- benjaminMeldois
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Le redécoupage électoral en Seine et Marne, cela dans une problématique plus vaste.
Jeu 23 Avr 2009, 14:44
Selon les premières informations qui filtrent, le charcuteur en titre, Alain Marleix, concocte pour le redécoupage des circonscriptions seine et marnaises un truc vraiment exceptionnel (rappelons que la Seine et Marne. rappelons que marleix était auparavant le spécialiste des questions électorales de l'UMP, ce qui en dit long sur l'équanimité que l'on peut attendre de lui. Son projet initial prévoit toujours des disparités entre circonscriptions, certes quelque peu écrétées (loi oblige) mais qui atteignent néanmoins encore des écart de plusieurs dizaines de millers d'habitants, avec des découpages... surréalistes
Rappelons également que la Seine et Marne a voté peu ou prou comme le reste de l'hexagone en 2007 (54-46), mais qu'avec le découpage des circonscriptions législatives, l'UMP a fait le grand schlem et a piqué les dix sièges de députés. Charles Pasqua était passé par là, 20 ans auparavant.
Pour être objectif il faut toutefois signaler qu'avec cette sociologie électorale qui donnait la majorité à la droite il y a quelques années (là, on ne sait pas encore comment cela évolue), la gauche dirige le Conseil général, grâce à une courte majorité en sièges
Dans un cas comme dans l'autre, il y a dévoiement de la démocratie: une majorité relativement courte emporte la totaité des sièges de députés, effaçant de la représentation nationale des dizaines de millers de citoyens; une minorité dirige les affaires locales!
Cette situation s'est maintes fois produite, dans le cadre du scrutin majoritaire. Déjà en 1978, la gauche nettement majoritaire en voies aux législatives fut nettement minoritaire en sièges. Bien entendu, quand le découpage est réalisé avec des ciseaux d'artistes, on peut amplifier le phénomène. La droite ne s'est jamais privé de cela.
Autre effet pervers du scrutin majoritaire: cela personnalise de manière outrancière les rapports entre les législateurs (ou les dirigeants de départements) et les électeurs. Il est de bon ton de gloser sur l'absentéisme parlementaire... mais en général ceux qui le font seront les premiers à vitupérer contre leur député s'il ne répond pas dans les quarante huit heures à une demande d'appui, de soutien, de recommandation, s'il ne va pas tâter le cul des vaches lors des comices agricoles, bisouiller les joues des petites filles dans des distributions de prix ou distribuer des chocolats dans les maisons de retraite. Un député qui ferait à fond son travail de législateur et de contrôleur de l'exécutif serait éliminé de la vie politique au bout de son mandat, faute d'avoir papouillé son électorat.
Quant aux conseillers généraux, ils sont davantage les représentants de leur territoire que des dirigeants soucieux de l'intérêt général du département. Quand la majorité est étroite, on néglige les bastions de l'opposition jugés imprenables, de même, paradoxalement, que les forteresses acquises ad vitam aeternam: ce sont les cantons "en bascule potentielle" qui se voient les mieux dotés cela afin de bétonner sa propre majorité (ou de la conquérir si on est dans l'opposition en concentrant les promesses sur ces secteurs)
Et quand ce n'est pas si "offensif", cela induit néanmoins un aspect pervers: la nécessité de saupoudrer, de donner un peu à tout le monde et non beaucoup là où c'est nécessaire. Cf la dernière revue du CG77 avec ce consternant catalogue de "réalisations", canton par canton, véritable inventaire à la Prévert à partir duquel il est impossible de décrypter une politique globale. Rassurez-vous, c'est pareil dans chaque département!
Une solution? Éloigner le législateur de l'électeur. Un parlementaire, cela ne doit tout d'abord exercer qu'un mandat: c'est un travail à plein temps, très correctement rétribué de surcroît, et dont le titulaire bénéficie maintenant d'une couverture sociale plus que satisfaisante en cas de perte d'emploi pour cause d'alternance. Cela doit être élu à la proportionnelle, au niveau régional, quitte à instiller un mécanisme garantissant que les minorités soient représentées, mais qu'une majorité de travail se dégage.
