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- benjaminMeldois
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Re: Législatives 2012
Mer 13 Juin 2012, 12:23
Viriate a écrit:Finalement, le PS local a été très actif, que ce soit pour la présidentielle ou la législative. Le score de Caroline Pinet et Saïd Rezeg est plus qu'honorable.
La majorité des militants PS (dont le nombre a bien cru avant la présidentielle) se sont, en fait, largement mobilisés. Ils ont été présents sur le terrain, ils ont permis à F Hollande de gagner sur la ville et ont fait perdre 10 points à JF Copé par rapport à la législative de 2007.
A voir, mais le vent parait être en train de tourner...
Ca dans le genre langue de bois...
Cette candidate, faute de soutien, a fait une non campagne et elle obtient un résultat calamiteux quand on le compare à celui des préidentielles.
Re: Législatives 2012
Mer 13 Juin 2012, 15:32
J'aurais plutôt trouvé qu'elle faisait un bon score malgré une non campagne... Par contre le FN ne fait pas un si bon score que ça. Et celui du front de gauche est assez décevant (qui en comparaison avec le PS-EELV a lui fait campagne).
Quant à JFC, qui s'est sans doute fait des frayeurs, il arborait un sourire jusqu'aux oreilles le soir des résultat à la TV... sur un petit nuage.
Enfin je ne trouve pas dans l'ensemble ces élections bien passionnantes. Comme beaucoup d'électeurs. Jamais on ne parle du (vrai) role des député : le vote des lois (et quelles lois sont à venir ? et sur quels sujets ?...) Jamais on (les journalistes) ne le remet en question non plus (clientélisme local)... Et dans mon entourage j'entends souvent les gens (qui regardent ces élections avec un plus ou moisn grand détachement) dire "que la place est sans doute bonne pour que tous se battent pour l'avoir", ou que " l'un ou l'autre... peu importe... on ne les connait pas"...
Quant à JFC, qui s'est sans doute fait des frayeurs, il arborait un sourire jusqu'aux oreilles le soir des résultat à la TV... sur un petit nuage.
Enfin je ne trouve pas dans l'ensemble ces élections bien passionnantes. Comme beaucoup d'électeurs. Jamais on ne parle du (vrai) role des député : le vote des lois (et quelles lois sont à venir ? et sur quels sujets ?...) Jamais on (les journalistes) ne le remet en question non plus (clientélisme local)... Et dans mon entourage j'entends souvent les gens (qui regardent ces élections avec un plus ou moisn grand détachement) dire "que la place est sans doute bonne pour que tous se battent pour l'avoir", ou que " l'un ou l'autre... peu importe... on ne les connait pas"...
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Re: Législatives 2012
Mer 13 Juin 2012, 23:44
benjamin a écrit:
Cette candidate, faute de soutien, a fait une non campagne et elle obtient un résultat calamiteux quand on le compare à celui des préidentielles.
Et encore, vu les précédents états de service de cette dame, je reste persuadé que de nombreux électeurs ont fait le choix du vote utile pour conforter le gouvernement sans état d'âme.
rien de glorieux à son actif ni à celui du PS local
Re: Législatives 2012
Ven 29 Juin 2012, 16:58
Petit retour sur les législative avec un portrait des principaux candidats...
source > Le Blog de Daniel Hue Le Crouycien
Le cauchemar de Copé
Même s'il s'imagine déjà en futur président de la République, le patron de l’UMP n'a jamais pu oublier sa défaite aux législative à Meaux, en 1997, lors d'une triangulaire qui lui avait fait perdre dix ans dans son plan de carrière.
Trilport, jeudi 31 mai. Jean-François Copé s'agace. «Vraiment désolé. Le maire ne nous a pas donné la clé de la réserve à chaises. C'est assez nul. Mais bon, faites comme vous pouvez». Depuis cinq minutes, il tente de caser les retardataires qui viennent assister à sa réunion publique dans ce village de Seine-et-Marne, qui jouxte sa bonne ville de Meaux. La passion de la présidentielle est retombée ici comme ailleurs. Plus de cent cinquante personnes sont quand même présentes... Tout en dénonçant la mesquinerie du maire socialiste, Copé, debout au fond, jette un œil plus attentif à l'environnement et à la peinture vert hôpital de la salle polyvalente : « Eh ben, elle ne s'est pas arrangée depuis la dernière fois que je suis venu. Elle est toujours aussi moche. La mairie n'a pas l'air de beaucoup s'en occuper». Et tant qu'il y est, encore un tacle à un autre socialiste, le président du conseil général, qui « n'a pas fait le début d'une once d'une ébauche d'appel d'offres» pour construire la déviation de Trilport. «Un scandale total». «Croyez-moi, il va m'entendre matin, midi et soir. Et même
quand il sera couché, il ne sera pas tranquille. Je viendrai hanter ses rêves».
