Le logement social à Meaux, toute une histoire ?

Meaux labellisée "Ville d'Art et d'Histoire" aurait sans doute mieux fait de prétendre developper un musée d'histoire urbaine et sociale à l'exemple de celui de Suresnes en valorisant des îlots représentatifs du bâti individuel ou collectif du XIXè, et XXè siècle.

En attendant il est encore temps jusqu'en juin 2018 de rendre visite au MUS où Eugène Beaudouin et Marcel Lods - architectes d'avant-garde y sont à l'honneur.  
http://webmuseo.com/ws/musee-suresnes/app/report/index.html

En partenariat avec la Cité de l'architecture et du Patrimoine, le Musée d’histoire urbaine et sociale de Suresnes (MUS) propose  une exposition sur le duo d’architectes pionniers qui a marqué l’entre-deux-guerres, notamment par leur modernisme et leur organisation scientifique du chantier. « Son objectif est d’expliquer les nombreux projets imaginés et réalisés entre 1928 et 1940 par les deux architectes qui se sont intéressés à l’habitat collectif, aux équipements, aux aéroclubs et à l’urbanisme.

L’agence Beaudouin et Lods y a réalisé une oeuvre pionnière dans le domaine de la préfabrication avec la construction des premiers grands ensembles préfabriqués..."
Ils sont également les auteurs, à Suresnes, de la remarquable Ecole de plein air et, à Clichy, de la Maison du peuple, toutes deux classées au patrimoine »
Pour les vacances , une journée à Suresnes à conseiller en oubliant ni la visite du Mont Valérien, ni le mémorial ou le cimetière américain des deux guerres mondiales. (ni non  plus le Chemin de Croix oeuvre d'un meldois du XVIIIè s....)

Infos pratiques de l'exposition à voir jusqu'au en juin 2018 :
"Eugène Beaudouin et Marcel Lods - architectes d'avant-garde"
Du 8 novembre 2017 au 24 juin 2018. Du mercredi au dimanche de 14h à 18h.
MUS - Musée d'histoire urbaine et sociale de Suresnes gare tramway de Suresnes-Longchamp 01 41 18 37 37 (de Meaux , prendre le RER A)

Une démarche intéressante. Il ne faut pas oublier de mentionner que c'est LODS qui est "l'architecte" aménageur de Beauval.

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Je suis très partagé sur cette question d' "histoire urbaine". D'un côté l'envie que l'on ne fasse pas table rase du passé comme on le fait à Meaux. L'envie de trouver de réelles vertus à l'urbanisme des années 60. L'envie de voir perdurer ces objets comme les tours, que l'on ne reverra peut-être plus jamais construit ici.

Mais en même temps on ne pouvait pas garder cette forme d'habitat pour tout ce qui lui a été a juste titre reproché. Et la monumentalité ne va pas au logement collectif. 

A l'heure ou l'ANRU annonce le financement des dernières tranches de destruction des tours de Beauval peut-on encore se poser la question de la sauvegarde d'au moins un de ces bâtiments iconique ? Mais pour y mettre quoi ? Plus du logement en tout cas. Et ce "patrimoine" (qui n'en n'est pas un aujourd'hui puisqu'on le détruit sans remord) pourrait-il être supporté à l'avenir par la communauté ? Tout n'a pas vocation a être patrimoine, surtout quand ce qui est reconnu comme tel ne peut pas toujours être entretenu comme il se doit.

Enfin je serais assez pour, tout de même, que l'on fasse vivre l'urbanisme, et que l'on éduque les habitant à la ville et sa construction. En même temps que l'on garde souvenir de l'histoire des lieux. A Meaux cela pourrait s'incarner dans la préservation et la restauration des deux bâtiments témoins des quartiers de Beauval et La Pierre Collinet : le bâtiment Provence (qui est aujourd'hui habité), et l'actuelle maison de quartier Edith Giraud.

A Meaux cela pourrait s'incarner dans la préservation et la restauration des deux bâtiments témoins des quartiers de Beauval et La Pierre Collinet : le bâtiment Provence (qui est aujourd'hui habité), et l'actuelle maison de quartier Edith Giraud. 
Entièrement d'accord mais où est le bâtiment Provence???

Si je trouve scandaleux de ne ne pas au moins garder un tripode à Meaux, c’est peut-être à cause de l’histoire du tripo de Charenton que j’ai pu visiter il y a quelques temps. Sur la droite de l’autoroute A4 en passant à hauteur de Charenton, on aperçoit un immeuble tripode ( modèle de Beauval )  des années 1968…
page 3 de http://www.charenton.fr/publications/pdf/185_CharentonMag.pdf
C’est un  bâtiment nommé « Etoile »  dans un espace valorisé par des services réels de proximité  et une politique de gestion différente de celle de Meaux…
Autour d’un des bâtiments restant de  Beauval, ce genre de projet aurait pu être sérieusement envisagé comme nouveau « centre ville » du quartier. 

Sur la question de démolition, peut-être connaissez vous la  thèse de doctorat en aménagement de l’espace et urbanisme présentée le 20 décembre 2004 par :Agnès BERLAND-BERTHON?  La démolition des ensembles de logements sociaux : l'urbanisme entre scènes et coulisses. Université de Bordeaux III- Michel de Montaigne. (vol 1 en ligne...)

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Je ne connais pas cette thèse. Il y a une littérature importante sur les grands ensembles. Et il n'y a pourtant aucune vérité vraie concernant ce que l'on peut faire de ces grands ensemble : les réhabiliter ou les détruire pour reconstruire autre chose ? Les deux solutions se valent. N'oublions pas que les tours étaient construites à la base, dans une logique de faire vite et pour un certain temps : 40 ans de durée de vie, largement dépassés.

Avec le temps je serais tout de même plus partisan aujourd'hui de la seconde solution : détruire pour reconstruire. Mais à condition que l'on valorise la monumentalité de ces grands ensemble urbain à travers autre chose : l'espace public, la nature, les équipements... C'est l'erreur des grands ensemble d'avoir mis le monumental au service du logement, et en détricotant la ville. Il faut aujourd'hui retrouver l'inverse. Et ce n'est pas ce qui se passe à Meaux par exemple.

De tous les tripodes, je pense qu'il aurait été bon d'en sauvegarder un aussi. De l'investir autrement à travers un programme multiple : crèche, bureaux, commerces, maison des associations, ateliers d'artistes... en faire un espace de partage et de culture. Et celui que j'aurai sauvé est celui qui est le plus proche de la piscine Tauziet : Albret je crois ? Bâtiment aujourd'hui complètement vide et l'un des prochain sur la liste des destructions. Une occasion ratée de plus.

La thèse "La démolition des immeubles de logements sociaux. L’urbanisme entre scènes et coulisses" de Agnès Berland-Berthon est en ligne:>
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00759732/document

Merci Arnoud ;-)