Eau, air, déchets, agriculture bio : la Seine-et-Marne cancre de l’écologie
Mar 29 Déc 2015, 00:04
source: leParisien.Fr
Eau, air, déchets, agriculture bio : la Seine-et-Marne cancre de l’écologie
par Sébastien Roselé (28 Déc. 2015)
Un mauvais score. Le département de la Seine-et-Marne se retrouve en 84e position sur les 94 départements métropolitains et les deux départements corses en matière d’environnement. C’est le magazine La Vie qui a publié ce palmarès dernièrement.
Ce classement, qui a vu le jour en 2007, prend en compte huit critères. Pour chacun d’entre eux, le département a reçu une note sur 20. Et c’est la moyenne de toutes ces notes qui a permis d’obtenir le classement final. La Seine-et-Marne est par exemple 84e concernant la qualité de l’air, 90e pour l’eau et… 96e et dernière au niveau de l’agriculture biologique.
Avec ce résultat pas franchement idéal, la Seine-et-Marne se place parmi les derniers du tableau. Du côté de la rédaction de La Vie, on prévient : « Il ne s’agit pas d’un classement des régions où il fait bon vivre, mais plutôt d’un indice de la dynamique enclenchée par les acteurs locaux sur les enjeux écologiques. »
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Bonnet d’âne de l’agriculture biologique
Catégorie par catégorie, voici le détail des classements de la Seine-et-Marne par rapport aux autres départements français.
.Qualité de l’air : 84e/96
.Qualité de l’eau : 90e/96
.Gestion des déchets : 75e/96
.Nombre d’établissements qui pratiquent la vente directe, bio et/ou équitable, autrement dit « durable » : 8e/96
.Protection de la biodiversité : 20e/96
.Place de l’agriculture biologique : 96e/96
.Place des énergies renouvelables : 75e/96
Inscription dans la démarche Agenda 21 (un outil issu de la conférence de Rio de 1992 et qui regroupe les politiques locales de développement durable pour le XXIe siècle) : 7e/96
En fait, certains critères rendent compte des politiques menées par le conseil départemental (par exemple l’Agenda 21 ou la gestion de déchets) quand d’autres sont le reflet d’actions menées au niveau régional ou national (protection de la biodiversité, politique de l’eau, etc.). D’autres critères dépendent de l’action de l’ensemble des habitants (les établissements pratiquant la consommation durable). Enfin, le critère de la qualité de l’air est en partie indépendant des politiques locales. Ainsi, l’ensemble de la région parisienne, pour ce critère, a reçu de très mauvaises notes.
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Isoline Millot (LR), conseillère départementale : « La tâche est lourde »
Melun, conseil départemental, le 1er décembre. Isoline Millot (LR) est conseillère départementale en charge de l’environnement et du cadre de vie.
« Pour le poumon vert de l’Ile-de-France, c’est embêtant d’être 84e. La tâche est lourde. » Isoline Millot (LR), la conseillère départementale chargée de l’environnement, met tout de suite les choses au clair : « Les espaces naturels sont la seule compétence obligatoire du conseil départemental dans ce domaine. » Mais le département a tout de même son mot à dire, même indirectement, sur un ensemble de sujets liés à l’environnement.
Sur la question des déchets, Isoline Millot souhaite ainsi demander « des contreparties pour accueillir les déchets des autres », à l’issue du Plan régional de prévention et de gestion des déchets de chantiers (Predec), en 2018.
Concernant la qualité de l’eau, elle espère parvenir à mobiliser ses acteurs fin 2016, comme l’avait fait son prédécesseur Jean Dey (EELV). « On va mettre les moyens afin de ne plus avoir de foyer ne disposant pas d’une eau conforme », assure-t-elle, tout en annonçant que 485 communes sur 513 ont pris l’engagement zéro phyto.
« Pour se passer des énergies fossiles, il ne faudra pas oublier notre production agricole », indique-t-elle, rappelant le virage pro-agriculture pris par le département depuis mars. Au mépris du bio ? « On est très bons en agriculture tout court », tranche-t-elle. La transition énergétique, Isoline Millot assure qu’elle est prise en compte dans la rénovation des collèges du 77, avec la réalisation d’un diagnostic dans une cinquantaine d’entre eux.
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Jane Buisson, Nature Environnement 77 : « On est très mauvais »
Vert-Saint-Denis, maison forestière de Bréviande, le 26 novembre dernier. Jane Buisson, la présidente de Nature Environnement 77.
