Une nouvelle école privée à Meaux.

source > LeParisien.fr


Une école dédiée aux élèves décrocheurs
Par Valentine Rousseau - Publié le 02.07.2012

Directrice d’une association spécialisée dans le développement, Florence Massol espère lancer à Meaux son école privée dès la rentrée.

Pas de devoirs, des ateliers thématiques : c’est une école pas comme les autres qui devrait ouvrir à Meaux à la rentrée de septembre. Cet établissement privé accueillera des élèves du CP au CM 2 pour qui le système scolaire « classique » n’est plus adapté. Baptisée l’Ecole des découvertes, elle espère avoir un effectif d’au moins quinze enfants, du CP au CM 2, pour ouvrir deux classes.

« Je veux aider les élèves décrocheurs et nous nous sommes aperçues qu’ils décrochaient de plus en plus jeunes », explique Florence Massol, à l’origine de ce projet. Sophrologue et directrice de l’association Apsyde (Accompagnement, psychologie et développement), anciennement IDE (Insertion, développement, emploi), Florence Massol s’est entourée d’une psychologue et d’une conseillère en insertion.
Elle vient de recruter une enseignante qui a travaillé avec des écoliers en difficulté (en Rased) dans l’Education nationale. Apsyde s’occupe déjà de coaching professionnel, de bilans de compétences et accompagne les conseillers en insertion. L’association est ainsi prestataire du Greta, de la mission locale, de Pôle emploi et du Pays de Meaux, pour lequel elle assure un soutien psychologique aux chômeurs de longue durée. Apsyde intervient aussi dans les collèges de ZEP de Meaux auprès d’élèves en difficulté, qui peinent à s’adapter au système scolaire. Florence Massol, qui a étudié des pédagogies parallèles et adhéré à la fondation Créer son école, détaille ses ambitions.
« Chacun travaillera sur son projet personnalisé, calqué sur le programme de l’Education nationale. L’élève qui peine en français ne commencera pas l’anglais, on ne donnera pas des multiplications à faire à celui qui maîtrise mal les chiffres. L’objectif est de faire progresser l’enfant sans stress, en le stimulant et en le motivant », argumente la directrice.

L’association est prête à recevoir des dons de livres, de jeux de société. Elle espère, à la rentrée 2013, s’installer dans une maison avec un jardin aux alentours de Meaux. « Les enfants pourront s’y détendre et le projet serait complet avec quelques animaux dans le jardin », sourit Florence Massol. Reste à franchir l’obstacle économique. Même avec quinze élèves à la rentrée, Apsyde tournera à perte. Il lui faudra atteindre vingt-cinq inscrits pour rentrer dans ses frais. Et le prix élevé (lire l’encadré pratique) peut s’avérer dissuasif pour les familles modestes. Celles qui sont inscrites habitent Meaux (centre-ville, Grosse-Pierre), Couilly-Pont-aux-Dames, Villiers-sur-Morin et Nanteuil-lès-Meaux.

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« Mon fils vit dans un monde imaginaire »
CLARA a inscrit son enfant à l’Ecole des découvertes

Clara, de Couilly-Pont-aux-Dames, place beaucoup d’espoir dans cette école privée, où elle a inscrit son fils de 7 ans et demi. « Tyméo souffre de troubles de l’attention et sa lenteur le rend malheureux à l’école. Même si ses maîtresses ont toujours été très gentilles et patientes avec lui, j’étais inquiète pour son entrée en CE2.»
Clara ne travaille pas et les devoirs tournent chaque soir au bras de fer d’une heure et demie. « Si je ne suis pas collée derrière lui, il n’avance pas. En classe, il passe beaucoup trop de temps à recopier un texte. Il est en plus dyspraxique. »
Impossible pour Tyméo de retenir les tables de multiplication et en maternelle, il pouvait rester tranquillement une demi-heure aux toilettes à rêvasser. « Mon fils est très timide et vit dans un monde imaginaire. Son stylo se transforme en fusée et sa trousse est son terrain de jeu. En classe, il ne dérange personne. Mais je veux que Tyméo apprécie l’école. »

Un travail par petits groupes

Ce qui l’a séduite dans l’école des découvertes ? « Le travail en petits groupes, à son rythme et la suppression des devoirs qui va apaiser notre relation. Je ne serai plus la maman en colère. »
Maxime, en CM 1 à Nanteuil-lès-Meaux, devrait lui aussi rejoindre l’établissement à la rentrée. Reconnu handicapé à moins de 50%, cet enfant souffre d’un retard psychomoteur important et aurait dû intégrer une Clis (classe d’intégration scolaire) en septembre, à l’école du Pierris de Meaux : « Mais les effectifs sont de douze au lieu de huit à l’école des découvertes, compare sa mère Christine. Je me rends compte que les autres enfants se moquent de lui et commencent à être méchants. Dans une Clis, il souffrirait des moqueries en récréation. » Maxime lit difficilement et ne pourra pas redoubler une seconde fois avant la 6e. « Je compte beaucoup sur le programme individuel de cette école pour qu’il progresse en lecture. Il est de plus en plus malheureux. »

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CLÉS

Où ? A Meaux, 11, rue Rochard. Tél. 01.60.24.77.05. E-mail : ecoledesdecouvertes@orange.fr.

Pour qui ? Les écoliers du CP au CM 2, décrocheurs, mais aussi introvertis, les « dys » (dyslexiques, dyspraxiques…), ceux qui souffrent de phobie scolaire ou qui ont manqué une grande partie du programme scolaire (à la suite d’une maladie, d’une adoption…)

Quels horaires ? Les cours auront lieu de 9 heures à 12h30, mercredi compris.

Ateliers au choix de 14 heures à 16 heures (sauf mercredi). Etude surveillée jusqu’à 17 heures, pour vérifier les acquis du jour. Pas de devoirs à la maison. Possibilité de garderie jusqu’à 18 heures sans supplément.

Quels intervenants ? L’enseignante sera épaulée par deux emplois civiques, dont un animateur, qui auront le rôle de répétiteurs.
Une chanteuse animera l’atelier chant. Les classes ne dépasseront pas huit élèves.

Quels ateliers ? Les écoliers bénéficient de quatre ateliers différents par semaine : lecture-écriture; jeux de société; chant; théâtre-expression corporelle.

Combien ça coûte ? 2 750 € l’année, sans les repas. Les parents doivent fournir le déjeuner.

Je suppose que vu les prix pratiqués l'école est privée hors contrat?

Peut-on avoir des détails sur son statut précis?

Moi ce que je ne comprends pas c'est pourquoi ce genre de structure ne peut se monter à l'intérieur de l'école publique... L'argent que les parents mettent dans ces écoles privées pourrait très bien être investit dans l'école publique. Car là je ne suis pas du tout certain que ni les enfants, ni les parents, ni l'école publique, ni l'école privée y gagne quelque chose.

Pour simplifier, vous avez trois sortes d'écoles:
- les publiques;
- les privées sous contrat (que l'on connaît habituellement, qui sont administrées à 90% par l''église catholique; elles sont en grande partie subventionnées par l'état (paiement des enseignants) contre l'engagement de respecter les programmes et de se faire contrôler par l'état;
- les privées hors contrat, des entreprises, qui se subventionnent par elles mêmes... très souvent des boites à fric, parfois sous régime associatif.