Copé et Peillon ont tout faux sur l'école ! (article repris)!
Jeu 29 Oct 2009, 16:44
Voici une critique sévère de la vision de l'école de Vincent Peillon (PS) et de Jean François Copé, tirée du Blog Istréen du conseil National de la Résistance on passera outre le nom pompeux et on essaiera de retenir le discours pas inintéressant. Et c'est à lire ci-dessous.
Ajout du 30/10/2009 : article à retrouver également sur le site de Marianne2 > ICI
Vincent Peillon et Jean-François Copé voudraient incarner le renouveau dans leur parti respectif. Pour Jean-Paul Brighelli, leurs dernières sorties sur l'école ont surtout raté les vrais enjeux.
Les plus ambitieux des politiques ont enfin compris que la prochaine élection présidentielle ne se gagnerait pas seulement sur l’art de l’anaphore — une constante des discours de Guaino / Sarkozy — mais sur les idées. Bonnes, si possible. Sur le débat de fond. Sur l’économie, sans doute. Sur l’Ecole, probablement.
Vincent Peillon et Jean-François Copé se sont donc tous deux exprimés sur le système éducatif. L’un dans les colonnes du Parisien il y a quelques jours, l’autre sur BFM il y a quelques heures.
Florilège croisé et commenté…
« La revalo ! » chantent les syndicats depuis quelques décennies. Peillon les a entendus : 50% d’augmentation (ça, c’est un chiffre qui parle à l’imagination, mieux que « 1,7 points au 1er juillet »…). En contrepartie (pourquoi diable une contrepartie ? Peillon pense-t-il qu’un enseignant qui s’échine dans un collège — ou plusieurs simultanément, comme tant de TZR — pour 1350 euros par mois ne mérite pas d’être mieux considéré par la République ?), un allongement de 50% du temps de présence...
Une institutrice qui a aussi des fonctions de directrice remarquait récemment sur ce blog qu’elle commençait à 8 heures et quelques, et finissait à 19 heures et un peu plus. Tous les jours. Peillon veut-il aussi la faire travailler la nuit ? Combien de profs passent de jolies heures nocturnes à corriger des copies ? Ou à faire de la formation permanente ?
Seconde idée lumineuse : puisque les samedis sont désormais vacants — une mauvaise idée, je l’ai dit ici même bien des fois, mais comme le SNUIPP, après sondage auprès de ses membres, s’est aperçu que bien peu d’instits voulaient en revenir à l’ancien système, et que par ailleurs les programmes sont à peine suffisants pour contenir l’illettrisme (je ne parle même pas de l’enrayer) —, le même Peillon propose trois semaines de vacances de moins.
Trois semaines de moins pour les enfants - dont je croyais, à tort sans doute, qu'il fallait leur donner des temps de récupération. Quand ? À la Toussaint, probablement — ou à la Trinité : impossible de toucher à Noël, parce que c’est Noël, ni à Février ou Pâques, au risque d’entendre protester les marchands d’or blanc qui ont inventé les zones et l'alternance (si pratique pour les parents divorcés n'habitant pas dans le même secteur…), ni aux grandes vacances, de peur de contrarier les locations mensuelles…
Monsieur Peillon, qui est agrégé de philo et qui a enseigné de 1984 à 1997, ignore sans doute, parce qu’il n’a eu que des Terminales, ce que représente, en fatigue nerveuse, le fait de faire cours en collège, en LP, et dans certains lycées. Enseignant une matière dont les programmes n’ont pas changé depuis des lustres, sinon en s’allégeant, il ne peut savoir que nombre d’enseignants passent une bonne part de leurs vacances à préparer les cours de l’année à venir, en fonction de programmes sans cesse réécrits…
Mais doit-on rappeler que Vincent Peillon fut l’un des trois porte-parole de Ségolène Royal en 2007, et que la Madone du Poitou plaidait déjà pour 35 heures de présence des profs ? Les mauvaises idées ont la vie dure, c’est même à ça qu’on les reconnaît…
-------------
Côté Copé, ce n’est pas plus brillant.
Idée-choc du maire de Meaux — qui devrait d’abord balayer chez lui : le système éducatif de sa ville laisse fort à désirer —, une « vraie » autonomie des établissements. Une autonomie libérale, qui permettrait de renforcer le pouvoir des chefs d’établissement, encouragés à avoir des idées lumineuses, et, surtout, à recruter eux-mêmes leurs personnels.
Je vois ça d’ici. Des chefs d’établissement embauchant ce qui leur convient en matière d’idéologie éducative, et, en concertation avec les parents d’élèves, veillant sur les contenus. Nous revoici aux beaux jours d’un système à l’américaine où l’on n’enseigne pas Darwin parce que ça choque les fondamentalistes du coin (2). Et il y en a pas mal — à Meaux et ailleurs.
Darwin, ou Voltaire. Ou Nietzsche. Tant pis pour la laïcité. Tant pis pour la culture.
Autre idée lumineuse du guide suprême de la seconde cité de la moutarde : enseigner des langues en prise avec la culture familiale des élèves — l’arabe, par exemple.
Pauvre Jean-François ! Il est mal renseigné. Il y a belle lurette que l’arabe est enseigné, en collège comme en lycée ; et que cela pose bien des problèmes, parce que l’arabe qui s’enseigne est l’arabe littéraire, et que nombre de beurs qui s’y collent s’aperçoivent soudain que leurs parents ne le parlent pas — juste un arabe dialectal qui ne leur est d’aucun secours dans leurs études. La considération qu’ils avaient encore pour leurs géniteurs en est toute écornée. Le patron du groupe UMP à l’Assemblée devrait se renseigner : la langue des Mille et une nuits n’est pas celle de la casbah.
Quel but poursuit donc le Guide suprême des Meldois ? Rien de moins que « sortir du collège unique » — par exemple en spécialisant chaque collège sur un niveau précis : des collèges de Sixièmes, des collèges de Cinquièmes… Cela, paraît-il, devrait favoriser au passage « une vraie mixité sociale ».
Gag. Qu’on les regroupe par âges au lieu de les mélanger ne changera rien au recrutement géographique des collèges. Il faut non seulement commencer par déposer le constat de faillite du collège unique, mais encore constater que les ZEP, cela coûte cher et ne marche pas.
