à effet de serre. Trop fort !

Pour une vision énergique de l’avenir
Au Conseil municipal du 1er octobre dernier, il est décidé de faire réaliser une étude sur « l’état des lieux de la situation énergétique actuelle, l’analyse des marges de progrès possibles, et l’accompagnement dans la définition d’une politique territoriale énergétique et d’adaptation au changement climatique ». L’ambition semble de mise puisque l’on évoque l’horizon 2050 pour la mise en oeuvre d’une politique énergétique territoriale.

Le Syndicat mixte pour la géothermie de Meaux est sollicité, par convention, pour participé au financement de l’étude, à hauteur de 17,5 %. Outre les interrogations déjà évoquées dans le compte rendu du Conseil à lire dans le présent numéro de Tapage, ce projet d’étude pose quelques questions. Rien n’y indique que la géothermie restera l’énergie privilégiée pour le chauffage urbain, même si elle est présentée, dans le préambule, comme un « élément majeur » des ressources énergétiques (avec la cogénération). En page 5 de la convention on peut lire que le prestataire de l’ étude devra proposer un classement des potentiels énergétiques en fonction « de la quantité d’énergie en jeu, de la relative facilité de leur mobilisation et des délais nécessaires à leur mobilisation ». La géothermie a-t-elle des chances de bien figurer dans ce classement ?

Le gaz rendu propre par l’eau chaude
Rappelons qu’il va falloir des investissements importants pour le renouvellement des sites d’approvisionnement en eau chaude, d’ici 4 à 5 ans. Ensuite, la géothermie ne semble pas être le mode de chauffage privilégié dans les programmes immobiliers récents. Par ailleurs, un programme ambitieux de gestion écologique de l’énergie peut-il se limiter à la seule ville de Meaux ? L’agglomération meldoise semblerait une unité plus pertinente. Or le Syndicat mixe pour la géothermie, certes classé dans les structures d’intercommunalité par l’Union des Maires de Seine et Marne, ne comprend comme collectivité territoriale … que la ville de Meaux. On comprend que le pilotage de l’étude, donc des choix privilégiés, se fera au cabinet du Maire de Meaux ! Au conseil d’administration de la communauté d’agglomération siègent des maires « de gauche » ! Horreur ! Plus sérieusement encore, on sait que le lobbying des vendeurs d’énergies non renouvelable est considérable. Or la société GDF-Suez est toujours très présente à Meaux. Certes l’acceptation par l’Union européenne de la fusion a obligé Gaz de France à se séparer de Coriance, la société qui pilote la cogénération. Elle a été vendue à un groupe italien « a2a ». Mais c’est elle qui vend le gaz et on la trouve dans le réseau par sa filiale « Énergie Meaux ». Ainsi des projets qui associeraient le gaz à d’autres énergies, le rendant ainsi écologiquement acceptable, ne seraient peutêtre pas malvenus.
Attention aux suites de gaz ! L’argent n’a pas d’odeur nous dit-on, associé à des énergies renouvelables le gaz sent bon, les enjeux financiers de l’évolution de la production et de la distributiont énergétiques sont colossaux, soyons sûrs que les grandes sociétés capitalistiques sont, sur ce sujet, parfaitement au parfum.
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