Centre pénitentiaire de Meaux - Chauconin-Neufmontiers
Mar 02 Déc 2008, 16:28
Ce sujet est ouvert pour parler du centre pénitentiaire de Meaux. Parce que le bâtiment est imposant et domine la ville, important dans la vie de la cité (il fait vivre des personnels pénitentiaires qui habitent à meaux), et important encore parce qu'il est exemplaire des questions et des problemes qui se posent à la Justice de notre pays aujourd'hui... pour ces raison il me semble utile d'essayer de comprendre ce qu'il y a derrière les murs et ce qu'est la vie d'un centre pénitentiaire.
Voici un court article parru dans le Parisien à propos du problème récurent de la surpopulation carcérale :
"800 détenus à la prison de Meaux-Chauconin au lieu de 600
Le centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin ne désemplit pas, c'est un doux euphémisme. Ouverte le 9 janvier 2005, cette prison devait accueillir 600 détenus. Ce n'est pas le centre de détention qui pose problème : construit pour héberger 192 hommes, il est au complet, avec un seul condamné par cellule. En revanche, les deux maisons d'arrêt, qui abritent des prévenus (pas encore jugés), sont en sureffectif. Les cellules comptent deux, voire trois matelas. "
Voici un court article parru dans le Parisien à propos du problème récurent de la surpopulation carcérale :
"800 détenus à la prison de Meaux-Chauconin au lieu de 600
Le centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin ne désemplit pas, c'est un doux euphémisme. Ouverte le 9 janvier 2005, cette prison devait accueillir 600 détenus. Ce n'est pas le centre de détention qui pose problème : construit pour héberger 192 hommes, il est au complet, avec un seul condamné par cellule. En revanche, les deux maisons d'arrêt, qui abritent des prévenus (pas encore jugés), sont en sureffectif. Les cellules comptent deux, voire trois matelas. "
article parru dans 20 minutes le 1er décembre 2008
Mar 02 Déc 2008, 16:35
"A la prison de Meaux, les détenus travaillent pour s'évader
Prison cherche entreprises pour faire travailler ses détenus. Au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin-Neufmontiers (Seine-et-Marne), 130 prisonniers assurent l'assemblage ou le conditionnement de produits en échange d'un menu salaire. Et faute de commandes, nombre de détenus sont sur liste d'attente pour accéder aux ateliers. « Entre 2000 et 2008, 40 % des entreprises privées, avec lesquelles nous travaillons, n'ont pas renouvelé leur contrat car elles sont, pour la plupart, parties à l'étranger, explique Mourad Laichouchene, responsable du travail en détention à la direction interrégionale des services pénitentiaires de Paris, couvrant l'Ile-de-France et le centre. Aujourd'hui, nous voulons leur dire que la délocalisation en prison est tout aussi intéressante. Pour eux et pour les détenus. » Avec la souplesse de production, la mise à disposition de locaux gratuits et la qualité de formation, les arguments ne manquent pas. D'autant que les nouvelles prisons, comme celle de Meaux inaugurée en janvier 2005, sont obligatoirement équipées de grands ateliers pour améliorer la réinsertion des détenus et leur donner une certaine autonomie vis-à-vis de leur famille. Avec ses 300 euros par mois, Michel*, 61 ans, explique qu'il s'achète des « tablettes de chocolat, du lait, du dentifrice de meilleure qualité ». Des douceurs qui lui permettent de « mieux supporter la détention ».
Grâce à son expérience de fraiseur, il a pu obtenir un poste de contrôleur dans l'atelier. Lui et ses « collègues » travaillent entre 5 et 7 heures en moyenne par jour et sont payés à la cadence de leur production. Dans une autre salle, José*, 46 ans, assemble des lampes pour le sous-traitant d'une grande entreprise française, qui ne sait pas que ses produits sont conditionnés en prison. Certaines sociétés, de luxe parfois, ne souhaitent pas que leur nom soit associé au milieu carcéral. « C'est un sujet encore tabou, reconnaît Martin Cacheux, l'un des responsables de la société Gepsa, prestataire privé gérant le travail à Meaux. Beaucoup évoquent la difficulté d'intervenir en prison ou encore le manque de qualité. Mais c'est faux. »
José atteste : « On n'est pas plus bêtes que la moyenne. Quand on nous montre, on apprend. De toute façon, on est plus ou moins obligés. L'administration pénitentiaire préfère nous voir à l'atelier plutôt que dans la cour à faire des conneries. »
* Les prénoms ont été changés.