Toutes ces belles choses, il les a proposées en assemblée plénière, après avoir projeté la Journée de la jupe (bonne idée, ou joli alibi ?) à un auditoire de lycéens, proviseurs, membres de la PEEP (qui s’extasie systématiquement devant tout ce que propose le gouvernement, c’est bien dommage) et… de syndicalistes du SGEN.
Fermez le ban ! Copé nous refait le coup de Gaudemar, qui pour faire passer une réforme du lycée aventureuse, avait cru bon de contourner le SNES et le SNALC, en s’appuyant sur les deux syndicats archi-minoritaires que sont le SGEN et le SE-UNSA. C’était l’ouverture sarkozyenne au niveau de l’Education. Sûr que les sectateurs du SGEN auront applaudi ces propositions invraisemblables — pour eux, toute utopie injouable est reçue dans l’extase.
Pour finir, Copé revient sur l’illusion techniciste — « un ordinateur par élève » — que le département des Landes a partagée il y quelques années, à grands frais (45 millions d’euros) pour des résultats inexistants. « Il ne faut pas craindre de développer le e-learning », affirme-t-il. Ah, ça revient moins cher que de recruter des enseignants bien formés à leurs disciplines, et ça remplit les poches des vendeurs de soft et de hard — « hard », en ce qui concerne l’usage que les élèves font de l’informatique, n’étant pas vraiment une métaphore.
Il faut un nouveau programme commun.
Alors, « Génération France » chez Copé, « Espoir à gauche » pour Peillon, voici revenue la mode des clubs et des forums d’idées. Ce n’est pas une mauvaise chose — à condition d’avoir des idées.
Peillon est censé en parler dans un débat sur l'Education qui s’ouvre le 14 novembre à Lyon, avec des Verts et Marielle de Sarnez pour représenter le MoDem. Tiens, je devrais m’y inviter. Nous devrions tous nous y inviter. Pour leur donner des idées.
Je suis éminemment favorable à un Programme commun, sur une base minimale, de tous ceux qui aspirent à un changement réel. Les Verts, pour le moment, s’y opposent — malgré les reproches de Cohn-Bendit, qui a à lui seul plus de politique dans la tête que tous ces courants vert-pomme, vert pâle et vert-rouge. Certains, au PS, n’adhèrent guère à l'initiative : quitte à perdre, autant ne pas prendre le risque de gagner. Et puis, un PS dont les idées sur l’Education sont synthétisées par l’ineffable Bruno Julliard ne risque pas d’accoucher demain des deux ou trois idées fortes qui permettraient de réorganiser un vrai, un grand débat sur l’Ecole.
Par exemple, repenser l’Education en termes de qualitatif, et non de quantitatif : un ordinateur par élève, à quoi bon, quand les élèves ne savent pas lire ?
Sans préjudice de revalorisation des salaires : oui, Vincent Peillon, 50% de revalorisation en début de carrière, ce ne serait pas trop. Et sans contrepartie.
--------------
(1) Quand donc comprendra-t-on qu’il faut créer un corps spécifique de directeurs d’école, que c’est un travail à temps plein — au moins dans les écoles de grande taille ? Un ami qui l’est à la Martinique, avec 350 élèves, me faisait remarquer hier qu’un principal de collège a des adjoints, et que tous gèrent à plein temps, parfois avec un nombre d’élèves équivalent, alors que lui est supposé faire cours en même temps…
(2) Sauf qu’aux USA, cela remonte à 1925, au Tennessee (100$ d’amende au prof qui enseignait les théories de l’évolution) ; qu’en 1968, la Cour Suprême a jugé inconstitutionnel de s’opposer à l’enseignement du darwinisme ; et qu’en 2005, un juge de Pennsylvanie a rejeté l’enseignement de « l’intelligent design », promu par tous les fondamentalistes bushiens et sous-bushiens. Mais Jean-François Copé a sans doute, lui, un dessein plus intelligent encore.
Ajout du 30/10/2009 : article à retrouver également sur le site de Marianne2 > ICI
Vincent Peillon et Jean-François Copé voudraient incarner le renouveau dans leur parti respectif. Pour Jean-Paul Brighelli, leurs dernières sorties sur l'école ont surtout raté les vrais enjeux.
Les plus ambitieux des politiques ont enfin compris que la prochaine élection présidentielle ne se gagnerait pas seulement sur l’art de l’anaphore — une constante des discours de Guaino / Sarkozy — mais sur les idées. Bonnes, si possible. Sur le débat de fond. Sur l’économie, sans doute. Sur l’Ecole, probablement.
Vincent Peillon et Jean-François Copé se sont donc tous deux exprimés sur le système éducatif. L’un dans les colonnes du Parisien il y a quelques jours, l’autre sur BFM il y a quelques heures.
Florilège croisé et commenté…
« La revalo ! » chantent les syndicats depuis quelques décennies. Peillon les a entendus : 50% d’augmentation (ça, c’est un chiffre qui parle à l’imagination, mieux que « 1,7 points au 1er juillet »…). En contrepartie (pourquoi diable une contrepartie ? Peillon pense-t-il qu’un enseignant qui s’échine dans un collège — ou plusieurs simultanément, comme tant de TZR — pour 1350 euros par mois ne mérite pas d’être mieux considéré par la République ?), un allongement de 50% du temps de présence...
Une institutrice qui a aussi des fonctions de directrice remarquait récemment sur ce blog qu’elle commençait à 8 heures et quelques, et finissait à 19 heures et un peu plus. Tous les jours. Peillon veut-il aussi la faire travailler la nuit ? Combien de profs passent de jolies heures nocturnes à corriger des copies ? Ou à faire de la formation permanente ?
Seconde idée lumineuse : puisque les samedis sont désormais vacants — une mauvaise idée, je l’ai dit ici même bien des fois, mais comme le SNUIPP, après sondage auprès de ses membres, s’est aperçu que bien peu d’instits voulaient en revenir à l’ancien système, et que par ailleurs les programmes sont à peine suffisants pour contenir l’illettrisme (je ne parle même pas de l’enrayer) —, le même Peillon propose trois semaines de vacances de moins.
