Réunion d'information : "huiles et gaz de schiste" à Meaux (9 juin 2011)

Remous en Seine et Marne
Le pétrole en Seine et Marne, on connaît.
Près de 90 puits y extraient le quart de la production française.
Pourtant l’annonce de l’exploration, puis de l’exploitation, d’un pétrole d’un autre type, dit « de schiste », a provoqué une fantastique levée de boucliers depuis le début de cette année 2011.

À Doue, où un premier forage a commencé, deux mille personnes ont manifesté leur opposition le 5 mars.
Le 16 avril, c’est à Meaux que l’on retrouve une foule équivalente. Les élus des communes rurales concernées, maires en tête, protestent et votent motions et arrêtés pour interdire l’exécution de ce projet. Le maire de Meaux fait apposer sur le pont La Fayette et sur la façade de l’Hôtel de Ville des banderoles affirmant l’opposition du Conseil municipal aux hydrocarbures de schiste !

Précipitations nationales
Si la Seine et Marne est concernée par du pétrole, une grand partie du sous-sol de France est réputé contenir du gaz, notamment dans le sud-est. Là aussi l’opposition a été vive. 20 000 manifestants à Villeneuve de Berg (Ardèche) le 26 février. Les exploitants agricoles, les professionnels du tourisme, de l’immobilier font valoir les risques de l’exploitation de ces hydrocarbures.

Des parlementaires, de la majorité et de l’opposition, déposent 3 propositions de loi à l’Asemblée et 2 au Sénat, toutes en apparence destinées à interdire la poursuite de la recherche pétrolière nouvelle. Le gouverne-ment décide de la procédure d’urgence pour que ce soit la proposition de Christian Jacob, député-maire de Provins et président du groupe UMP à l’Assemblée qui soit examinée en premier. Elle conduira à un vote le 11 mai dernier. Le Sénat doit se prononcer le 1er juin.

Risques pour l’environnement et risques politiques
La protestation populaire est fondée. Les risques de pollution pour les nappes phréatiques sont considérables, ainsi que l’ont montré les dégâts survenus aux USA et au Canada. Injecter 10 000 m3 d’eau avec du sable et des produits chimiques, dont certains hautement toxiques, sous très forte pression à 2 500 mètres de profondeur pour y fracturer une roche contenant des gouttes de pétrole ou des bulles de gaz n’est pas sans danger. Et surtout c’est la grande consommation d’eau qui fait problème, notamment en Seine et Marne, en état quasi-
permanent de sécheresse !

Lorsque des agriculteurs, des randonneurs, des habitants paisibles de communes rurales et leurs élus manifestent une telle opposition pendant une campagne électorale (les cantonales) et à quelques mois des sénatoriales, il y a lieu d’agir vite ! MM. Jacob, Riester et Copé l’ont bien compris.

La suite ...
Les compagnies pétrolières n’ont pas désarmé ! Leur lobbying a déjà fait reculer les parlementaires dont les propositions de loi ne sont plus aussi péremptoires que leurs déclaration. Reste posée, aussi, la question de l’énergie en France et dans le monde, son origine
(fossile ou renouvelable), son utilisation et donc le mode de vie qui ira avec une énergie plus rare ... et plus chère ... beaucoup
plus chère.