Carole Bianchi - ©2008 20 minutes
20 Minutes, éditions du 01/12/2008 - 06h55 "
Prison cherche entreprises pour faire travailler ses détenus. Au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin-Neufmontiers (Seine-et-Marne), 130 prisonniers assurent l'assemblage ou le conditionnement de produits en échange d'un menu salaire. Et faute de commandes, nombre de détenus sont sur liste d'attente pour accéder aux ateliers. « Entre 2000 et 2008, 40 % des entreprises privées, avec lesquelles nous travaillons, n'ont pas renouvelé leur contrat car elles sont, pour la plupart, parties à l'étranger, explique Mourad Laichouchene, responsable du travail en détention à la direction interrégionale des services pénitentiaires de Paris, couvrant l'Ile-de-France et le centre. Aujourd'hui, nous voulons leur dire que la délocalisation en prison est tout aussi intéressante. Pour eux et pour les détenus. » Avec la souplesse de production, la mise à disposition de locaux gratuits et la qualité de formation, les arguments ne manquent pas. D'autant que les nouvelles prisons, comme celle de Meaux inaugurée en janvier 2005, sont obligatoirement équipées de grands ateliers pour améliorer la réinsertion des détenus et leur donner une certaine autonomie vis-à-vis de leur famille. Avec ses 300 euros par mois, Michel*, 61 ans, explique qu'il s'achète des « tablettes de chocolat, du lait, du dentifrice de meilleure qualité ». Des douceurs qui lui permettent de « mieux supporter la détention ».
Grâce à son expérience de fraiseur, il a pu obtenir un poste de contrôleur dans l'atelier. Lui et ses « collègues » travaillent entre 5 et 7 heures en moyenne par jour et sont payés à la cadence de leur production. Dans une autre salle, José*, 46 ans, assemble des lampes pour le sous-traitant d'une grande entreprise française, qui ne sait pas que ses produits sont conditionnés en prison. Certaines sociétés, de luxe parfois, ne souhaitent pas que leur nom soit associé au milieu carcéral. « C'est un sujet encore tabou, reconnaît Martin Cacheux, l'un des responsables de la société Gepsa, prestataire privé gérant le travail à Meaux. Beaucoup évoquent la difficulté d'intervenir en prison ou encore le manque de qualité. Mais c'est faux. »
José atteste : « On n'est pas plus bêtes que la moyenne. Quand on nous montre, on apprend. De toute façon, on est plus ou moins obligés. L'administration pénitentiaire préfère nous voir à l'atelier plutôt que dans la cour à faire des conneries. »
* Les prénoms ont été changés.
Carole Bianchi - ©2008 20 minutes
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- Bernard WVisiteur
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Travail en milieu carcéral
Jeu 04 Déc 2008, 18:59
Faire travailler les détenus ? Pourquoi pas, tant qu'il ne s'agit pas de travail forcé. Ce qui me gêne un peu ce n'est pas tant que les détenus soient sous-payés, ce qui peut, à la rigueur, se comprendre mais, surtout, que les employeurs trouvent dans le milieu carcéral une main d'oeuvre et des locaux à (très) bon marché. Ça devient une forme de "délocalisation sur place", avec tous les intérêts de la chose : des salaires de pays du tiers-monde.
Et tous les inconvénients : les licenciements des autres travailleurs...
Il me paraitrait plus normal que ces employeurs paient à l'institution pénitentiaire une part importante des économies qu'ils réalisent ainsi . La justice se plaint d'avoir un budget de misère, on ne trouve pas l'argent pour rénover et humaniser les prisons : que ceux qui profitent de ce système mettent la main à la poche !
Et on peut imaginer que les entreprises qui emploient des détenus, si elles participent ainsi à l'amélioration de la vie carcérale, donc à celle de notre société, feront, certes, moins de bénéfices mais, en revanche, trouveront alors un argument valorisant pour leur image de marque : tout le monde serait gagnant.
Sauf les actionnaires.
Mais il est vrai que ce sont ces derniers qui font la loi...
Et tous les inconvénients : les licenciements des autres travailleurs...
Il me paraitrait plus normal que ces employeurs paient à l'institution pénitentiaire une part importante des économies qu'ils réalisent ainsi . La justice se plaint d'avoir un budget de misère, on ne trouve pas l'argent pour rénover et humaniser les prisons : que ceux qui profitent de ce système mettent la main à la poche !