Trois semaines de moins pour les enfants - dont je croyais, à tort sans doute, qu'il fallait leur donner des temps de récupération. Quand ? À la Toussaint, probablement — ou à la Trinité : impossible de toucher à Noël, parce que c’est Noël, ni à Février ou Pâques, au risque d’entendre protester les marchands d’or blanc qui ont inventé les zones et l'alternance (si pratique pour les parents divorcés n'habitant pas dans le même secteur…), ni aux grandes vacances, de peur de contrarier les locations mensuelles…
Monsieur Peillon, qui est agrégé de philo et qui a enseigné de 1984 à 1997, ignore sans doute, parce qu’il n’a eu que des Terminales, ce que représente, en fatigue nerveuse, le fait de faire cours en collège, en LP, et dans certains lycées. Enseignant une matière dont les programmes n’ont pas changé depuis des lustres, sinon en s’allégeant, il ne peut savoir que nombre d’enseignants passent une bonne part de leurs vacances à préparer les cours de l’année à venir, en fonction de programmes sans cesse réécrits…
Mais doit-on rappeler que Vincent Peillon fut l’un des trois porte-parole de Ségolène Royal en 2007, et que la Madone du Poitou plaidait déjà pour 35 heures de présence des profs ? Les mauvaises idées ont la vie dure, c’est même à ça qu’on les reconnaît…
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Côté Copé, ce n’est pas plus brillant.
Idée-choc du maire de Meaux — qui devrait d’abord balayer chez lui : le système éducatif de sa ville laisse fort à désirer —, une « vraie » autonomie des établissements. Une autonomie libérale, qui permettrait de renforcer le pouvoir des chefs d’établissement, encouragés à avoir des idées lumineuses, et, surtout, à recruter eux-mêmes leurs personnels.
Je vois ça d’ici. Des chefs d’établissement embauchant ce qui leur convient en matière d’idéologie éducative, et, en concertation avec les parents d’élèves, veillant sur les contenus. Nous revoici aux beaux jours d’un système à l’américaine où l’on n’enseigne pas Darwin parce que ça choque les fondamentalistes du coin (2). Et il y en a pas mal — à Meaux et ailleurs.
Darwin, ou Voltaire. Ou Nietzsche. Tant pis pour la laïcité. Tant pis pour la culture.
Autre idée lumineuse du guide suprême de la seconde cité de la moutarde : enseigner des langues en prise avec la culture familiale des élèves — l’arabe, par exemple.
Pauvre Jean-François ! Il est mal renseigné. Il y a belle lurette que l’arabe est enseigné, en collège comme en lycée ; et que cela pose bien des problèmes, parce que l’arabe qui s’enseigne est l’arabe littéraire, et que nombre de beurs qui s’y collent s’aperçoivent soudain que leurs parents ne le parlent pas — juste un arabe dialectal qui ne leur est d’aucun secours dans leurs études. La considération qu’ils avaient encore pour leurs géniteurs en est toute écornée. Le patron du groupe UMP à l’Assemblée devrait se renseigner : la langue des Mille et une nuits n’est pas celle de la casbah.
Quel but poursuit donc le Guide suprême des Meldois ? Rien de moins que « sortir du collège unique » — par exemple en spécialisant chaque collège sur un niveau précis : des collèges de Sixièmes, des collèges de Cinquièmes… Cela, paraît-il, devrait favoriser au passage « une vraie mixité sociale ».
Gag. Qu’on les regroupe par âges au lieu de les mélanger ne changera rien au recrutement géographique des collèges. Il faut non seulement commencer par déposer le constat de faillite du collège unique, mais encore constater que les ZEP, cela coûte cher et ne marche pas.
Toutes ces belles choses, il les a proposées en assemblée plénière, après avoir projeté la Journée de la jupe (bonne idée, ou joli alibi ?) à un auditoire de lycéens, proviseurs, membres de la PEEP (qui s’extasie systématiquement devant tout ce que propose le gouvernement, c’est bien dommage) et… de syndicalistes du SGEN.
Fermez le ban ! Copé nous refait le coup de Gaudemar, qui pour faire passer une réforme du lycée aventureuse, avait cru bon de contourner le SNES et le SNALC, en s’appuyant sur les deux syndicats archi-minoritaires que sont le SGEN et le SE-UNSA. C’était l’ouverture sarkozyenne au niveau de l’Education. Sûr que les sectateurs du SGEN auront applaudi ces propositions invraisemblables — pour eux, toute utopie injouable est reçue dans l’extase.
Pour finir, Copé revient sur l’illusion techniciste — « un ordinateur par élève » — que le département des Landes a partagée il y quelques années, à grands frais (45 millions d’euros) pour des résultats inexistants. « Il ne faut pas craindre de développer le e-learning », affirme-t-il. Ah, ça revient moins cher que de recruter des enseignants bien formés à leurs disciplines, et ça remplit les poches des vendeurs de soft et de hard — « hard », en ce qui concerne l’usage que les élèves font de l’informatique, n’étant pas vraiment une métaphore.
Il faut un nouveau programme commun.
Alors, « Génération France » chez Copé, « Espoir à gauche » pour Peillon, voici revenue la mode des clubs et des forums d’idées. Ce n’est pas une mauvaise chose — à condition d’avoir des idées.
Peillon est censé en parler dans un débat sur l'Education qui s’ouvre le 14 novembre à Lyon, avec des Verts et Marielle de Sarnez pour représenter le MoDem. Tiens, je devrais m’y inviter. Nous devrions tous nous y inviter. Pour leur donner des idées.
Je suis éminemment favorable à un Programme commun, sur une base minimale, de tous ceux qui aspirent à un changement réel. Les Verts, pour le moment, s’y opposent — malgré les reproches de Cohn-Bendit, qui a à lui seul plus de politique dans la tête que tous ces courants vert-pomme, vert pâle et vert-rouge. Certains, au PS, n’adhèrent guère à l'initiative : quitte à perdre, autant ne pas prendre le risque de gagner. Et puis, un PS dont les idées sur l’Education sont synthétisées par l’ineffable Bruno Julliard ne risque pas d’accoucher demain des deux ou trois idées fortes qui permettraient de réorganiser un vrai, un grand débat sur l’Ecole.
Par exemple, repenser l’Education en termes de qualitatif, et non de quantitatif : un ordinateur par élève, à quoi bon, quand les élèves ne savent pas lire ?