On se pince. Est-ce bien là le secrétaire général de l’UMP ? Le député maire sortant de Meaux est-il candidat à sa réélection dans la 6ème circonscription de Seine-et-Marne ou brigue-t-il un siège de conseiller général ? Non, tout de même, revoilà «la dépénalisation du cannabis» quedéfend forcément son adversaire écolo investie par le PS - «C'est dans le programme des Verts» - et le droit de vote des étrangers auquel on ne coupera pas avec une majorité de gauche. «J'ai beaucoup fait pour cette circonscription, dit-il, maintenant j'ai besoin de mes administrés». Et il insiste : «Les temps sont durs. Cette élection est un vrai test de légitimité pour moi. C'est très important. Je compte sur vous».
Bien sûr, Copé dramatise un peu. Un sondage BVA pour Le Parisien Aujourd’hui en France le crédite de 47% des voix au premier tour contre 34% au total pour le PS et le Front de Gauche. Ce qui correspond à ce qu'on entend sur le terrain. Sa circonscription a été savamment redécoupée : il a désormais l'intégralité de la ville de Meaux et on lui a enlevé un canton de gauche. «La seule question est de savoir si Copé sera réélu au premier ou au second tour», estime un militant du coin. Autant dire que les choses semblent bien parties pour celui qui a été désigné par le parti de Marine Le Pen comme une cible privilégiée. Mais dans cette affaire, il y a bien plus que les chiffres et l'analyse électorale. Il y a la psychologie et le souvenir du traumatisme vécu il y a quinze ans.
Le 1er juin 1997, Jean-François Copé, jeune député-maire de Meaux depuis deux ans, voit, à 33 ans, son destin basculer. Il est battu aux législatives dans une triangulaire meurtrière pour lui. A cause du maintien au second tour de la candidate du Front national Marie-Christine Arnautu, déjà elle (lire l'encadré), la socialiste Nicole Bricq est élue. Les deux années précédentes avaient pourtant été vécues comme un rêve! Elu maire de Meaux en 1995, il récupère le siège à l’Assemblée de Guy Drut, le maire de la ville voisine de Coulommiers, dont ili est le suppléant et qui a été appelé par Juppé au gouvernement. A l'époque, tout sourit à Copé. Membre de la «task force» de Juppé, ces députés qui ferraillent au Palais-Bourbon, il est sous le regard des médias, qui voient en lui un jeune loup prometteur. Et, en une soirée, ce 1erjuin 1997, tout s'écroule.
Il lui faudra attendre 2002 pour retrouver le chemin du Parlement après la réélection de Jacques Chirac. Entre-temps, il est vrai, il a mis les bouchées doubles à Meaux et s'est imposé comme un maire dynamique. Reconstruction de quartiers difficiles, réduction de la délinquance - «de moitié», assure-t-il - à coups de caméras de surveillance et de policiers municipaux... Ce bilan flatteur, ses adversaires à gauche comme à l'extrême-droite le contestent avec force. «La délinquance s'est déplacée à l'extérieur de Meaux, voilà tout», accuse son adversaire écolo-socialiste Caroline Pinet. Elle raille cette «campagne municipale», tout en demandant aux électeurs de donner une majorité à François Hollande. Elle insiste également sur les dégâts du pétrole de schiste ‑ oui, du pétrole! - et sur l'utilisation des pesticides dans ce département agricole qui est aussi celui de Christian Jacob, président du groupe UMP, voisin et grand copain de Copé. Pour la soutenir, elle fait venir Nicole Bricq, l'ancienne tombeuse de Copé et nouvelle ministre de l'Ecologie. «Il a repoussé la poussière sous le tapis», dénonce de son côté Marie-Christine Arnautu, la candidate du Front national qui moque sa «campagne cantonale».
