- benjaminMeldois
- Nombre de messages : 1500
Age : 73
Localisation : meaux
Date d'inscription : 17/01/2009
Quelques réticences concernant le commerce équitable...
Mer 13 Mai 2009, 10:42
... Non pas quant au principe mais quant à son application.
Qui a des idées sur la question... débat ouvert, entre les "pour" et les "contre" !
(les "contre" se déterminant évidemment en fonction de l'application concrète, et de la manière dévoyée dont se fait le commerce dit équitable!
Qui a des idées sur la question... débat ouvert, entre les "pour" et les "contre" !
(les "contre" se déterminant évidemment en fonction de l'application concrète, et de la manière dévoyée dont se fait le commerce dit équitable!
Re: Quelques réticences concernant le commerce équitable...
Mer 13 Mai 2009, 11:42
Pour moi c'est un choix qui est un non choix.
Puisque si on veut acheter commerce équitable, en se disant qu'on fait un acte politqiue en faveur des produceturs de pays exotiques, un peu moins favorisé que sous nos latitudes... malheureusement on n'a pas plus de prise que ça sur le fonctionnement de la fillière que sur celle "classique". On n'en sait pas plus que ce que l'on nous en dit. C'est un peu comme le "bio". Du commerce avant tout. "Equitable" ça vient après. Je n'ai pas d'avis tranché sur la question.
Puisque si on veut acheter commerce équitable, en se disant qu'on fait un acte politqiue en faveur des produceturs de pays exotiques, un peu moins favorisé que sous nos latitudes... malheureusement on n'a pas plus de prise que ça sur le fonctionnement de la fillière que sur celle "classique". On n'en sait pas plus que ce que l'on nous en dit. C'est un peu comme le "bio". Du commerce avant tout. "Equitable" ça vient après. Je n'ai pas d'avis tranché sur la question.
- benjaminMeldois
- Nombre de messages : 1500
Age : 73
Localisation : meaux
Date d'inscription : 17/01/2009
Re: Quelques réticences concernant le commerce équitable...
Mer 13 Mai 2009, 12:10
Ce qui me gêne par dessus tout dans cette affaire, c'est que cela devient un argument marketing avant tout.
Ambiguïtés sur la certification.
L'association M Havelaar, la plus connue et relativement respectable, ne certifie qu'en amont, au niveau de la production. Elle garantit que les producteurs respectent certaines règles écologiques d'une part, et qu'ils touchent un prix considéré comme "acceptable" d'autre part. Mais ensuite, rien n'est dit concernant la transformation ultérieure, le transport qui peut se faire dans des cargos poubelle sous pavillon de complaisance, avec des esclaves composant l'équipage.
Ambiguïtés sur le prix de revient.
Un doublement du prix du café vert, par exemple, cela correspond tout au plus à une majoration de 0,30 € du prix de la demi-livre torréfiée et moulue... qu'on nous vend 1 ou 2 euros de plus. Qui se gave le plus, au passage?
Ambiguïtés sur l'ensemble de la chaîne.
Dans certains hyper-marchés, on achète des t-shirt de coton issu du commerce équitable. Le coton est acheté au Mali, expédié (en cargo) en Asie, ou il est filé, tissé et transformé en vêtements par des travailleurs employés 14h par jour, 28 jours sur 30, pour 50 dollars par mois. Bonjour, l'équitable!!
Et en outre, la structure typiquement coloniale de commerce n'est pas remise en cause: les Maliens sont aussi intelligents que d'autres et pourraient fort bien fabriquer sur place les produits finis, c'est à dire capter l'essentiel de la valeur ajoutée.
Ambiguïtés sur le maillon final de la chaîne.
Peut-il y avoir du commerce équitable dès lors que des produits sont vendus dans des hypermarchés occidentaux qui sont des lieux d'exploitation maximale, avec des salariés en temps partiel non choisi, aux contrats le plus souvent précaires, et aux salaires de misère?
Ambiguïtés sur la philosophie de la chose.
Une partie des bénéfices du commerce dit équitable est consacrée à des actions d'intérêt général au bénéfice des communautés. Communautés qui subissent les conseils d'experts (qui dans la pratique valent prescription) venus d'ailleurs, suant de paternalisme et sachant forcément mieux que les locaux ce qui est bon pour eux. Et ça, ça me gave!
Ambiguïtés sur les organismes de certification.
D'aucuns sont créés par... les grandes centrales d'achat! Là, il n'y a pas d'ambiguïtés, mais des certitudes. Mettrait-t-on volontairement un maquereau à la tête d'une brigade de répression du proxénétisme?Ambiguïtés sur la certification.
L'association M Havelaar, la plus connue et relativement respectable, ne certifie qu'en amont, au niveau de la production. Elle garantit que les producteurs respectent certaines règles écologiques d'une part, et qu'ils touchent un prix considéré comme "acceptable" d'autre part. Mais ensuite, rien n'est dit concernant la transformation ultérieure, le transport qui peut se faire dans des cargos poubelle sous pavillon de complaisance, avec des esclaves composant l'équipage.