Sans préjudice de revalorisation des salaires : oui, Vincent Peillon, 50% de revalorisation en début de carrière, ce ne serait pas trop. Et sans contrepartie.
--------------
(1) Quand donc comprendra-t-on qu’il faut créer un corps spécifique de directeurs d’école, que c’est un travail à temps plein — au moins dans les écoles de grande taille ? Un ami qui l’est à la Martinique, avec 350 élèves, me faisait remarquer hier qu’un principal de collège a des adjoints, et que tous gèrent à plein temps, parfois avec un nombre d’élèves équivalent, alors que lui est supposé faire cours en même temps…
(2) Sauf qu’aux USA, cela remonte à 1925, au Tennessee (100$ d’amende au prof qui enseignait les théories de l’évolution) ; qu’en 1968, la Cour Suprême a jugé inconstitutionnel de s’opposer à l’enseignement du darwinisme ; et qu’en 2005, un juge de Pennsylvanie a rejeté l’enseignement de « l’intelligent design », promu par tous les fondamentalistes bushiens et sous-bushiens. Mais Jean-François Copé a sans doute, lui, un dessein plus intelligent encore.
CNR2008 Comité Istréen
Rédigé par CNR2008 Comité Istréen le 29/10/2009 à 08:04
Rédigé par CNR2008 Comité Istréen le 29/10/2009 à 08:04
- benjaminMeldois
- Nombre de messages : 1500
Age : 73
Localisation : meaux
Date d'inscription : 17/01/2009
Re: Copé et Peillon ont tout faux sur l'école ! (article repris)!
Sam 31 Oct 2009, 19:34
Bien que je sois globalement d'accord avec les critiques exprimées, je mettrai toutefois quelques bémols.
Un préambule à propos de la remarque ironique sur le CNR, que je réfute et la providence seule sait à quel point je cours habituellement après les expressions ronflantes.
Le programme du CNR a été élaboré après un des très rares moments d'unité nationale que la France a connus: il touchait à tous les domaines, du social au sociétal. Et la volonté clairement affichée, exprimée même de gens comme Sarkozy et Copé , c'est de le démanteler, d'en remettre en cause tous les acquis sans contrepartie sous prétexte de "modernité". Nous ne sommes pas des FTP ni des combattants de l'AS quand nous nous opposons à ces ambitions, c'est clair. Mais nous cherchons à conserver - voire à amplifier - ces conquêtes qui ont donné à la France une des rares périodes de croissance et de progrès social continue. (Copé va plus loin, il veut faire oublier le souvenir de la nuit du 4 août, c'est à dire de l'abolition des privilèges formels!)
******************
Le texte maintenant.
Le temps de vacances des écoliers de France est le plus long d'Europe après celui de l'Italie, et c'est nuisible à la continuité de l'enseignement... surtout que nous avons paradoxalement les journées les plus longues! Tout enseignant honnête vous avouera qu'un écolier ne peut en aucune manière assimiler six heures par jour, et pas davantage un lycéen 7 heures comme c'est fréquent.
Cherchez l'erreur. Il est évident qu'il faut agir sur les deux paramètres, et tailler surtout dans les GRANDES vacances pour réduire le temps d'étude actif quotidien, le nombre d'heures d'études annuelles étant stable - voire légèrement croissant puisque l'éventail des domaines étudiés va croissant. Il n'y a guère qu'en France qu'il y a deux mois consécutifs de "repos", essentiellement pour satisfaire les lobbies du tourisme! (Mais de moins en moins de salariés partent en vacances... ou de moins en moins longtemps. Donc ces deux mois deviennent inutiles. Les professionnels du tourisme n'ont qu'à se bouger le cul pour ne pas continuer de perdre la clientèle étrangère fatiguée de raquer pour être de plus en plus mal reçue)
Pour l'augmentation de 50% des enseignants (j'en ai été un pendant toute une carrière, très mal payé au début: pour vivre il fallait alors faire son job + des cantines, + des études + un mois au moins de colo l'été, + des centres aérés ; mieux payé ensuite ; très convenablement après grâce à une position "atypique" obtenue par des promotions "concours" passés tôt, concours que j'ai pu préparer parce que je n'avais pas de famille à charge, et par une localisation en outre mer qui me donnait une majoration substantielle dont j'ai bien profité mais dont je reconnais sans peine l'iniquité), je ne saurais donc qu' être favorable à une augmentation pour les collègues. Mais hélas... faut pas rêver !
L'éducation nationale, en gros, c'est 20% du budget national et la part des salaires c'est 80% de ce budget. Donc les salaires représentent à peu près 16% du budget national. Trouver 8% de majoration de ce budget (ce que représenteraient 50% d'augmentation) c'est impossible dans le cadre d'une gouvernance classique telle que la prônent des Copé (qui ne rêvent que de faire dépenser moins à l'état pour gratifier encore davantage les plus que nantis) ni même un Peillon qui fait partie de ces socialistes tellement raisonnables qu'on en oublie complètement qu'ils sont de gauche (Rappelons que Peillon veut s'acoquiner avec Bayrou, qui veut inscrire le principe de l'équilibre budgétaire absolu dans la constitution...) En plus Peillon a jaspiné sur ce sujet dans un livre écrit en commun avec Darcos, qui n'a pas laissé (euphémisme) le souvenir d'un ministre bougeant pour améliorer la condition matérielle des enseignants.
Il faudrait un autre choix de société, une autre fiscalité, d'autres répartitions des dépenses - ce que personnellement j'appelle de tous mes vœux, mais dont je doute fort qu'on parvienne politiquement à ce résultat dans un avenir proche (surtout qu'il n'y a pas que les enseignants à revaloriser... Je rappelle que le salaire médian français est de 1.400 euros par mois et que bien des gens s'en contentent avec la précarité en plus. Et même dans la fonction publique, bien que ce soit à la mode de cogner sur le bleu, je ne crois pas que la condition d'un jeune flic débutant - donc en général dans le neuf cube ou d'autres endroits "pas faciles" soit très rose, et je sais qu'ils ne gagnent pas des masses non plus). Bref Peillon, malgré sa gueule d'ange et ses dents longues, se fout de la gueule du monde.