Elle ne connaissait pas les critères du magazine La Vie. Mais avec l’association Nature Environnement 77 qu’elle préside depuis 2011, elle aurait peut-être aussi classé la Seine-et-Marne en 84e position du palmarès des départements écolos. « Cela ne m’étonne pas », reconnaît-elle d’emblée. De la qualité de l’eau, dont « le problème a longtemps été la pollution aux nitrates », à la gestion des déchets - « une injustice environnementale », selon elle, en défaveur du 77 qui reçoit 80 % des déchets de la région —, elle se montre en phase avec le classement et résume la situation : « On est très mauvais. »
« À la traîne » sur le plan de l’agriculture biologique, elle déplore le manque de surface dédiée dans un aussi grand département. Sur celui de la qualité de l’air, elle fustige que le conseil départemental ait décidé d’arrêter de financer Airparif, l’association de surveillance de la qualité de l’air, « un organisme au travail reconnu de tous. » Sur la question des déchets, elle a « envie de prendre chaque Parisien par la main pour leur montrer où va leur consommation effrénée. »
Comme pour les notes du palmarès, elle reconnaît « un effort » en matière de protection de la biodiversité, malgré le projet de Parc Napoléon près de Montereau ou encore la création des Villages Nature. Si en termes de consommation durable, elle observe le beau développement des Amap, elle juge en revanche « incroyable » la bonne note en matière d’Agenda 21.
Eau, air, déchets, agriculture bio : la Seine-et-Marne cancre de l’écologie
par Sébastien Roselé (28 Déc. 2015)
Un mauvais score. Le département de la Seine-et-Marne se retrouve en 84e position sur les 94 départements métropolitains et les deux départements corses en matière d’environnement. C’est le magazine La Vie qui a publié ce palmarès dernièrement.
Ce classement, qui a vu le jour en 2007, prend en compte huit critères. Pour chacun d’entre eux, le département a reçu une note sur 20. Et c’est la moyenne de toutes ces notes qui a permis d’obtenir le classement final. La Seine-et-Marne est par exemple 84e concernant la qualité de l’air, 90e pour l’eau et… 96e et dernière au niveau de l’agriculture biologique.
Avec ce résultat pas franchement idéal, la Seine-et-Marne se place parmi les derniers du tableau. Du côté de la rédaction de La Vie, on prévient : « Il ne s’agit pas d’un classement des régions où il fait bon vivre, mais plutôt d’un indice de la dynamique enclenchée par les acteurs locaux sur les enjeux écologiques. »
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Bonnet d’âne de l’agriculture biologique
Catégorie par catégorie, voici le détail des classements de la Seine-et-Marne par rapport aux autres départements français.
.Qualité de l’air : 84e/96
.Qualité de l’eau : 90e/96
.Gestion des déchets : 75e/96
.Nombre d’établissements qui pratiquent la vente directe, bio et/ou équitable, autrement dit « durable » : 8e/96
.Protection de la biodiversité : 20e/96
.Place de l’agriculture biologique : 96e/96
.Place des énergies renouvelables : 75e/96
Inscription dans la démarche Agenda 21 (un outil issu de la conférence de Rio de 1992 et qui regroupe les politiques locales de développement durable pour le XXIe siècle) : 7e/96
En fait, certains critères rendent compte des politiques menées par le conseil départemental (par exemple l’Agenda 21 ou la gestion de déchets) quand d’autres sont le reflet d’actions menées au niveau régional ou national (protection de la biodiversité, politique de l’eau, etc.). D’autres critères dépendent de l’action de l’ensemble des habitants (les établissements pratiquant la consommation durable). Enfin, le critère de la qualité de l’air est en partie indépendant des politiques locales. Ainsi, l’ensemble de la région parisienne, pour ce critère, a reçu de très mauvaises notes.
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Isoline Millot (LR), conseillère départementale : « La tâche est lourde »
Melun, conseil départemental, le 1er décembre. Isoline Millot (LR) est conseillère départementale en charge de l’environnement et du cadre de vie.
« Pour le poumon vert de l’Ile-de-France, c’est embêtant d’être 84e. La tâche est lourde. » Isoline Millot (LR), la conseillère départementale chargée de l’environnement, met tout de suite les choses au clair : « Les espaces naturels sont la seule compétence obligatoire du conseil départemental dans ce domaine. » Mais le département a tout de même son mot à dire, même indirectement, sur un ensemble de sujets liés à l’environnement.
Sur la question des déchets, Isoline Millot souhaite ainsi demander « des contreparties pour accueillir les déchets des autres », à l’issue du Plan régional de prévention et de gestion des déchets de chantiers (Predec), en 2018.
Concernant la qualité de l’eau, elle espère parvenir à mobiliser ses acteurs fin 2016, comme l’avait fait son prédécesseur Jean Dey (EELV). « On va mettre les moyens afin de ne plus avoir de foyer ne disposant pas d’une eau conforme », assure-t-elle, tout en annonçant que 485 communes sur 513 ont pris l’engagement zéro phyto.