Convaincu que ses réalisations ont «couvert l'ensemble du spectre, du social au culturel, en passant par la sécurité», Jean-François Copé devrait dormir tranquille. Il n'en est rien. «On ne sait jamais, confie-t-il. Je vis avec le souvenir de 1997 Depuis, j'ai toujours été extrêmement vigilant». La candidate rose-verte a ouvert son antenne de campagne tout près de la cathédrale, exactement au même endroit que la candidate du PS il y a quinze ans. «Quand Copé est passé devant mon local l'autre jour, il a accusé le coup», raconte-t-elle. Le patron de l'UMP sait bien que la candidate lepéniste n’est créditée que de 14% des voix (1) dans le sondage BVA et que, dans ce cas de figure, elle ne devrait pas pouvoir se maintenir au second tour, mais il n'en démord pas. «Un sondage, ce n'est pas une élection. On ne sait jamais».
En bon professionnel, il ratisse donc en dehors de Meaux, dans tous ces villages où Marine Le Pen a cartonné le 22 avril. Partout, inlassablement, il harangue de petites assistances rurales. Il ne dit pas «Aidez-moi», comme le faisait Sarkozy dans ses meetings présidentiels. Il dit: «J’ai besoin de vous. » Inutile de chercher une voiture officielle là ou Copé fait campagne. Pas de berline à l'horizon. Le secrétaire général de l’UMP a loué une voiture plus discrète. A la fois pour respecter la législation et pour gommer son côté parisien, chef de parti (surtout en période de guerre des chefs) et cogneur. Sur le terrain, Copé se montre étonnamment consensuel. Il ne recherche pas la présence des médias nationaux. Rien de pire que des cohortes de caméras pour faire une campagne de proximité.
Pour autant, il ne perd pas de vue la présidence de l’UMP. Il ne lui déplairait pas d'être réélu, comme en 2007, dès le premier tour. Manière de faire la leçon à Alain Juppé, même pas candidat aux législatives, ou à François Fillon, qui a abandonné sa circonscription de la Sarthe pour un confort parisien. Comme secrétaire général de l’UMP, Copé a été reçu lundi par le président de la République, qui consultait tous les chefs de parti avant le G20 et la conférence de Rio sur le développement durable. A voir sa mine réjouie à la sortie de l'Elysée, il ne pensait manifestement pas que ce rôle national puisse nuire à sa réélection en Seine-et-Marne.
(1) Un chiffre insuffisant pour franchir la barre des 12,5% des inscrits, condition pour figurer au second tour.
L'écolo qui dérange
Bouille ronde, cheveux poivre et sel, sourire chaleureux, Caroline Pinet, 55 ans, livre là son premier combat électoral national. Un baptême du feu inattendu pour cette novice engagée en politique depuis seulement quatre ans. Conseillère municipale de Montceaux-lès-Meaux (630 habitants), elle s'était lancée dans la bataille législative au début de l'année, sous les seules couleurs d'Europe Ecologie-les Verts, parti auquel elle a adhéré en 2009. Quelques mois plus tard, la voilà candidate officielle investie par le Parti socialiste à la suite d'un pataquès entre les deux formations qui a causé quelques dégâts dans la section socialiste de Meaux. A l'origine, les militants socialistes avaient choisi Henri Gerphagnon, avocat et chef de file de l'opposition municipale à Meaux, pour porter le fer contre Copé. Mais les responsables nationaux - et surtout départementaux - du PS en ont décidé autrement. Pour arriver à caser les leurs dans les 10° et 11° circonscriptions de Seine et Marne, et parce que le candidat vert initialement prévu dans la 11° n'avait même pas été investi par les siens, il fallait, pour respecter l'accord national entre PS et EELV, impérativement soutenir un écolo dans la 6°. Ce qui fut fait en mars dernier, au grand dam du patron de la section du PS de Meaux, dont la suppléante a purement et simplement déchiré sa carte, et à la grande joie de Guillaume Quercy, candidat du Front de Gauche. C.B.
FN: v'là la vieille garde !