Haussement d'épaules concernant la "libéralisation" de l'enseignement voulue par JFC - sachant toutefois qu'on y aura droit si Sarkozy repasse en 2012. Opportunité de prendre la droite à son propre jeu? parlons de l'identité nationale puisqu'elle le souhaite, et signifions qu'une bonne part de celle-ci, c'est son école gratuite et obligatoire avec un tronc commun, laïque quand elle est publique!
50% de temps de présence en plus contre 50% d'augmentation? Mais même sans cette augmentation si importante, j'appelle de mes voeux cette réforme pour les enseignants du secondaire !!! (dans le primaire non, on ne passerait que de 26 à 30 heures)
Seulement - parce qu'il y a un "seulement" - à condition que l'enseignant ait sur place son bureau personnel pour travailler quand il n'est pas en classe afin de bosser, recevoir des élèves ou leurs familles ; un ordinateur personnel fourni par l'administration (et non pas deux ou trois à se partager à 50 dans la salle des profs, choisis parmi ceux que le principal réforme quand il s'en fait acheter un neuf) ; une bibliothèque pédagogique fournie, etc. Qu'on commence par là: donner au salarié les moyens de travailler avant de le faire travailler, ensuite on causera.
On pourrait même monter à 35 heures voire 37 pour compenser les congés supplémentaires par rapport aux autres salariés, ce qui accroîtrait la visibilité du travail, en incluant bien entendu le temps de préparation et de correction et toutes ces p... de réunions dont neuf sur dix ne servent qu'à enc... les mouches. Mais rien de plus. Un salarié lambda, quand il a fini, il a fini (sauf un paquet de cadres masos qui se font plaisir à ramener des dossiers chez eux, qui se font traire par leur boss et jeter quand y'a plus de lait... mais au moins ils ont une grosse paye, la "considération" et les RTT). Croyez-moi, le temps de travail des enseignants sérieux (la majorité) s'en trouvera considérablement allégé et on les suppliera d'accepter des heures supplémentaires (ou on recrutera) pour pallier les carences qui apparaîtront. Quant à la minorité de branleurs qu'il y a là comme ailleurs, ça les incitera à aller voir ailleurs si l'herbe est plus grasse.
L'idée de Copé de faire des collèges spécialisés par niveau (6e, 5e, 4e, 3e) n'est pas forcément totalement idiote. Elle est peut être excessive, mais il me semble qu'une expérimentation bien préparée sur un moyen terme (6e & 5e groupées, 4e & 3e groupées) peut se concevoir sur un projet pédagogique précis avec évaluation quadriennale (tout l'inverse des actions brouillonnes que balance à tout va notre recteur - que j'ai connu en Guyane avant, il était déjà comme ça - et qui tiennent toutes davantage du gadget)
En tout cas, sur Meaux, elle amènerait une chose: le brassage des élèves de divers quartiers, donc la "déghettoïsation". Je ne suis pas enthousiaste ; je dis: "faut voir"
Un préambule à propos de la remarque ironique sur le CNR, que je réfute et la providence seule sait à quel point je cours habituellement après les expressions ronflantes.
Le programme du CNR a été élaboré après un des très rares moments d'unité nationale que la France a connus: il touchait à tous les domaines, du social au sociétal. Et la volonté clairement affichée, exprimée même de gens comme Sarkozy et Copé , c'est de le démanteler, d'en remettre en cause tous les acquis sans contrepartie sous prétexte de "modernité". Nous ne sommes pas des FTP ni des combattants de l'AS quand nous nous opposons à ces ambitions, c'est clair. Mais nous cherchons à conserver - voire à amplifier - ces conquêtes qui ont donné à la France une des rares périodes de croissance et de progrès social continue. (Copé va plus loin, il veut faire oublier le souvenir de la nuit du 4 août, c'est à dire de l'abolition des privilèges formels!)
******************
Le texte maintenant.
Le temps de vacances des écoliers de France est le plus long d'Europe après celui de l'Italie, et c'est nuisible à la continuité de l'enseignement... surtout que nous avons paradoxalement les journées les plus longues! Tout enseignant honnête vous avouera qu'un écolier ne peut en aucune manière assimiler six heures par jour, et pas davantage un lycéen 7 heures comme c'est fréquent.
Cherchez l'erreur. Il est évident qu'il faut agir sur les deux paramètres, et tailler surtout dans les GRANDES vacances pour réduire le temps d'étude actif quotidien, le nombre d'heures d'études annuelles étant stable - voire légèrement croissant puisque l'éventail des domaines étudiés va croissant. Il n'y a guère qu'en France qu'il y a deux mois consécutifs de "repos", essentiellement pour satisfaire les lobbies du tourisme! (Mais de moins en moins de salariés partent en vacances... ou de moins en moins longtemps. Donc ces deux mois deviennent inutiles. Les professionnels du tourisme n'ont qu'à se bouger le cul pour ne pas continuer de perdre la clientèle étrangère fatiguée de raquer pour être de plus en plus mal reçue)
Pour l'augmentation de 50% des enseignants (j'en ai été un pendant toute une carrière, très mal payé au début: pour vivre il fallait alors faire son job + des cantines, + des études + un mois au moins de colo l'été, + des centres aérés ; mieux payé ensuite ; très convenablement après grâce à une position "atypique" obtenue par des promotions "concours" passés tôt, concours que j'ai pu préparer parce que je n'avais pas de famille à charge, et par une localisation en outre mer qui me donnait une majoration substantielle dont j'ai bien profité mais dont je reconnais sans peine l'iniquité), je ne saurais donc qu' être favorable à une augmentation pour les collègues. Mais hélas... faut pas rêver !
L'éducation nationale, en gros, c'est 20% du budget national et la part des salaires c'est 80% de ce budget. Donc les salaires représentent à peu près 16% du budget national. Trouver 8% de majoration de ce budget (ce que représenteraient 50% d'augmentation) c'est impossible dans le cadre d'une gouvernance classique telle que la prônent des Copé (qui ne rêvent que de faire dépenser moins à l'état pour gratifier encore davantage les plus que nantis) ni même un Peillon qui fait partie de ces socialistes tellement raisonnables qu'on en oublie complètement qu'ils sont de gauche (Rappelons que Peillon veut s'acoquiner avec Bayrou, qui veut inscrire le principe de l'équilibre budgétaire absolu dans la constitution...) En plus Peillon a jaspiné sur ce sujet dans un livre écrit en commun avec Darcos, qui n'a pas laissé (euphémisme) le souvenir d'un ministre bougeant pour améliorer la condition matérielle des enseignants.