« Pour se passer des énergies fossiles, il ne faudra pas oublier notre production agricole », indique-t-elle, rappelant le virage pro-agriculture pris par le département depuis mars. Au mépris du bio ? « On est très bons en agriculture tout court », tranche-t-elle. La transition énergétique, Isoline Millot assure qu’elle est prise en compte dans la rénovation des collèges du 77, avec la réalisation d’un diagnostic dans une cinquantaine d’entre eux.
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Jane Buisson, Nature Environnement 77 : « On est très mauvais »
Vert-Saint-Denis, maison forestière de Bréviande, le 26 novembre dernier. Jane Buisson, la présidente de Nature Environnement 77.
Elle ne connaissait pas les critères du magazine La Vie. Mais avec l’association Nature Environnement 77 qu’elle préside depuis 2011, elle aurait peut-être aussi classé la Seine-et-Marne en 84e position du palmarès des départements écolos. « Cela ne m’étonne pas », reconnaît-elle d’emblée. De la qualité de l’eau, dont « le problème a longtemps été la pollution aux nitrates », à la gestion des déchets - « une injustice environnementale », selon elle, en défaveur du 77 qui reçoit 80 % des déchets de la région —, elle se montre en phase avec le classement et résume la situation : « On est très mauvais. »
« À la traîne » sur le plan de l’agriculture biologique, elle déplore le manque de surface dédiée dans un aussi grand département. Sur celui de la qualité de l’air, elle fustige que le conseil départemental ait décidé d’arrêter de financer Airparif, l’association de surveillance de la qualité de l’air, « un organisme au travail reconnu de tous. » Sur la question des déchets, elle a « envie de prendre chaque Parisien par la main pour leur montrer où va leur consommation effrénée. »
Comme pour les notes du palmarès, elle reconnaît « un effort » en matière de protection de la biodiversité, malgré le projet de Parc Napoléon près de Montereau ou encore la création des Villages Nature. Si en termes de consommation durable, elle observe le beau développement des Amap, elle juge en revanche « incroyable » la bonne note en matière d’Agenda 21.
- benjaminMeldois
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Localisation : meaux
Date d'inscription : 17/01/2009
Re: Eau, air, déchets, agriculture bio : la Seine-et-Marne cancre de l’écologie
Mar 29 Déc 2015, 12:40
Des trucs m''interpellent. Il y aurait plus d'agriculture biologique à Paris ou en Seine st Denis? (entre autres, je demande ça car nous serions les derniers)
Pour le reste nous souffrons d'être le premier département où "il y a de la place" dans l'IdF. D'où la profusion de décharges, par exemple. Nous sommes la poubelle de paris et sa banlieue!
Enfin pour Airparif, faut pas pousser. C'est nous qui polluons Paris, ou le contraire? C'est chez nous qu'on doit mettre la circulation alternée? Et quand Hidalgo prétend interdire la circulation de certains véhicules intra muros, elle vise bien les banlieusards, non? Paris est la ville et le département le plus riche de France, nous sommes dans une petite moyenne, devons nous subventionner cette ville qui exporte ses ordures chez nous en toute bonne conscience? (cf plus haut les décharges)
Pour le reste nous souffrons d'être le premier département où "il y a de la place" dans l'IdF. D'où la profusion de décharges, par exemple. Nous sommes la poubelle de paris et sa banlieue!
Enfin pour Airparif, faut pas pousser. C'est nous qui polluons Paris, ou le contraire? C'est chez nous qu'on doit mettre la circulation alternée? Et quand Hidalgo prétend interdire la circulation de certains véhicules intra muros, elle vise bien les banlieusards, non? Paris est la ville et le département le plus riche de France, nous sommes dans une petite moyenne, devons nous subventionner cette ville qui exporte ses ordures chez nous en toute bonne conscience? (cf plus haut les décharges)
Re: Eau, air, déchets, agriculture bio : la Seine-et-Marne cancre de l’écologie
Mer 30 Déc 2015, 00:19
Je n'aurais pas dit mieux benjamin ... ce sont les mêmes réflexions qui m'ont poussée à publier cet article du Parisien. Et voir si d'autres réagiraient pareillement.
Cela dit, cet article dit aussi que le département de Seine-et-Marne, et donc le territoire où nous sommes, a vocation à être exemplaire en matière d'écologie, et qu'il en a le potentiel. En voila un beau projet de territoire.
Cela dit, cet article dit aussi que le département de Seine-et-Marne, et donc le territoire où nous sommes, a vocation à être exemplaire en matière d'écologie, et qu'il en a le potentiel. En voila un beau projet de territoire.
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