Rentrée scolaire à Meaux - le Parisien fait "mieux" que la Marne...

Pour encenser l'équipe municipale. C'est dire!

Difficile de faire plus laudateur que l'article du Parisien d'aujourd'hui, évoquant la préparation de la rentrée scolaire dans les trente cinq écoles de Meaux. On y évoque un travail "titanesque" !

Rendez vous compte: des dizaines de personnes font... le ménage et on donne même des milliers de coups de pinceau (c'est d'un vague: quel en est le nombre exact?), le tout sous la direction de l'adjoint Parigi qui visitera les écoles le jour de la rentrée très tôt le matin!
On précise qu'une école qui à ce jour était "affreuse" sera embellie grâce à un peu moins de 50.000 euros de travaux de peinture. Bigre: ça vaut bien quelques Légions d'Honneur...

Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Une rentré scolaire, c'est un événement prévu des mois à l'avance. En outre la population enfantine est stable à Meaux, il n'y a pas de boom ni de déplacements massifs d'un quartier à l'autre.

Bref ce n'est rien que du quotidien, de l'ordinaire dans le vécu d'une municipalité et si on doit encenser cela à un point qui frise le ridicule, à la limite ça fait peur: quelle serait la réactivité de la commune en cas de risque majeur, par exemple si la Marne entre en crue et submerge des centaines de logements, si un séisme frappe le centre ville (le risque nul n'existe pas) dès lors que ce qui est prévisible et acté relève quasiment du surnaturel?

Le mieux est l'ennemi du bien et il serait intéressant de savoir si l'outrance vient d'une communication municipale ou si elle est du fait de journalistes facilement enthousiastes.

En tout cas, c'est totalement ridicule.

benjamin

Il y a facilement plus de mille m2 de surface à peindre, même dans un groupe relativement moyen: les classes et les dépendances (100m2 environ par classe, plus les couloirs, les préaux). Et le travail de préparation (surface très dégradées si l'école est vétuste avec des couleurs "RATP") souvent plus ardu.
En outre, les passations de marché qui imposent des travaux en juillet août, mois de moins grande disponibilité des entreprises et de la main d’œuvre (donc recours à l'intérim), induisent des surcoûts.

Sans compter la paperasse à la soviétique et la prospection pour trouver ces marchés, soumissionner et les obtenir. Croyez-moi, pour une boîte, c'est très lourd. Rien à voir avec le gré à gré avec un particulier.

J'ai assez critiqué la municipalité pour ne pas être, sur ce coup là, susceptible de la défendre

Mais il y a des données structurelles qui renchérissent les coûts. J'ai cornaqué un petit commerce qui a fourni une municipalité en matériel scolaire.

Nécessité de tirer les marges au plus près, sinon on n'a pas le marché. Mais l'achat, la revente et la livraison prenaient environ (tout compté) trois heures, la paperasse pour soumissionner et se faire payer, deux ou trois fois plus.

Ajoutez à cela les règles de la comptabilité publique qui font qu'on ne reçoit pas un chèque à la livraison mais que le TP payera deux ou trois mois plus tard (alors qu'on a avancé la trésorerie et les banques ne font pas de cadeaux sur les agios, des fois même elles vous "plantent".

Inutile de dire que l'année d'après, on n'a pas soumissionné. Et la boîte locale spécialisée dans ce genre de marchés, elle, incluait une sorte de forfait de 20% de marge supplémentaire pour pallier les aléas.