Elle donne rendez-vous à L'Ardoise, son QG habituel à Meaux, devant la cathédrale, là ou est enterré Bossuet. A 60 ans, Marie-Christine Arnautu, candidate du Front national, n'en est pas à son coup d'essai. En 1997, c'est elle, déjà, qui, en se maintenant au second tour des législatives, avait fait battre Jean-François Copé. Chemisier imprimé sur fond rose vif, petite croix incrustée de turquoises au cou et boucles d'oreilles en strass, Mme Arnautu fait partie du tout premier cercle lepéniste. Cette fille d'un émigré bulgare, opposant au régime communiste et réfugié politique, et d'une mère Italienne, naturalisés en 1957, est proche de Jean-Marie Le Pen depuis 1973. Elle l'a connu lorsqu'elle était étudiante en droit - «à Assas, évidemment» - au cours d'un diner organisé par la «corpo» de droit et a ensuite travaillé à la Serp, alors la maison d'édition de disques du fondateur du FN. Elle mènera sa carrière personnelle de cadre commercial à Air France tout en grimpant dans les échelons de l'appareil. Attachée parlementaire de Jean-Pierre Stirbois entre 1986 et 1988, puis conseillère municipale de Vitrolles entre 1989 et 1995, elle est élue au conseil régional d’Île-de-France entre 1998 et 2010. Entre-temps, elle a vu grandir Marine, qu'elle a connue petite fille. Ces derniers mois, elle a fait déjà venir à deux reprises la présidente du FN pour des réunions publiques dans la circonscription, en dernier lieu à Meaux, quinze jours avant le premier tour de la présidentielle. C'estla troisième fois qu'elle se présente dans ce secteur où elle n'a aucune implantation locale. En 2007, après la victoire de Nicolas Sarkozy, elle avait pris une vraie claque : 5,62%. Cette fois, forte des 22,71% obtenus dans la circonscription par Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle, Marie-Christine Arnautu veut croire à un «rejet de Copé», ce «clientéliste» qui «ne mène pas de politique de long terme» et qui «va tenter de discréditer comme d'habitude la blonde du FN». Elle l’assure «Je me fous de faire battre Copé. Ce que je veux, c'est être élue». Mais, comme par hasard, c'est sur lui qu'elle concentre ses attaques. C.B.
source > Le Blog de Daniel Hue Le Crouycien
Le cauchemar de Copé
Même s'il s'imagine déjà en futur président de la République, le patron de l’UMP n'a jamais pu oublier sa défaite aux législative à Meaux, en 1997, lors d'une triangulaire qui lui avait fait perdre dix ans dans son plan de carrière.
Trilport, jeudi 31 mai. Jean-François Copé s'agace. «Vraiment désolé. Le maire ne nous a pas donné la clé de la réserve à chaises. C'est assez nul. Mais bon, faites comme vous pouvez». Depuis cinq minutes, il tente de caser les retardataires qui viennent assister à sa réunion publique dans ce village de Seine-et-Marne, qui jouxte sa bonne ville de Meaux. La passion de la présidentielle est retombée ici comme ailleurs. Plus de cent cinquante personnes sont quand même présentes... Tout en dénonçant la mesquinerie du maire socialiste, Copé, debout au fond, jette un œil plus attentif à l'environnement et à la peinture vert hôpital de la salle polyvalente : « Eh ben, elle ne s'est pas arrangée depuis la dernière fois que je suis venu. Elle est toujours aussi moche. La mairie n'a pas l'air de beaucoup s'en occuper». Et tant qu'il y est, encore un tacle à un autre socialiste, le président du conseil général, qui « n'a pas fait le début d'une once d'une ébauche d'appel d'offres» pour construire la déviation de Trilport. «Un scandale total». «Croyez-moi, il va m'entendre matin, midi et soir. Et même
quand il sera couché, il ne sera pas tranquille. Je viendrai hanter ses rêves».
On se pince. Est-ce bien là le secrétaire général de l’UMP ? Le député maire sortant de Meaux est-il candidat à sa réélection dans la 6ème circonscription de Seine-et-Marne ou brigue-t-il un siège de conseiller général ? Non, tout de même, revoilà «la dépénalisation du cannabis» quedéfend forcément son adversaire écolo investie par le PS - «C'est dans le programme des Verts» - et le droit de vote des étrangers auquel on ne coupera pas avec une majorité de gauche. «J'ai beaucoup fait pour cette circonscription, dit-il, maintenant j'ai besoin de mes administrés». Et il insiste : «Les temps sont durs. Cette élection est un vrai test de légitimité pour moi. C'est très important. Je compte sur vous».
Bien sûr, Copé dramatise un peu. Un sondage BVA pour Le Parisien Aujourd’hui en France le crédite de 47% des voix au premier tour contre 34% au total pour le PS et le Front de Gauche. Ce qui correspond à ce qu'on entend sur le terrain. Sa circonscription a été savamment redécoupée : il a désormais l'intégralité de la ville de Meaux et on lui a enlevé un canton de gauche. «La seule question est de savoir si Copé sera réélu au premier ou au second tour», estime un militant du coin. Autant dire que les choses semblent bien parties pour celui qui a été désigné par le parti de Marine Le Pen comme une cible privilégiée. Mais dans cette affaire, il y a bien plus que les chiffres et l'analyse électorale. Il y a la psychologie et le souvenir du traumatisme vécu il y a quinze ans.