Il faudrait un autre choix de société, une autre fiscalité, d'autres répartitions des dépenses - ce que personnellement j'appelle de tous mes vœux, mais dont je doute fort qu'on parvienne politiquement à ce résultat dans un avenir proche (surtout qu'il n'y a pas que les enseignants à revaloriser... Je rappelle que le salaire médian français est de 1.400 euros par mois et que bien des gens s'en contentent avec la précarité en plus. Et même dans la fonction publique, bien que ce soit à la mode de cogner sur le bleu, je ne crois pas que la condition d'un jeune flic débutant - donc en général dans le neuf cube ou d'autres endroits "pas faciles" soit très rose, et je sais qu'ils ne gagnent pas des masses non plus). Bref Peillon, malgré sa gueule d'ange et ses dents longues, se fout de la gueule du monde.
Haussement d'épaules concernant la "libéralisation" de l'enseignement voulue par JFC - sachant toutefois qu'on y aura droit si Sarkozy repasse en 2012. Opportunité de prendre la droite à son propre jeu? parlons de l'identité nationale puisqu'elle le souhaite, et signifions qu'une bonne part de celle-ci, c'est son école gratuite et obligatoire avec un tronc commun, laïque quand elle est publique!
50% de temps de présence en plus contre 50% d'augmentation? Mais même sans cette augmentation si importante, j'appelle de mes voeux cette réforme pour les enseignants du secondaire !!! (dans le primaire non, on ne passerait que de 26 à 30 heures)
Seulement - parce qu'il y a un "seulement" - à condition que l'enseignant ait sur place son bureau personnel pour travailler quand il n'est pas en classe afin de bosser, recevoir des élèves ou leurs familles ; un ordinateur personnel fourni par l'administration (et non pas deux ou trois à se partager à 50 dans la salle des profs, choisis parmi ceux que le principal réforme quand il s'en fait acheter un neuf) ; une bibliothèque pédagogique fournie, etc. Qu'on commence par là: donner au salarié les moyens de travailler avant de le faire travailler, ensuite on causera.
On pourrait même monter à 35 heures voire 37 pour compenser les congés supplémentaires par rapport aux autres salariés, ce qui accroîtrait la visibilité du travail, en incluant bien entendu le temps de préparation et de correction et toutes ces p... de réunions dont neuf sur dix ne servent qu'à enc... les mouches. Mais rien de plus. Un salarié lambda, quand il a fini, il a fini (sauf un paquet de cadres masos qui se font plaisir à ramener des dossiers chez eux, qui se font traire par leur boss et jeter quand y'a plus de lait... mais au moins ils ont une grosse paye, la "considération" et les RTT). Croyez-moi, le temps de travail des enseignants sérieux (la majorité) s'en trouvera considérablement allégé et on les suppliera d'accepter des heures supplémentaires (ou on recrutera) pour pallier les carences qui apparaîtront. Quant à la minorité de branleurs qu'il y a là comme ailleurs, ça les incitera à aller voir ailleurs si l'herbe est plus grasse.
L'idée de Copé de faire des collèges spécialisés par niveau (6e, 5e, 4e, 3e) n'est pas forcément totalement idiote. Elle est peut être excessive, mais il me semble qu'une expérimentation bien préparée sur un moyen terme (6e & 5e groupées, 4e & 3e groupées) peut se concevoir sur un projet pédagogique précis avec évaluation quadriennale (tout l'inverse des actions brouillonnes que balance à tout va notre recteur - que j'ai connu en Guyane avant, il était déjà comme ça - et qui tiennent toutes davantage du gadget)
En tout cas, sur Meaux, elle amènerait une chose: le brassage des élèves de divers quartiers, donc la "déghettoïsation". Je ne suis pas enthousiaste ; je dis: "faut voir"
- roidesiberieVisiteur
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Re: Copé et Peillon ont tout faux sur l'école ! (article repris)!
Dim 21 Mar 2010, 16:01
Je suis d'accord avec vous Benjamin sur plusieurs points mais je regrette que, vous aussi, vous ne voyez les choses que du point de vue des profs et de ce qu'il faut leur faire faire.
Les profs... Bien sûr, ils se plaignent d'avoir un ordi pour 50, ..... Mais ce n'est pas la l'essentiel : le malaise actuel n'est-il pas lié au fait qu'ils sont qu'ils doivent sans cesse faire plus (comme si
justement ils ne faisaient pas assez) ? . Et que dire du fait qu'ils sont sans cesse
contestés ? par les élèves, par les parents, par l'administration, dans leurs connaissances, leurs pratiques pédagogiques, leur gestion de l'autorité,.......
Personne ne parle des parents : il y aurait pourtant fort à redire, y compris dans des collèges "tranquilles". En bref, vision de la scolarité de leur enfant rapportée à la leur, démarche consumériste vis-à-vis du système, et j'en passe des plus connues..... Trouve-t-on une telle attitude en Finlande ?
L'élève, on n'en parle pas beaucoup plus sauf on les mettant dans des cases (les élèves modèles, les dangereux délinquants avec pleins de problèmes, les idiots,....) ou d'autres (les 6e,...........). Quand on parle, c'est pour faire de l'individuel (faire le père, la mère, la soeur, le coach,......)
Enfin, je souhaite bon courage aux établissements qui ne regrouperont que des 4e et des 3e : ambiance assurée...... des volontaires ?
Les profs... Bien sûr, ils se plaignent d'avoir un ordi pour 50, ..... Mais ce n'est pas la l'essentiel : le malaise actuel n'est-il pas lié au fait qu'ils sont qu'ils doivent sans cesse faire plus (comme si
justement ils ne faisaient pas assez) ? . Et que dire du fait qu'ils sont sans cesse
contestés ? par les élèves, par les parents, par l'administration, dans leurs connaissances, leurs pratiques pédagogiques, leur gestion de l'autorité,.......