Et on peut imaginer que les entreprises qui emploient des détenus, si elles participent ainsi à l'amélioration de la vie carcérale, donc à celle de notre société, feront, certes, moins de bénéfices mais, en revanche, trouveront alors un argument valorisant pour leur image de marque : tout le monde serait gagnant.
Sauf les actionnaires.
Mais il est vrai que ce sont ces derniers qui font la loi...
- benjaminMeldois
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Re: Centre pénitentiaire de Meaux - Chauconin-Neufmontiers
Dim 18 Jan 2009, 17:49
Cela ne me gênerait pas du tout que ce soit du travail forcé, en ce qui concerne les condamnés (pour les autres ils sont présumés innocents) à condition que:
- le salaire et les charges sociales soient "normaux" et comparables à ce que l'on trouve à l'extérieur pour éviter la concurrence déloyale (moins peut être un pourcentage "raisonnable" car pour les entreprises, il y a de fortes sujétions)
- ce salaire permette au détenu de cantiner, d'aider sa famille, de rembourser les parties civiles (victimes) quand il y en a: le travail aurait ainsi une vertu "éducative" et réparatrice.
- Le droit du travail s'applique dans son intégralité (dangerosité des machines, etc.)
Un détenu condamné est quand même mieux au travail ou à étudier qu'à glander dans une cour où il est très souvent agressé ou... agresseur.
- le salaire et les charges sociales soient "normaux" et comparables à ce que l'on trouve à l'extérieur pour éviter la concurrence déloyale (moins peut être un pourcentage "raisonnable" car pour les entreprises, il y a de fortes sujétions)
- ce salaire permette au détenu de cantiner, d'aider sa famille, de rembourser les parties civiles (victimes) quand il y en a: le travail aurait ainsi une vertu "éducative" et réparatrice.
- Le droit du travail s'applique dans son intégralité (dangerosité des machines, etc.)
Un détenu condamné est quand même mieux au travail ou à étudier qu'à glander dans une cour où il est très souvent agressé ou... agresseur.
- roidesiberieVisiteur
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la géographie des prisons
Jeu 23 Avr 2009, 17:43
En tout cas, on comprend mieux pourquoi la prison a été installée à cet endroit et qu'une zone industrielle est implantée à côté.... En tout cas, j'estime que le travail (fait en prison ou en-dehors) devrait être rémunéré de la même façon : l'égalité doit aussi s'appliquer à la prison. Par contre, la question qui se pose est bien celle de l'utilité de la prison pour punir et corriger...... vague sujet sur lequel il est bien difficile de ne pas botter en toucher
C'est vraiment intéressant si on compare à la localisation de la nouvelle prison avec celle du XIXe siècle : à cette époque, dans un même ensemble architectural on a construit le palais de justice, la prison et le collège.
C'est vraiment intéressant si on compare à la localisation de la nouvelle prison avec celle du XIXe siècle : à cette époque, dans un même ensemble architectural on a construit le palais de justice, la prison et le collège.
- benjaminMeldois
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Re: Centre pénitentiaire de Meaux - Chauconin-Neufmontiers
Jeu 23 Avr 2009, 18:08
Autre aspect: même s'il y a des navettes (et ce n'est pas toujours le cas) les prisons "en pleins champs", c'est le cauchemar des familles de détenus alors même que les non ruptures des liens familiaux quand ils existent sont considérés comme essentielles pour éviter le naufrage des détenus. ne parlons pas de leur sort, presque tout le monde s'en fout: parlons de l'intérêt bie compris de la société qui n'a pas intérêt à fabriquer toujours plus defauves.
Mais il me parait évident que détenir des gens pour les détenir (à défaut de trouver d'autres sanctions, et en admettant quand même que dans certains cas il n'y a pas d'autre alternative: qui voudrait remettre Fourniret dehors?), la société a intérêt à ce qu'ils ne croupissent pas dans l'oisiveté génératrice de bien des déviations, et qu'ils ne ressortent pas de ce fait définitivement irrécupérables.
Pour moi l'activité devrait y être obligatoire - que ce soit pour se former, se constituer un pécule de sortie, améliorer son quotidien et indemniser les victimes quand il y en a. Et aussi bien entendu pour se soigner, ce qui est scandaleusement négligé: le tiers de détenus souffre de pathologies mentales sévères (schizophrénie, toxicomanie, etc.) et ressortent encore plus dézingués s'il en était besoin qu'ils y sont rentrés.
