"Berlin - Paris (- Meaux ?)"

Quatre documentaires sur l'histoire urbaine  comparée de Berlin et Paris,  à voir et revoir sur Arte,  seraient en ce moment  intéressant à visionner pour commencer peut-être à s'interroger sérieusement sur les conséquences des transformations architecturales en cours de l'espace urbaine meldois.

Série documentaire très intéressante effectivement. J'y ai même appris certaines choses que je en connaissais pas; comme le pourquoi de la non reconstruction du palais des Tuileries !

Je ne sais pas si cela permet de s'interroger directement sur la façon dont se fait Meaux. Mais ça peut faire réfléchir sur le sens que l'on donne a l'aménagement de la ville. Sens qui n'est pas toujours très clair, ou qui se perd parfois aussi dans d'autres considérations.

Très déçu par les deux premiers épisodes. Bande annonce très prometteuse et angle d'analyse qui semblait intéressant : l'antagonisme de deux capitales européennes, leur évolution parallèle, les influences croisées liées aux grands mouvements de l'histoire. Au final, je trouve ça quand même assez léger, on est plus souvent dans l'accumulation de petites anecdotes historiques (au demeurant fort intéressantes) que dans l'analyse vraiment poussée, ce qui se traduit dans la forme par un grand usage d'images d'illustrations, souvent très belles, mais assez pauvres en information. La maquette virtuelle, pourtant particulièrement intéressante est au final trop peu utilisée pour illustrer les propos, alors que c'est un outil formidable à la compréhension de la morphologie urbaine et son évolution au fil de l'histoire.

Visuellement en tout cas, c'est très réussi, très bien filmé, agréable à regarder. Mais bon, pas complètement convaincu sur le fond.

Sur l'évolution urbaine de Paris, un document intéressant, c'est l'exposition permanente et gratuite du Pavillon de l'Arsenal.

La série documentaire Paris-Berlin se veut grand public. Il ne faut pas s'attendre à une analyse urbaine très poussée. Mais je trouve que la question du pouvoir (politique, industriel, culturel...) sur le façonnement des deux ville, est traitée de manière intéressante. Et ce n'est pas forcément ce que l'on met en priorité en avant dans un projet urbain aujourd'hui, alors que le faire la ville reste le fait du prince, le fait d'un commanditaire (public ou privé). La ville n'est pas spontanée, et elle n'est pas non plus seulement l'affaire du bon (bon agencement, bon fonctionnement, respect de l'écologie, etc) ou du beau (paysage, design) pour le citadin ou pour l'homme urbain, mais le fruit d'une décision. Décision parfois arbitraire, non éclairée, maladroite ou injustifiée (tout le monde n'est pas entouré d'Haussmann et Alphand)... et qui est sans doute la cause des incompréhensions entre les maitres d'oeuvres et les maitres d'ouvrage. Au final on s'aperçoit que le fabriquer la ville n'est que délégué aux penseurs et sachants de la ville, et en plus pas systématiquement.