Personne ne parle des parents : il y aurait pourtant fort à redire, y compris dans des collèges "tranquilles". En bref, vision de la scolarité de leur enfant rapportée à la leur, démarche consumériste vis-à-vis du système, et j'en passe des plus connues..... Trouve-t-on une telle attitude en Finlande ?
L'élève, on n'en parle pas beaucoup plus sauf on les mettant dans des cases (les élèves modèles, les dangereux délinquants avec pleins de problèmes, les idiots,....) ou d'autres (les 6e,...........). Quand on parle, c'est pour faire de l'individuel (faire le père, la mère, la soeur, le coach,......)
Enfin, je souhaite bon courage aux établissements qui ne regrouperont que des 4e et des 3e : ambiance assurée...... des volontaires ?
- benjaminMeldois
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Re: Copé et Peillon ont tout faux sur l'école ! (article repris)!
Dim 21 Mar 2010, 16:44
Je suis d'accord avec vous Benjamin sur plusieurs points mais je
regrette que, vous aussi, vous ne voyez les choses que du point de vue
des profs et de ce qu'il faut leur faire faire.
Ah là, je me suis relu, et je conteste formellement cette assertion!
J'ai commencé avec le programme du CNR qui est tout, sauf un document syndical ou corporatiste!
J'ai écrit cela:
Le temps de vacances des écoliers de France est le plus long d'Europe
après celui de l'Italie, et c'est nuisible à la continuité de
l'enseignement... surtout que nous avons paradoxalement les journées les
plus longues! Tout enseignant honnête vous avouera qu'un écolier ne
peut en aucune manière assimiler six heures par jour, et pas davantage
un lycéen 7 heures comme c'est fréquent.
Et je vous souhaite beaucoup de courage pour trouver un paquet de profs prêts à renoncer à leurs vacances, même contre des semaines très chargées.
J'ai dénoncé la démagogie de la proposition Peillon sur les augmentations de salaire qu'il réclame pour les profs.
Alors me dire que je parle en prof !!! (que je ne suis plus, d'ailleurs!)!!!!
**************************
Je ne parle pas en parent, parce que je ne suis pas parent. Il y en a, des parents, qui lisent ce forum (ou des futurs parents). Qu'ils le fassent, qu'ils s'expriment!
C'est justement si je m'exprimais à leur place que je commettrais un impair... (ça me rappelle, quand j'étais jeune instituteur à Villevaudé et qu'un papa instruit et cultivé m'a demandé quand "je monterais une association de parents d'élèves" Authentique! ) Et quand je fus tuteur de mon jeune frère, je m'exprimais en "parent" dans les réunions de son CEG. pas en collègue de ses professeurs.
**************************
Enfin, je souhaite bon courage aux établissements qui ne regrouperont
que des 4e et des 3e : ambiance assurée...... des volontaires ?
Je ne suis pas enthousiaste, j'ai écrit "faut voir".
Ca ne serait pas pire que les lycées avec des élèves de seconde, première et terminale, si vous faites référence à l'âge.
Il n'y aurait pas le volet "protection des petits" à gérer, du moins pas à la même échelle.
Et une classe de sixième, ça use aussi, croyez-moi. En tant qu'ex documentaliste, sans hésiter, je choisirais personnellement les quatrième-troisième.
- roidesiberieVisiteur
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Re: Copé et Peillon ont tout faux sur l'école ! (article repris)!
Dim 21 Mar 2010, 18:13
On se calme Benjamin : je dis que je regrette que la question de l'école soit toujours posée du point de vue de la place des profs (leur temps de présence, les vacances,.....), que ce soit dans ce document du CNR ou ailleurs. Que vous avez voulu faire une explication de texte, d'accord. Mais vous proposez aussi des choses à la fin de votre contribution.
Or, j'ai voulu démontrer qu'il y a d'autres clés d'entrée dans les problèmes actuels de l'école : la vision de certains parents, l'attitude de certains élèves, le fonctionnement du système....... qui me semblent être des éléments qui expliquent autant (voire plus) les problèmes actuels de l'école. Des problèmes qui ne sont jamais évoqués dans les medias ou seulement au niveau des extrêmes. Or, je crois que s'ils étaient résolus avec du bon sens, ils permettraient d'avoir des profs plus motivés (et moins arc-boutés sur la question des vacances ou d'autres)
Enfin, un collège uniquement avec des 6e et des 5e ne règlera pas les problèmes de violence (beaucoup d'actes de violence ont lieu entre camarades d'un même niveau) mais posera d'autres problèmes (effet de masse liés à un trop grand nombre de classes, répétitions un grand nombre de fois des cours pour l'enseignant, et j'en oublie....)
Or, j'ai voulu démontrer qu'il y a d'autres clés d'entrée dans les problèmes actuels de l'école : la vision de certains parents, l'attitude de certains élèves, le fonctionnement du système....... qui me semblent être des éléments qui expliquent autant (voire plus) les problèmes actuels de l'école. Des problèmes qui ne sont jamais évoqués dans les medias ou seulement au niveau des extrêmes. Or, je crois que s'ils étaient résolus avec du bon sens, ils permettraient d'avoir des profs plus motivés (et moins arc-boutés sur la question des vacances ou d'autres)
Enfin, un collège uniquement avec des 6e et des 5e ne règlera pas les problèmes de violence (beaucoup d'actes de violence ont lieu entre camarades d'un même niveau) mais posera d'autres problèmes (effet de masse liés à un trop grand nombre de classes, répétitions un grand nombre de fois des cours pour l'enseignant, et j'en oublie....)
- benjaminMeldois
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Re: Copé et Peillon ont tout faux sur l'école ! (article repris)!
Dim 21 Mar 2010, 21:02
D'abord, je ne me suis pas du tout énervé...
mais effectivement, j'ai donné un point de vue personnel assez iconoclaste je crois... (pas du tout corporatiste) après l'avoir argumenté
Pour l'idée de Copé (un collège par niveau) j'ai dit que c'était stupide. Pour une expérimentation intermédiaire, je persiste: faut voir (sur trois ans dans une ville pilote par exemple). Je suis a priori dubitatif mais on ne peut pas tout rejeter systématiquement.
Des enseignants vont se plaindre de répéter le même cours? Trouvez moi un enseignant heureux d'avoir une 6e, une 5e, une 4e, une 3e! Et on peut fort bien n'avoir que des sixièmes sans faire deux fois le même cours, tout comme on peut avoir la même "méthode molle" avec quatre niveaux.