Certes, il y a pas mal d'entreprises qui exploitent les détenus d'une manière outrancière (à commencer par... l'administration pénitentiaire : le salaire du cuisinier de prison, c'est peanuts) mais il faut aussi prendre en considération le fait que le travail en milieu carcéral, c'est un grand nombre de contraintes, de sujétions, liées à la sécurité. Les entrées et sorties de cadres, de techniciens venus de l'extérieur pour la maintenance, de matériaux, de produits finis, ça génère des complications indéniables. Il faut quand même en tenir compte... faute de quoi on ne voit pas pourquoi elles iront se casser la tête derrière les murs.
Mais il me parait évident que détenir des gens pour les détenir (à défaut de trouver d'autres sanctions, et en admettant quand même que dans certains cas il n'y a pas d'autre alternative: qui voudrait remettre Fourniret dehors?), la société a intérêt à ce qu'ils ne croupissent pas dans l'oisiveté génératrice de bien des déviations, et qu'ils ne ressortent pas de ce fait définitivement irrécupérables.
Pour moi l'activité devrait y être obligatoire - que ce soit pour se former, se constituer un pécule de sortie, améliorer son quotidien et indemniser les victimes quand il y en a. Et aussi bien entendu pour se soigner, ce qui est scandaleusement négligé: le tiers de détenus souffre de pathologies mentales sévères (schizophrénie, toxicomanie, etc.) et ressortent encore plus dézingués s'il en était besoin qu'ils y sont rentrés.
Certes, il y a pas mal d'entreprises qui exploitent les détenus d'une manière outrancière (à commencer par... l'administration pénitentiaire : le salaire du cuisinier de prison, c'est peanuts) mais il faut aussi prendre en considération le fait que le travail en milieu carcéral, c'est un grand nombre de contraintes, de sujétions, liées à la sécurité. Les entrées et sorties de cadres, de techniciens venus de l'extérieur pour la maintenance, de matériaux, de produits finis, ça génère des complications indéniables. Il faut quand même en tenir compte... faute de quoi on ne voit pas pourquoi elles iront se casser la tête derrière les murs.
- pépone77Invité
chauconin, les revers et les propos cachés de la vie incarcéral
Lun 22 Fév 2010, 20:59
autant le dire franchement, depuis son ouverture le centre pénitentiaire de chauconin neufmontiers est rempli de condamné depuis 2005, mais autant le dire, le personnel n'est pas le plus fautif, c'est la justice car de nos jours beaucoup d'innocent se fon incarcérer pour de la merde et de fausses histoires, mais bon c'est une prison avec un minimum de confort et de sécurité.
Moi, franchement je regrette que ce centre penitentiaire soit mis à coté d'un lycée, ou es la securite pour autrui...
La prison pourri la vie d'un innocent par sa drogue et son vis du milieu incarcéral...
Moi, franchement je regrette que ce centre penitentiaire soit mis à coté d'un lycée, ou es la securite pour autrui...
La prison pourri la vie d'un innocent par sa drogue et son vis du milieu incarcéral...
- benjaminMeldois
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Localisation : meaux
Date d'inscription : 17/01/2009
Re: Centre pénitentiaire de Meaux - Chauconin-Neufmontiers
Jeu 25 Fév 2010, 12:43
En dehors des considérations de pépone77 sur le fait que de nombreux innocents croupiraient en prison ( j'émets là-dessus des doutes assez forts même si j'estime que la prison n'est pas la réponse la mieux adaptée à la plupart des délinquants, que selon d'où on vient on est plus ou moins "bien" puni et qu'en plus l'oisiveté forcée qui y sévit et qui entraîne violence, drogues, renforcement ou acquisition de comportements déviants),
...je ne peux m'empêcher de sourire devant cette bonne vieille scie sur "l'atteinte à la sécurité" due à la "présence voisine d'un lycée"
(Ambiguïté d'abord: qui est dangereux pour qui, des lycéens ou des détenus? )
Ensuite, à supposer que ce soit l'hypothèse 2 qui compte, il faudrait supposer qu'ils fussent en contact pour que le danger se manifeste. Combien d'évasions depuis l'ouverture du centre pénitentiaire? Et quel détenu évadé sera assez taré pour se faire remarquer immédiatement en se rapprochant de lycéens susceptibles de le remarquer, et qui de plus sont en groupe? Quant aux éventuelles mutineries... quand, en France, entraînent-elles des évasions massives?