En 1986, la droite RPR-UDF a gouverné avec une majorité absolue à l'Assemblée, alors qu'elle n'avait obtenue qu'une majorité relative en suffrages. mais quasiment chaque portion du territoire a pu envoyer des représentants de l'opinion de ces portions. Ce système aurait été maintenu, en 2007 , nous aurions pour la Seine et Marne de six à sept députés représentant la majorité, de trois à quatre représentant l'opposition.
Ainsi, le député ne sera plus "pollué" par les tâches annexes et subalternes ne visant qu'à se faire réélire - et cela au détriment de l'intérêt général. Il ne pourra plus utiliser ses fonctions de maire pour acheter des électeurs avec les budgets municipaux (je ne parle pas de corruption, je parle d'emploi "orienté" de l'argent public)
Idem pour le département - à supposer qu'il doive continuer d'exister ,ce dont je suis persuadé du contraire: le supprimer (quitte à lui laisser une entité "traditionnelle", patrimoniale, etc.) en transférant ses compétences à la région, c'est faire d'énormes économies d'échelle.
L'Assemblée départementale, si on décide de maintenir cet anachronisme consternant, doit être élue au scrutin proportionnel avec "prime", pour garantir une majorité de travail, à l'instar de ce qui se fait au niveau régional. Avec cette combinaison, il était probable que le Conseil général de Seine et Marne et n'aurait basculé à gauche que trois ans plus tard - et encore ce n'est pas certain. Mais au moins sa direction aurait correspondu à l'état de l'électorat
Pour la proximité, il demeure bien entendu les communes. Avec un bémol. Le poids de plus en plus grand des communautés de commune, des syndicats communautaires, etc. qui ont souvent plus de pouvoirs que les communes elles mêmes, qui manipulent beaucoup plus d'argent, et dont le citoyen de base ne sait rien ou presque - à commencer par le mode de désignation des dirigeants qui doivent eux aussi être élus au suffrage universel dans un cadre règlementaire qui interdit des excès scandaleux. Certaines de ces communautés rétribuent très confortablement jusqu'à 40 vice-présidents qui ont tous un "cabinet"!!
Rappelons également que la Seine et Marne a voté peu ou prou comme le reste de l'hexagone en 2007 (54-46), mais qu'avec le découpage des circonscriptions législatives, l'UMP a fait le grand schlem et a piqué les dix sièges de députés. Charles Pasqua était passé par là, 20 ans auparavant.
Pour être objectif il faut toutefois signaler qu'avec cette sociologie électorale qui donnait la majorité à la droite il y a quelques années (là, on ne sait pas encore comment cela évolue), la gauche dirige le Conseil général, grâce à une courte majorité en sièges
Dans un cas comme dans l'autre, il y a dévoiement de la démocratie: une majorité relativement courte emporte la totaité des sièges de députés, effaçant de la représentation nationale des dizaines de millers de citoyens; une minorité dirige les affaires locales!
Cette situation s'est maintes fois produite, dans le cadre du scrutin majoritaire. Déjà en 1978, la gauche nettement majoritaire en voies aux législatives fut nettement minoritaire en sièges. Bien entendu, quand le découpage est réalisé avec des ciseaux d'artistes, on peut amplifier le phénomène. La droite ne s'est jamais privé de cela.
Autre effet pervers du scrutin majoritaire: cela personnalise de manière outrancière les rapports entre les législateurs (ou les dirigeants de départements) et les électeurs. Il est de bon ton de gloser sur l'absentéisme parlementaire... mais en général ceux qui le font seront les premiers à vitupérer contre leur député s'il ne répond pas dans les quarante huit heures à une demande d'appui, de soutien, de recommandation, s'il ne va pas tâter le cul des vaches lors des comices agricoles, bisouiller les joues des petites filles dans des distributions de prix ou distribuer des chocolats dans les maisons de retraite. Un député qui ferait à fond son travail de législateur et de contrôleur de l'exécutif serait éliminé de la vie politique au bout de son mandat, faute d'avoir papouillé son électorat.
