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Le Diable Rouge
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Réforme des retraites : l'esclavage moderne Empty Réforme des retraites : l'esclavage moderne

Mar 25 Juin 2013, 13:26

esclave


LA réforme des retraites a refait son apparition. Nombreux sont ceux qui on voté pour le premier Président de la République de gauche en partant de la droite, François Hollande espérant sauver leur droit de départ à la retraite à 60 ans. Le Président ne leur a pas menti. Ils pourront, si les injonctions du "rapport Moreau" sont votées partir à la retraite dès 60 ans. Mais pauvre. Pour cela, la piste évoquée, est comme d'habitude, l'allongement de la durée de cotisations.


Avec l'allongement de la durée des cotisations sociales, un départ à la retraite à taux plein se fera entre 65 et 67 ans pour les  plus "chanceux", ne parlons même pas de nos jeunes qui suivent actuellement des études, puisqu'ils ne commencerons leur vie active, hors petits boulots dans les chaînes de "restaurants" rapides spécialisés dans la malbouffe,  que vers 30 ans, qui eux risquent de prendre leur retraite, s'ils ne sont pas mis en bière d'ici là, vers 70 ans voire plus.


Depuis 2010, 55 % des demandeurs d'emploi âgés de 55 à 64 ans sont au chômage depuis plus d'un an. Décaler l'âge de la retraite ne fait que déplacer le déficit du système des retraites vers celui de l'assurance chômage. Selon ATTAC  et la fondation Copernic, « si les actifs paient les pensions des retraités, en contrepartie, les salariés âgés laissent leur place dans l'emploi aux nouvelles génération. Décaler l'âge de départ à la retraite revient à préférer entretenir le chômage des jeunes plutôt que de payer des retraites ».


Le Président Hollande affirmait lors de sa conférence de presse du 16 Mai 2013 que « Dès lors que l’espérance de vie s'allonge […], on devra travailler aussi un peu plus longtemps » De tels propos dans la bouche d'une personne se revendiquant de la gauche est une insulte pour le monde du travail qui l'a élu. Cet homme là sait-il de quoi il parle ? A-t-il déjà travaillé en dehors des salons de Solférino ou du conseil général de Corrèze ? Cet homme ne connait pas la vie.


Quel est le sens de la vie ? La vie d'un être humain ne doit elle être vouée qu'au seul travail et à la servilité envers le Capital ? Lorsqu'un enfant naît, c'est pour vivre, pas pour être esclave !


L’espérance de vie des Français est de 84,9 ans pour les femmes et de 78,2 ans pour les hommes. Mais, selon l'INSEE, l'espérance de vie « en bonne santé » , à savoir sans limitation d'activité, est en baisse depuis 2008 : 63,5 ans pour les femmes et 61,9 ans pour les hommes. Au regard de ces chiffres, un âge de départ à taux plein fixé à 67 ans tire un trait sur une partie de la population, qui sera dans l'incapacité de profiter de sa retraite.


deficit-regime-retraites-degradation-forte-ra-L-rg8_V4


Pourtant, si l'on vit plus longtemps, c'est parce que nous travaillons moins. Mais il faut sauver le système, et pour sauver le système, il faudrait travailler plus longtemps. D'autres solutions existent, taxer le Capital au même taux que la travail, par exemples, c'est juste une question de volonté politique que ce gouvernement n'a pas, par peur des remontrances du MeDef.


Selon la fondation Copernic, « Les déficits annoncés des caisses de retraites, n'ont rien à voir avec le vieillissement de la population, ils sont dus, pour des montants équivalents, à la crise, qui bloque l'activité, l'emploi et les cotisations sociales. Poursuivre les politiques d'austérité ne peut qu’aggraver la situation. Les injonctions de la Commission européenne pour accomplir des « reformes structurelles » sont mortifères ». Pourtant, selon ATTAC et la fondation Copernic, « il est possible de relever progressivement les cotisations patronales en baissant en parallèle les dividendes versés aux actionnaires ». Mais les tenants du Capitalisme préfèrent suivre ces injonctions, car penser autrement remettrait en cause leur système, ils se comportent de la même façon que la Noblesse en 1789.


Paul Ariès ateliers de la planification écologique


D'autres façons de penser existent, et elles ne sont pas nouvelles, Paul Ariès nous en parlait dans l'entretien qu'il nous a accordé "Ces luttes pendant près de deux siècles des paysans refusant le passage de la faucille à la faux, parce que derrière ça, c’était la défense d’un mode de vie « Le droit à la paresse » de Paul Lafargue, « Les sublimes » ces ouvriers hautement qualifiés qui à la fin du dix-neuvième siècle, choisissaient de travailler le moins possible, et qui fêtaient ce qu’ils appelaient « La Saint Lundi », parce que les lundis, au moins les cabarets étaient ouverts. Et puis dans les années 60-70, ça a été la revendication par exemple, du « Vivre et travailler au pays » . Cette gauche antiproductiviste, elle a toujours été ridiculisée, moquée, eh bien je crois qu'aujourd’hui  cette gauche antiproductiviste elle n’a plus a être pessimiste, elle doit devenir optimiste. Et pour moi le grand combat aujourd’hui de la gauche, c’est de redevenir, enfin, une gauche antiproductiviste."


Lavie est nous-le sarkophage 36-37


Il évoque également dans le numéro 36-37 de Juin-Juillet 2013 du journal "La vie est nous-Le Sarkophage" , le travailler moins pour travailler tous, car un des problèmes du déficit des caisses de retraites, vient du fait qu'il y a moins de cotisants car il y a de plus en plus de chômeurs.


Un exemple qui ne date pas d'hier, "vers 1730, les imprimeurs lyonnais commençaient leur semaine de travail le jeudi, tandis que les artisans de Paris chômaient le lundi et un mardi sur deux... Cette coutume de chômer au moins le lundi est si importante qu’elle est considérée comme un des grands fléaux sociaux et moraux par les milieux d’affaires mais aussi par l’Église catholique. Le pire à leurs yeux n’est pas que les ouvriers fassent la fête mais qu’ils profitent de ce jour pour faire de la politique ! Il faudra attendre la fin du XIXe siècle et donc la seconde révolution industrielle pour voir décliner la coutume du Saint- Lundi, mise à mort rendue possible par la défaite de la Commune de Paris.  La lutte pour « la journée de huit heures" lancée par la CGT dès la fin du XIXe siècle permettra cependant très vite de renouer avec ce combat des prolétaires."  


Il faut savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va, ne jamais oublier son histoire et toujours la relayer, tels les griots africains, afin que cette pensée perdure parmi les temps car nous ne pourrons pas compter sur les médias, chiens de garde du capitalisme pour raconter notre Histoire au plus grand nombre.


Être libre ou se reposer, il faut choisir. Le combat ne fait que commencer.

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