Ambiguïtés sur le prix de revient.
Un doublement du prix du café vert, par exemple, cela correspond tout au plus à une majoration de 0,30 € du prix de la demi-livre torréfiée et moulue... qu'on nous vend 1 ou 2 euros de plus. Qui se gave le plus, au passage?
Ambiguïtés sur l'ensemble de la chaîne.
Dans certains hyper-marchés, on achète des t-shirt de coton issu du commerce équitable. Le coton est acheté au Mali, expédié (en cargo) en Asie, ou il est filé, tissé et transformé en vêtements par des travailleurs employés 14h par jour, 28 jours sur 30, pour 50 dollars par mois. Bonjour, l'équitable!!
Et en outre, la structure typiquement coloniale de commerce n'est pas remise en cause: les Maliens sont aussi intelligents que d'autres et pourraient fort bien fabriquer sur place les produits finis, c'est à dire capter l'essentiel de la valeur ajoutée.
Ambiguïtés sur le maillon final de la chaîne.
Peut-il y avoir du commerce équitable dès lors que des produits sont vendus dans des hypermarchés occidentaux qui sont des lieux d'exploitation maximale, avec des salariés en temps partiel non choisi, aux contrats le plus souvent précaires, et aux salaires de misère?
Ambiguïtés sur la philosophie de la chose.
Une partie des bénéfices du commerce dit équitable est consacrée à des actions d'intérêt général au bénéfice des communautés. Communautés qui subissent les conseils d'experts (qui dans la pratique valent prescription) venus d'ailleurs, suant de paternalisme et sachant forcément mieux que les locaux ce qui est bon pour eux. Et ça, ça me gave!
Ambiguïtés sur les organismes de certification.
Et même pour les autres... Max Havelaar, ce sont des salariés certainement motivés et investis, mais bon... Forcément ils se payent sur la bête, et pour des tâches pas forcément désagréables: beaucoup de voyages, une position gratifiante dans la société, etc. ("je travaille pour M Havelaar", ça sonne mieux de nos jours que "je suis trader à la Générale"
J'aimerais connaître en détail le budget de tels organismes, savoir le prix de leurs labels et la répercussion sur les prix d'achat! ce qui va sans dire va mieux... en le disant!
Re: Quelques réticences concernant le commerce équitable...
Mer 13 Mai 2009, 12:53
C'est du sommerce... le seul "commerce équitable" possible, c'est celui qui se passe de tout intermédiaire, qui peut se faire par exemple sur l'un des marchés de Meaux, quand vous acheté un poulet a votre poulailler, ou des légumes a votre maraicher.
Les marchés de Meaux, je crois que c'est l'une des grandes forces de Meaux. Et je crois bien que si il y a quelques chose à soutenir et à continuer d'encourager à Meaux au niveau des commerces, ce sont bien ces marchés ! Parce que c'est vraiment la tradition et l'enjeu d'avenir !
Les marchés de Meaux, je crois que c'est l'une des grandes forces de Meaux. Et je crois bien que si il y a quelques chose à soutenir et à continuer d'encourager à Meaux au niveau des commerces, ce sont bien ces marchés ! Parce que c'est vraiment la tradition et l'enjeu d'avenir !
- benjaminMeldois
- Nombre de messages : 1500
Age : 73
Localisation : meaux
Date d'inscription : 17/01/2009
Re: Quelques réticences concernant le commerce équitable...
Mer 13 Mai 2009, 13:55
Vous savez, pour les marchés, il ne faut pas faire preuve d'optimisme.
A Meaux, la majorité des marchands forains sont des commerciaux purs. Il y a très peu de maraîchers (et beaucoup qui nous vendent des fruits venus du Chili en avion!) Quant au vendeur de produits bios, quoique n'étant pas financièrement à plaindre, bien que vivant seul, la plupart de ses produits me sont inaccessibles pour des raisons de prix. Idem, les crémiers de la halle ne sont que des revendeurs.
Le commerce moins inéquitable pourrait être une valeur morale...
- Si la certification prenait en compte la chaîne du début jusqu'à la fin (le cas du coton transformé...) Je ne considérerais comme produit équitable un t-shirt dont le coton vient du Niger ou du Mali que s'il a été fabriqué sur place et transporté sur les lieux de vente par des moyens acceptables sur le plan écologique et économique
- Si le coefficient multiplicateur qui établit le prix de vente entrait en ligne de compte pour obtenir (ou non) cette certification.
- Si le prix du certificat est indiqué... et si l'organisme certificateur est présenté "sans ombre" (pas de faux nez des centrales d'achat!)
- Si les conditions de travail, les salaires, etc. du distributeur sont considérées comme socialement correctes. De ce fait, aucun produit "équitable" vendu dans des grandes surfaces françaises ne l'est!