Quant aux conseillers généraux, ils sont davantage les représentants de leur territoire que des dirigeants soucieux de l'intérêt général du département. Quand la majorité est étroite, on néglige les bastions de l'opposition jugés imprenables, de même, paradoxalement, que les forteresses acquises ad vitam aeternam: ce sont les cantons "en bascule potentielle" qui se voient les mieux dotés cela afin de bétonner sa propre majorité (ou de la conquérir si on est dans l'opposition en concentrant les promesses sur ces secteurs)
Et quand ce n'est pas si "offensif", cela induit néanmoins un aspect pervers: la nécessité de saupoudrer, de donner un peu à tout le monde et non beaucoup là où c'est nécessaire. Cf la dernière revue du CG77 avec ce consternant catalogue de "réalisations", canton par canton, véritable inventaire à la Prévert à partir duquel il est impossible de décrypter une politique globale. Rassurez-vous, c'est pareil dans chaque département!
Une solution? Éloigner le législateur de l'électeur. Un parlementaire, cela ne doit tout d'abord exercer qu'un mandat: c'est un travail à plein temps, très correctement rétribué de surcroît, et dont le titulaire bénéficie maintenant d'une couverture sociale plus que satisfaisante en cas de perte d'emploi pour cause d'alternance. Cela doit être élu à la proportionnelle, au niveau régional, quitte à instiller un mécanisme garantissant que les minorités soient représentées, mais qu'une majorité de travail se dégage.
En 1986, la droite RPR-UDF a gouverné avec une majorité absolue à l'Assemblée, alors qu'elle n'avait obtenue qu'une majorité relative en suffrages. mais quasiment chaque portion du territoire a pu envoyer des représentants de l'opinion de ces portions. Ce système aurait été maintenu, en 2007 , nous aurions pour la Seine et Marne de six à sept députés représentant la majorité, de trois à quatre représentant l'opposition.
Ainsi, le député ne sera plus "pollué" par les tâches annexes et subalternes ne visant qu'à se faire réélire - et cela au détriment de l'intérêt général. Il ne pourra plus utiliser ses fonctions de maire pour acheter des électeurs avec les budgets municipaux (je ne parle pas de corruption, je parle d'emploi "orienté" de l'argent public)
Idem pour le département - à supposer qu'il doive continuer d'exister ,ce dont je suis persuadé du contraire: le supprimer (quitte à lui laisser une entité "traditionnelle", patrimoniale, etc.) en transférant ses compétences à la région, c'est faire d'énormes économies d'échelle.
L'Assemblée départementale, si on décide de maintenir cet anachronisme consternant, doit être élue au scrutin proportionnel avec "prime", pour garantir une majorité de travail, à l'instar de ce qui se fait au niveau régional. Avec cette combinaison, il était probable que le Conseil général de Seine et Marne et n'aurait basculé à gauche que trois ans plus tard - et encore ce n'est pas certain. Mais au moins sa direction aurait correspondu à l'état de l'électorat
Pour la proximité, il demeure bien entendu les communes. Avec un bémol. Le poids de plus en plus grand des communautés de commune, des syndicats communautaires, etc. qui ont souvent plus de pouvoirs que les communes elles mêmes, qui manipulent beaucoup plus d'argent, et dont le citoyen de base ne sait rien ou presque - à commencer par le mode de désignation des dirigeants qui doivent eux aussi être élus au suffrage universel dans un cadre règlementaire qui interdit des excès scandaleux. Certaines de ces communautés rétribuent très confortablement jusqu'à 40 vice-présidents qui ont tous un "cabinet"!!
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