Que dire de toutes ces prisons au centre-ville, construites en France?
Que dire de ces écoles, collèges, lycées, construits en zone vraiment dangereuse? (ce n'est pas une prison qui a pété à Toulouse, c'est l'usine TOTAL)
Il y a des tas de motifs plus sérieux de s'opposer à un lieu d'implantation d'une maison d'arrêt.
Le fait qu'elle soit "plein champ" d'abord... on y gagne sur le prix du foncier mais on augmente la galère des familles des visiteurs (à noter que "cela vaut" pour le lycée... comme par hasard un lycée professionnel: quand on a reconstruit Moissan, aurait-on eu l'idée de le placer là, et de rapprocher des lycéens qui ont déjà des conditions d'études bien plus ardues que ceux des filières générales? ce lycée "technique" - à l'origine - était lui aussi en plein champ et comme à l'époque les transports scolaires étaient embryonnaires, les lycéens de Meaux se tapaient toute la montée à pied. Et c'était l'internat, pour ceux des communes avoisinantes, même de quelques kilomètres)
Le fait qu'elle soit éloignée des palais de justice (galère tant pour les détenus en préventive que pour les magistrats et les personnels; là ça va à peu près: quelques minutes de panier)
Le fait qu'elles ne soient pas intégrées dans une zone d'activité, pour permettre le travail en prison.
Vous voulez que je vous dise? Je préfèrerais mille fois qu'il y ait une petite maison d'arrêt à côté de la crèche de la Noue, plutôt que cette circulation démentielle sur les avenues Allende et Briand, avec ce que ça implique de pollution, de bruit et de risque de renversement de poussettes à la sortie!
Dire que le voisinage d'une prison avec telle ou telle partie de la ville est dangereux, c'est manifester une peur irrationnelle qui stigmatise encore davantage les détenus. En plus tout aussi soucieux que d'autres de la sécurité des lycéens, je me préoccupe tout autant de celle des vieilles dames, des gosses, des citoyens lambda... qui abondent autour de nos prisons de villes.
...je ne peux m'empêcher de sourire devant cette bonne vieille scie sur "l'atteinte à la sécurité" due à la "présence voisine d'un lycée"
(Ambiguïté d'abord: qui est dangereux pour qui, des lycéens ou des détenus? )
Ensuite, à supposer que ce soit l'hypothèse 2 qui compte, il faudrait supposer qu'ils fussent en contact pour que le danger se manifeste. Combien d'évasions depuis l'ouverture du centre pénitentiaire? Et quel détenu évadé sera assez taré pour se faire remarquer immédiatement en se rapprochant de lycéens susceptibles de le remarquer, et qui de plus sont en groupe? Quant aux éventuelles mutineries... quand, en France, entraînent-elles des évasions massives?
Que dire de toutes ces prisons au centre-ville, construites en France?
Que dire de ces écoles, collèges, lycées, construits en zone vraiment dangereuse? (ce n'est pas une prison qui a pété à Toulouse, c'est l'usine TOTAL)
Il y a des tas de motifs plus sérieux de s'opposer à un lieu d'implantation d'une maison d'arrêt.
Le fait qu'elle soit "plein champ" d'abord... on y gagne sur le prix du foncier mais on augmente la galère des familles des visiteurs (à noter que "cela vaut" pour le lycée... comme par hasard un lycée professionnel: quand on a reconstruit Moissan, aurait-on eu l'idée de le placer là, et de rapprocher des lycéens qui ont déjà des conditions d'études bien plus ardues que ceux des filières générales? ce lycée "technique" - à l'origine - était lui aussi en plein champ et comme à l'époque les transports scolaires étaient embryonnaires, les lycéens de Meaux se tapaient toute la montée à pied. Et c'était l'internat, pour ceux des communes avoisinantes, même de quelques kilomètres)
Le fait qu'elle soit éloignée des palais de justice (galère tant pour les détenus en préventive que pour les magistrats et les personnels; là ça va à peu près: quelques minutes de panier)
Le fait qu'elles ne soient pas intégrées dans une zone d'activité, pour permettre le travail en prison.
Vous voulez que je vous dise? Je préfèrerais mille fois qu'il y ait une petite maison d'arrêt à côté de la crèche de la Noue, plutôt que cette circulation démentielle sur les avenues Allende et Briand, avec ce que ça implique de pollution, de bruit et de risque de renversement de poussettes à la sortie!