Le 1er juin 1997, Jean-François Copé, jeune député-maire de Meaux depuis deux ans, voit, à 33 ans, son destin basculer. Il est battu aux législatives dans une triangulaire meurtrière pour lui. A cause du maintien au second tour de la candidate du Front national Marie-Christine Arnautu, déjà elle (lire l'encadré), la socialiste Nicole Bricq est élue. Les deux années précédentes avaient pourtant été vécues comme un rêve! Elu maire de Meaux en 1995, il récupère le siège à l’Assemblée de Guy Drut, le maire de la ville voisine de Coulommiers, dont ili est le suppléant et qui a été appelé par Juppé au gouvernement. A l'époque, tout sourit à Copé. Membre de la «task force» de Juppé, ces députés qui ferraillent au Palais-Bourbon, il est sous le regard des médias, qui voient en lui un jeune loup prometteur. Et, en une soirée, ce 1erjuin 1997, tout s'écroule.
Il lui faudra attendre 2002 pour retrouver le chemin du Parlement après la réélection de Jacques Chirac. Entre-temps, il est vrai, il a mis les bouchées doubles à Meaux et s'est imposé comme un maire dynamique. Reconstruction de quartiers difficiles, réduction de la délinquance - «de moitié», assure-t-il - à coups de caméras de surveillance et de policiers municipaux... Ce bilan flatteur, ses adversaires à gauche comme à l'extrême-droite le contestent avec force. «La délinquance s'est déplacée à l'extérieur de Meaux, voilà tout», accuse son adversaire écolo-socialiste Caroline Pinet. Elle raille cette «campagne municipale», tout en demandant aux électeurs de donner une majorité à François Hollande. Elle insiste également sur les dégâts du pétrole de schiste ‑ oui, du pétrole! - et sur l'utilisation des pesticides dans ce département agricole qui est aussi celui de Christian Jacob, président du groupe UMP, voisin et grand copain de Copé. Pour la soutenir, elle fait venir Nicole Bricq, l'ancienne tombeuse de Copé et nouvelle ministre de l'Ecologie. «Il a repoussé la poussière sous le tapis», dénonce de son côté Marie-Christine Arnautu, la candidate du Front national qui moque sa «campagne cantonale».
Convaincu que ses réalisations ont «couvert l'ensemble du spectre, du social au culturel, en passant par la sécurité», Jean-François Copé devrait dormir tranquille. Il n'en est rien. «On ne sait jamais, confie-t-il. Je vis avec le souvenir de 1997 Depuis, j'ai toujours été extrêmement vigilant». La candidate rose-verte a ouvert son antenne de campagne tout près de la cathédrale, exactement au même endroit que la candidate du PS il y a quinze ans. «Quand Copé est passé devant mon local l'autre jour, il a accusé le coup», raconte-t-elle. Le patron de l'UMP sait bien que la candidate lepéniste n’est créditée que de 14% des voix (1) dans le sondage BVA et que, dans ce cas de figure, elle ne devrait pas pouvoir se maintenir au second tour, mais il n'en démord pas. «Un sondage, ce n'est pas une élection. On ne sait jamais».
En bon professionnel, il ratisse donc en dehors de Meaux, dans tous ces villages où Marine Le Pen a cartonné le 22 avril. Partout, inlassablement, il harangue de petites assistances rurales. Il ne dit pas «Aidez-moi», comme le faisait Sarkozy dans ses meetings présidentiels. Il dit: «J’ai besoin de vous. » Inutile de chercher une voiture officielle là ou Copé fait campagne. Pas de berline à l'horizon. Le secrétaire général de l’UMP a loué une voiture plus discrète. A la fois pour respecter la législation et pour gommer son côté parisien, chef de parti (surtout en période de guerre des chefs) et cogneur. Sur le terrain, Copé se montre étonnamment consensuel. Il ne recherche pas la présence des médias nationaux. Rien de pire que des cohortes de caméras pour faire une campagne de proximité.