A Meaux, la majorité des marchands forains sont des commerciaux purs. Il y a très peu de maraîchers (et beaucoup qui nous vendent des fruits venus du Chili en avion!) Quant au vendeur de produits bios, quoique n'étant pas financièrement à plaindre, bien que vivant seul, la plupart de ses produits me sont inaccessibles pour des raisons de prix. Idem, les crémiers de la halle ne sont que des revendeurs.
Le commerce moins inéquitable pourrait être une valeur morale...
- Si la certification prenait en compte la chaîne du début jusqu'à la fin (le cas du coton transformé...) Je ne considérerais comme produit équitable un t-shirt dont le coton vient du Niger ou du Mali que s'il a été fabriqué sur place et transporté sur les lieux de vente par des moyens acceptables sur le plan écologique et économique
- Si le coefficient multiplicateur qui établit le prix de vente entrait en ligne de compte pour obtenir (ou non) cette certification.
- Si le prix du certificat est indiqué... et si l'organisme certificateur est présenté "sans ombre" (pas de faux nez des centrales d'achat!)
- Si les conditions de travail, les salaires, etc. du distributeur sont considérées comme socialement correctes. De ce fait, aucun produit "équitable" vendu dans des grandes surfaces françaises ne l'est!
Re: Quelques réticences concernant le commerce équitable...
Mer 13 Mai 2009, 14:51
A propos des marchés de Meaux, je parlais avant tout de leur (simpl)e existance ! Sans doute qu'il faudrait qu'ils soient mieux achallandés côté production locale. C'est l'essentiel du travail à faire en amon pour rendre cette forme de commerce intéressant. D'autres aménagemetn sont à faire. Mais la forme éonomique des marchés - marchés qui ont aussi un rôle social, qui animent la ville, etc. - a fort potentiel, à exploiter ! J'en suis persuadé. Et qu'il en existe aujourd'hui à Meaux est un atout, une avance, sur d'autres commune, à valoriser.
Au moment où la ville réfléchi justement sur le réaménagement du quartier du Marché, voila un sujet de questionnement...
J'ai dévié du sujet principal. Mais je pense aussi que parler de commerce équitable, passe aussi par parler de commerce local. L'equitable ne se prend en conte que sur des cultures et des productions spécifiques : café, fruits exotiques, coton,chanvre, cocaine, héroine ... Après ce sont les habitudes de consommations qui jouent directement dessus.
Mais peut-on même dire que le modele économiqe générée par les grandes surfaces est lui-même "équitable" ? Envers les consommateurs ? Envers ses employers ? Envers ses soutraitants et ses fournisseurs ? Tant que le but de la machine est de tirer la plus grosse marge bénéficiaire, en tirant tous les coûts (et l'humain) le plus bas possible... j'en doute.
Au moment où la ville réfléchi justement sur le réaménagement du quartier du Marché, voila un sujet de questionnement...
J'ai dévié du sujet principal. Mais je pense aussi que parler de commerce équitable, passe aussi par parler de commerce local. L'equitable ne se prend en conte que sur des cultures et des productions spécifiques : café, fruits exotiques, coton,
Mais peut-on même dire que le modele économiqe générée par les grandes surfaces est lui-même "équitable" ? Envers les consommateurs ? Envers ses employers ? Envers ses soutraitants et ses fournisseurs ? Tant que le but de la machine est de tirer la plus grosse marge bénéficiaire, en tirant tous les coûts (et l'humain) le plus bas possible... j'en doute.
- benjaminMeldois
- Nombre de messages : 1500
Age : 73
Localisation : meaux
Date d'inscription : 17/01/2009
Re: Quelques réticences concernant le commerce équitable...
Mer 13 Mai 2009, 16:32
Fabien B. a écrit:
Mais peut-on même dire que le modele économiqe générée par les grandes surfaces est lui-même "équitable" ? Envers les consommateurs ? Envers ses employers ? Envers ses soutraitants et ses fournisseurs ? Tant que le but de la machine est de tirer la plus grosse marge bénéficiaire, en tirant tous les coûts (et l'humain) le plus bas possible... j'en doute.
Là dessus nous sommes d'accord. La notion d'équitable implique le respect des gens qui travaillent du début à la fin de la chaîne. Et si on utilise le fait d'exploiter un tout petit peu moins les producteurs pour continuer d'exploiter de façon dégueulasse le quart monde de chez nous, il faut dénoncer la pratique.
parce qu'il n'y a pas de pire victime du système marchand français, que les employés de grandes surface sous payés, à temps partiel non choisi, à horaires variables, réprimés sur le plan syndical, etc.
parce qu'il n'y a pas de pire victime du système marchand français, que les employés de grandes surface sous payés, à temps partiel non choisi, à horaires variables, réprimés sur le plan syndical, etc.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum