Meaux ville la plus pauvre du département
Lun 27 Sep 2010, 22:47
Je mets ici à la suite deux articles parus sur le Parisien sur la question de la pauvreté et de la précarité et comment ils touchent Meaux.
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« Nous avons le taux de pauvreté le plus élevé »
Valentine Rousseau (20/09/2010)
Après la sécurité, l’emploi et quinze années de mandat, le maire UMP de Meaux se penche sur la solidarité. Son nouveau credo en cette rentrée. Vendredi, en fin de journée, il a réuni au Secours populaire la quinzaine d’associations de la ville agissant dans le domaine : Restos du cœur, Horizon, Rose des vents, Croix-Rouge, Table ouverte, Bail, Habitat éducatif, Cared, Secours catholique… « Je veux créer un comité de solidarité pour mieux coordonner toutes les actions existantes et nous fixer des objectifs à atteindre.
J’ai besoin de votre expérience », a lancé Jean-François Copé.
Marie-Noëlle Témoin, directrice de la Maison des solidarités, a largement pris la parole pour insister sur cette priorité : « Il faut coordonner les aides d’urgence. Nous avons les taux des minima sociaux et de pauvreté les plus élevés du département. » Le maire souhaite que ce comité se mette en place dès janvier, avec une réunion par trimestre et des groupes de travail. « Je propose que nous fixions comme champs d’intervention la parentalité et les hébergements d’urgence. »
François Catel, directeur adjoint d’Horizon, aimerait que « les associations de solidarité aient une action de repérage pour que d’autres prennent le relais dans le domaine de l’insertion ». Le directeur de la Rose des vents, Artur Anane, pointe qu’il « n’existe pas de solution pour le public le plus marginalisé ». Jean-François Copé rassure les craintifs de la « réunionite » inutile : « Ce comité ne sera pas une usine à gaz. J’avais les mêmes craintes avec le comité opérationnel de sécurité ; or il prend des décisions avec tous les partenaires tous les trois mois, les réunions avancent de plus en plus vite. »
L’objectif est que chaque association puisse utiliser les compétences de ses voisines en partageant leurs diagnostics. Prochain rendez-vous avec le maire dans un mois.
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« Je suis heureuse d’apporter du réconfort aux sans-abri »
Valentine Rousseau (18/09/2010)
Les sans-abri de Meaux sont de plus en plus nombreux. L’été 2009, les bénévoles du Samu social de la Croix-Rouge allaient à la rencontre d’une dizaine de SDF. Depuis le printemps et la fermeture des centres d’hébergement d’urgence, ils sont jusqu’à 25, voire 30, le soir dans les rues de la ville, à la gare et en bords de Marne.
Ce mardi soir, Monique, Martine, Edouard partent en maraude avec leur responsable Bernard Mayor.
20 h 30. « Je suis heureuse d’apporter du réconfort », Martine, bénévole depuis douze ans. Avec ses collègues, elle emplit le camion d’eau chaude pour les soupes, de couvertures, de sandwichs, vérifie les quantités de produits d’hygiène. La règle : être à l’écoute, sans juger ni chercher à régler les soucis.
21 heures, à la gare. « On a acheté une tente et des duvets avec le RSA », indique Isabelle. Depuis un mois et demi, cette SDF de 38 ans et son compagnon dorment avec trois copains de galère sur les bords de Marne. Les lits d’urgence dans le département ont fondu depuis le printemps : 580 personnes en hôtel durant l’hiver, 240 en permanence depuis mars. Isabelle est une ancienne serveuse, mère de trois enfants : « Je me suis retrouvée dehors après ma séparation. Mes enfants sont en famille d’accueil, je les vois toutes les deux semaines… » Elle demande aux bénévoles des savonnettes, du gel douche et des serviettes hygiéniques. « Ce n’est pas parce qu’on est à la rue qu’on est sale. »
21 h 30. « Mon père m’a mis dehors », lance Gino, 20 ans, les yeux embués d’alcool. Il raconte suivre une formation de remise à niveau. « Le soir, je dors dans une voiture. » Arrive Jawad, intimidé, un sans-abri de fraîche date, venu d’Afghanistan : « Je suis dehors depuis trois mois, mon oncle me frappait. » Bernard Mayor lui explique où rencontrer une assistante sociale. Jawad n’a pas de papiers.
22 h 15. « Le 115 ne veut plus nous héberger », confie Valérie, 45 ans. Quai Sadi-Carnot, une demi-douzaine de sans-abri sortent de sous les ponts ou se lèvent des bancs. Ils sont très alcoolisés. Parmi eux, Martine, dont la fille de 21 ans est décédée il y a trois semaines. Sans emploi depuis dix-huit mois, elle a un toit et touche le RSA. « Une fois payés le loyer et les charges, il ne reste rien. Je n’ai plus envie de travailler comme caissière pour 800 €. » Souriante et droite, elle accepte un sandwich. Bernard Mayor lui propose de l’accompagner le lendemain au Pôle emploi.
23 heures. Jean-Claude dort parmi les immondices. Scène surréaliste dans un box de la rue Brunet. Ce sans-abri d’une soixantaine d’années dort depuis au moins douze ans dans un box empli jusqu’au plafond de sacs d’ordures. Odeur insupportable. La blancheur de son pyjama, de sa barbe et ses mains propres tranchent avec la saleté de la « chambre ». Jean-Claude ne répond pas aux questions, se méfie. Il réclame une soupe. Il se douche chez une voisine, va promener le chien d’une autre. La Croix-Rouge a proposé de nettoyer son nid puant, il a refusé.
23 h 30. L’hôpital de Meaux attire les grands marginaux. Au bout d’un couloir, Alain et Jacqueline dorment par terre. « Ils se sentent rassurés ici. Pourtant, ils refusent de dormir en centre d’hébergement l’hiver », raconte Bernard. La maraude s’achève à minuit. Ce soir-là, les bénévoles ont soulagé la galère de 19 sans-abri.
Si vous désirez être bénévole au Samu social, contactez le : 06.99.92.05.56.
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« Nous avons le taux de pauvreté le plus élevé »
Valentine Rousseau (20/09/2010)
Après la sécurité, l’emploi et quinze années de mandat, le maire UMP de Meaux se penche sur la solidarité. Son nouveau credo en cette rentrée. Vendredi, en fin de journée, il a réuni au Secours populaire la quinzaine d’associations de la ville agissant dans le domaine : Restos du cœur, Horizon, Rose des vents, Croix-Rouge, Table ouverte, Bail, Habitat éducatif, Cared, Secours catholique… « Je veux créer un comité de solidarité pour mieux coordonner toutes les actions existantes et nous fixer des objectifs à atteindre.
J’ai besoin de votre expérience », a lancé Jean-François Copé.
Marie-Noëlle Témoin, directrice de la Maison des solidarités, a largement pris la parole pour insister sur cette priorité : « Il faut coordonner les aides d’urgence. Nous avons les taux des minima sociaux et de pauvreté les plus élevés du département. » Le maire souhaite que ce comité se mette en place dès janvier, avec une réunion par trimestre et des groupes de travail. « Je propose que nous fixions comme champs d’intervention la parentalité et les hébergements d’urgence. »
François Catel, directeur adjoint d’Horizon, aimerait que « les associations de solidarité aient une action de repérage pour que d’autres prennent le relais dans le domaine de l’insertion ». Le directeur de la Rose des vents, Artur Anane, pointe qu’il « n’existe pas de solution pour le public le plus marginalisé ». Jean-François Copé rassure les craintifs de la « réunionite » inutile : « Ce comité ne sera pas une usine à gaz. J’avais les mêmes craintes avec le comité opérationnel de sécurité ; or il prend des décisions avec tous les partenaires tous les trois mois, les réunions avancent de plus en plus vite. »
L’objectif est que chaque association puisse utiliser les compétences de ses voisines en partageant leurs diagnostics. Prochain rendez-vous avec le maire dans un mois.
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« Je suis heureuse d’apporter du réconfort aux sans-abri »
Valentine Rousseau (18/09/2010)
Les sans-abri de Meaux sont de plus en plus nombreux. L’été 2009, les bénévoles du Samu social de la Croix-Rouge allaient à la rencontre d’une dizaine de SDF. Depuis le printemps et la fermeture des centres d’hébergement d’urgence, ils sont jusqu’à 25, voire 30, le soir dans les rues de la ville, à la gare et en bords de Marne.
Ce mardi soir, Monique, Martine, Edouard partent en maraude avec leur responsable Bernard Mayor.
20 h 30. « Je suis heureuse d’apporter du réconfort », Martine, bénévole depuis douze ans. Avec ses collègues, elle emplit le camion d’eau chaude pour les soupes, de couvertures, de sandwichs, vérifie les quantités de produits d’hygiène. La règle : être à l’écoute, sans juger ni chercher à régler les soucis.
21 heures, à la gare. « On a acheté une tente et des duvets avec le RSA », indique Isabelle. Depuis un mois et demi, cette SDF de 38 ans et son compagnon dorment avec trois copains de galère sur les bords de Marne. Les lits d’urgence dans le département ont fondu depuis le printemps : 580 personnes en hôtel durant l’hiver, 240 en permanence depuis mars. Isabelle est une ancienne serveuse, mère de trois enfants : « Je me suis retrouvée dehors après ma séparation. Mes enfants sont en famille d’accueil, je les vois toutes les deux semaines… » Elle demande aux bénévoles des savonnettes, du gel douche et des serviettes hygiéniques. « Ce n’est pas parce qu’on est à la rue qu’on est sale. »
21 h 30. « Mon père m’a mis dehors », lance Gino, 20 ans, les yeux embués d’alcool. Il raconte suivre une formation de remise à niveau. « Le soir, je dors dans une voiture. » Arrive Jawad, intimidé, un sans-abri de fraîche date, venu d’Afghanistan : « Je suis dehors depuis trois mois, mon oncle me frappait. » Bernard Mayor lui explique où rencontrer une assistante sociale. Jawad n’a pas de papiers.
22 h 15. « Le 115 ne veut plus nous héberger », confie Valérie, 45 ans. Quai Sadi-Carnot, une demi-douzaine de sans-abri sortent de sous les ponts ou se lèvent des bancs. Ils sont très alcoolisés. Parmi eux, Martine, dont la fille de 21 ans est décédée il y a trois semaines. Sans emploi depuis dix-huit mois, elle a un toit et touche le RSA. « Une fois payés le loyer et les charges, il ne reste rien. Je n’ai plus envie de travailler comme caissière pour 800 €. » Souriante et droite, elle accepte un sandwich. Bernard Mayor lui propose de l’accompagner le lendemain au Pôle emploi.
23 heures. Jean-Claude dort parmi les immondices. Scène surréaliste dans un box de la rue Brunet. Ce sans-abri d’une soixantaine d’années dort depuis au moins douze ans dans un box empli jusqu’au plafond de sacs d’ordures. Odeur insupportable. La blancheur de son pyjama, de sa barbe et ses mains propres tranchent avec la saleté de la « chambre ». Jean-Claude ne répond pas aux questions, se méfie. Il réclame une soupe. Il se douche chez une voisine, va promener le chien d’une autre. La Croix-Rouge a proposé de nettoyer son nid puant, il a refusé.
23 h 30. L’hôpital de Meaux attire les grands marginaux. Au bout d’un couloir, Alain et Jacqueline dorment par terre. « Ils se sentent rassurés ici. Pourtant, ils refusent de dormir en centre d’hébergement l’hiver », raconte Bernard. La maraude s’achève à minuit. Ce soir-là, les bénévoles ont soulagé la galère de 19 sans-abri.
Si vous désirez être bénévole au Samu social, contactez le : 06.99.92.05.56.
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