Dire que le voisinage d'une prison avec telle ou telle partie de la ville est dangereux, c'est manifester une peur irrationnelle qui stigmatise encore davantage les détenus. En plus tout aussi soucieux que d'autres de la sécurité des lycéens, je me préoccupe tout autant de celle des vieilles dames, des gosses, des citoyens lambda... qui abondent autour de nos prisons de villes.
Re: Centre pénitentiaire de Meaux - Chauconin-Neufmontiers
Jeu 25 Fév 2010, 15:05
Est-ce que c'est la prison qui pourri vraiment les hommes ?
- benjaminMeldois
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Re: Centre pénitentiaire de Meaux - Chauconin-Neufmontiers
Jeu 25 Fév 2010, 16:11
Il faut reconnaître qu'on en sort quand même rarement meilleur qu'on y est entré, et en général pires... 30% de pathologies mentales graves chez les entrants, le traitement (dans le meilleur des cas étant une consultation mensuelle et des médicaments prescrits sans réelle surveillance de leur administration convenable, des analphabètes qui ressortent analphabètes, la drogue omniprésente à l'intérieur, le caïdat, la promiscuité, la peur ou à l'inverse le sentiment de quasi impunité... ça ne fait pas avancer le schmilblick)
Mais faut pas non plus idéaliser. Il y a des innocents (une infime minorité quoiqu'on en dise - mais là c'est épouvantable), des punis plus que d'autres parce qu'ils se sont mal défendus ou sont tombés à un mauvais moment, un mauvais environnement, sur des préjugés, mais une énorme majorité de condamnés effectivement coupables dont beaucoup ont eu plus que leur chance entre le sursis, le sursis avec mise à l'épreuve, le contrôle judiciaire non respecté, les aménagements de peine, etc.
Le gars qui vous dit qu'il tire six mois juste pour un coup de poing oublie souvent de donner les conséquences du coup de poing, et le fait qu'il comparaissait pour la dixième ou la quinzième fois...
Mais que pendant les six mois (en fait, de trois à quatre) il n'y ait pas de travail psychologique fait sur lui pour comprendre d'où vient la violence inhérente et comment la canaliser, c'est là qu'est le lézard. Et si sa violence est le seul moyen de ne pas ramasser la savonnette dans les douches, cela lui donne une légitimité!
Mais faut pas non plus idéaliser. Il y a des innocents (une infime minorité quoiqu'on en dise - mais là c'est épouvantable), des punis plus que d'autres parce qu'ils se sont mal défendus ou sont tombés à un mauvais moment, un mauvais environnement, sur des préjugés, mais une énorme majorité de condamnés effectivement coupables dont beaucoup ont eu plus que leur chance entre le sursis, le sursis avec mise à l'épreuve, le contrôle judiciaire non respecté, les aménagements de peine, etc.
Le gars qui vous dit qu'il tire six mois juste pour un coup de poing oublie souvent de donner les conséquences du coup de poing, et le fait qu'il comparaissait pour la dixième ou la quinzième fois...
Mais que pendant les six mois (en fait, de trois à quatre) il n'y ait pas de travail psychologique fait sur lui pour comprendre d'où vient la violence inhérente et comment la canaliser, c'est là qu'est le lézard. Et si sa violence est le seul moyen de ne pas ramasser la savonnette dans les douches, cela lui donne une légitimité!
- james77Visiteur
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dernière évolution
Sam 10 Avr 2010, 22:24
Il a été créé une nouvelle structure à la place de l'établissement pour mineur qui n'a jamais fonctionné. Il s'agit d'un quartier nouveau concept. On y trouve des détenus préparant leur sortie imminente; ils sont en petit nombre, font de la recherche d'emploi, divers activités telles que l'amélioration de l'image de soi. C'est une forme de SAS qui leur permet d'évoluer vers une semi-liberté ou une liberté conditionnelle. Il y'a des détenus semi libres et enfin des détenus condamnés à des courtes peines pour des délits précis. par exemple il peut y avoir un groupe dont le délit est lié à de la violence; ceux là travailleront autours de ce travers. on y trouve aussi les personnes condamnées pour des délits routiers; ils travaillent sur leur problématique.
C'est une bonne avancée vers l'individualisation de la peine.
C'est une bonne avancée vers l'individualisation de la peine.
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