Pour autant, il ne perd pas de vue la présidence de l’UMP. Il ne lui déplairait pas d'être réélu, comme en 2007, dès le premier tour. Manière de faire la leçon à Alain Juppé, même pas candidat aux législatives, ou à François Fillon, qui a abandonné sa circonscription de la Sarthe pour un confort parisien. Comme secrétaire général de l’UMP, Copé a été reçu lundi par le président de la République, qui consultait tous les chefs de parti avant le G20 et la conférence de Rio sur le développement durable. A voir sa mine réjouie à la sortie de l'Elysée, il ne pensait manifestement pas que ce rôle national puisse nuire à sa réélection en Seine-et-Marne.
(1) Un chiffre insuffisant pour franchir la barre des 12,5% des inscrits, condition pour figurer au second tour.
L'écolo qui dérange
Bouille ronde, cheveux poivre et sel, sourire chaleureux, Caroline Pinet, 55 ans, livre là son premier combat électoral national. Un baptême du feu inattendu pour cette novice engagée en politique depuis seulement quatre ans. Conseillère municipale de Montceaux-lès-Meaux (630 habitants), elle s'était lancée dans la bataille législative au début de l'année, sous les seules couleurs d'Europe Ecologie-les Verts, parti auquel elle a adhéré en 2009. Quelques mois plus tard, la voilà candidate officielle investie par le Parti socialiste à la suite d'un pataquès entre les deux formations qui a causé quelques dégâts dans la section socialiste de Meaux. A l'origine, les militants socialistes avaient choisi Henri Gerphagnon, avocat et chef de file de l'opposition municipale à Meaux, pour porter le fer contre Copé. Mais les responsables nationaux - et surtout départementaux - du PS en ont décidé autrement. Pour arriver à caser les leurs dans les 10° et 11° circonscriptions de Seine et Marne, et parce que le candidat vert initialement prévu dans la 11° n'avait même pas été investi par les siens, il fallait, pour respecter l'accord national entre PS et EELV, impérativement soutenir un écolo dans la 6°. Ce qui fut fait en mars dernier, au grand dam du patron de la section du PS de Meaux, dont la suppléante a purement et simplement déchiré sa carte, et à la grande joie de Guillaume Quercy, candidat du Front de Gauche. C.B.
FN: v'là la vieille garde !
Elle donne rendez-vous à L'Ardoise, son QG habituel à Meaux, devant la cathédrale, là ou est enterré Bossuet. A 60 ans, Marie-Christine Arnautu, candidate du Front national, n'en est pas à son coup d'essai. En 1997, c'est elle, déjà, qui, en se maintenant au second tour des législatives, avait fait battre Jean-François Copé. Chemisier imprimé sur fond rose vif, petite croix incrustée de turquoises au cou et boucles d'oreilles en strass, Mme Arnautu fait partie du tout premier cercle lepéniste. Cette fille d'un émigré bulgare, opposant au régime communiste et réfugié politique, et d'une mère Italienne, naturalisés en 1957, est proche de Jean-Marie Le Pen depuis 1973. Elle l'a connu lorsqu'elle était étudiante en droit - «à Assas, évidemment» - au cours d'un diner organisé par la «corpo» de droit et a ensuite travaillé à la Serp, alors la maison d'édition de disques du fondateur du FN. Elle mènera sa carrière personnelle de cadre commercial à Air France tout en grimpant dans les échelons de l'appareil. Attachée parlementaire de Jean-Pierre Stirbois entre 1986 et 1988, puis conseillère municipale de Vitrolles entre 1989 et 1995, elle est élue au conseil régional d’Île-de-France entre 1998 et 2010. Entre-temps, elle a vu grandir Marine, qu'elle a connue petite fille. Ces derniers mois, elle a fait déjà venir à deux reprises la présidente du FN pour des réunions publiques dans la circonscription, en dernier lieu à Meaux, quinze jours avant le premier tour de la présidentielle. C'estla troisième fois qu'elle se présente dans ce secteur où elle n'a aucune implantation locale. En 2007, après la victoire de Nicolas Sarkozy, elle avait pris une vraie claque : 5,62%. Cette fois, forte des 22,71% obtenus dans la circonscription par Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle, Marie-Christine Arnautu veut croire à un «rejet de Copé», ce «clientéliste» qui «ne mène pas de politique de long terme» et qui «va tenter de discréditer comme d'habitude la blonde du FN». Elle l’assure «Je me fous de faire battre Copé. Ce que je veux, c'est être élue». Mais, comme par hasard, c'est sur lui qu'elle concentre ses attaques. C.B.
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