Et basta avec la violence! Il faut la traiter sérieusement là où elle existe, sans croire qu'elle est générale!
Pour ce que vous dites des parents... j'en ai connu si peu qui étaient vraiment délégués de toutes les familles! 9 sur dix... sont là pour assurer au mieux le suivi de LEURS gosses, à tel point que j'en arrive à me demander s'il ne faudrait pas envoyer des délégués de parents... venant d'autres collèges ou écoles!
mais effectivement, j'ai donné un point de vue personnel assez iconoclaste je crois... (pas du tout corporatiste) après l'avoir argumenté
Pour l'idée de Copé (un collège par niveau) j'ai dit que c'était stupide. Pour une expérimentation intermédiaire, je persiste: faut voir (sur trois ans dans une ville pilote par exemple). Je suis a priori dubitatif mais on ne peut pas tout rejeter systématiquement.
Des enseignants vont se plaindre de répéter le même cours? Trouvez moi un enseignant heureux d'avoir une 6e, une 5e, une 4e, une 3e! Et on peut fort bien n'avoir que des sixièmes sans faire deux fois le même cours, tout comme on peut avoir la même "méthode molle" avec quatre niveaux.
Et basta avec la violence! Il faut la traiter sérieusement là où elle existe, sans croire qu'elle est générale!
Pour ce que vous dites des parents... j'en ai connu si peu qui étaient vraiment délégués de toutes les familles! 9 sur dix... sont là pour assurer au mieux le suivi de LEURS gosses, à tel point que j'en arrive à me demander s'il ne faudrait pas envoyer des délégués de parents... venant d'autres collèges ou écoles!
- roidesiberieVisiteur
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Re: Copé et Peillon ont tout faux sur l'école ! (article repris)!
Lun 22 Mar 2010, 00:17
Je persiste aussi sur mes positions :
je peux vous trouver des
enseignants qui préfèrent avoir plusieurs niveaux plutôt que d'avoir 6/7
fois le même niveau. Vous en trouverez aussi pour préférer l'inverse. Le système
actuel a l'avantage de laisser une certaine souplesse de ce point de
vue d'où : pourquoi le réformer ?
je n'ai pas dit que la violence est générale, mais j'ai
fait une remarque sur l'organisation des bagarres. Cela n'exclut pas de
nombreuses exceptions !
je peux vous trouver des
enseignants qui préfèrent avoir plusieurs niveaux plutôt que d'avoir 6/7
fois le même niveau. Vous en trouverez aussi pour préférer l'inverse. Le système
actuel a l'avantage de laisser une certaine souplesse de ce point de
vue d'où : pourquoi le réformer ?
je n'ai pas dit que la violence est générale, mais j'ai
fait une remarque sur l'organisation des bagarres. Cela n'exclut pas de
nombreuses exceptions !
- benjaminMeldois
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Localisation : meaux
Date d'inscription : 17/01/2009
Re: Copé et Peillon ont tout faux sur l'école ! (article repris)!
Lun 22 Mar 2010, 10:33
Le système actuel a l'avantage de laisser une certaine souplesse de ce point de vue d'où : pourquoi le réformer ?
Qui parle de réforme générale? Pas moi en tout cas! Je parle de conduire une expérimentation limitée dans le temps et dans l'espace, conduite de façon rigoureuse (données préalables, objectifs atteignables ou non évalués de façon précise)... expérimentation dont on peut éventuellement tirer des enseignements soit pour rester dans le statu quo ante, soit pour amplifier (sans forcément d'ailleurs systématiser: ce qui est bon pour une certaine localisation, une certaine sociologie, ne le sera pas forcément ailleurs)
Des expérimentations, il s'en fait des milliers tous les ans, dans un système que l'on décrit bien à tort comme strictement monolithique! Pourquoi pas celle-là,
De toute manière le maillon faible n'est pas là: il est à l'école. Tant que de 15 à 30% des élèves entrent au collège (ça fluctue selon la manière dont on compte, et selon les endroits) sans avoir les acquis nécessaires pour suivre un enseignement uniforme délivré à tous (excepté le cas très limité des SEGPA qui s'adresse à un public bien précis), cela génèrera de la souffrance, un sentiment de ne pas être à sa place, et donc des réactions inappropriées (dont la violence qui n'est qu'une composante; on ne compte pas les mômes dépressifs, ou plongés dans un mal être sans nom)
On n'attend pas qu'une maladie s'aggrave et que le potentiel vital soit engagé pour la traiter, après avoir feint de l'ignorer avant: on la traite dès le début! Aucun élève ne devrait sortir de l'école élémentaire sans être à même de suivre dans la foulée un enseignement qui lui est accessible. Et là on est loin du compte sans qu'il en soit, 99 fois sur cent de la faute des enseignants du primaire: c'est le système qui veut ça parce que la pédagogie différenciée (à supposer qu'on puisse la mettre en ouvre), on en a beaucoup parlé et on l'a très peu appliquée.
Des expérimentations, il s'en fait des milliers tous les ans, dans un système que l'on décrit bien à tort comme strictement monolithique! Pourquoi pas celle-là,
De toute manière le maillon faible n'est pas là: il est à l'école. Tant que de 15 à 30% des élèves entrent au collège (ça fluctue selon la manière dont on compte, et selon les endroits) sans avoir les acquis nécessaires pour suivre un enseignement uniforme délivré à tous (excepté le cas très limité des SEGPA qui s'adresse à un public bien précis), cela génèrera de la souffrance, un sentiment de ne pas être à sa place, et donc des réactions inappropriées (dont la violence qui n'est qu'une composante; on ne compte pas les mômes dépressifs, ou plongés dans un mal être sans nom)
On n'attend pas qu'une maladie s'aggrave et que le potentiel vital soit engagé pour la traiter, après avoir feint de l'ignorer avant: on la traite dès le début! Aucun élève ne devrait sortir de l'école élémentaire sans être à même de suivre dans la foulée un enseignement qui lui est accessible. Et là on est loin du compte sans qu'il en soit, 99 fois sur cent de la faute des enseignants du primaire: c'est le système qui veut ça parce que la pédagogie différenciée (à supposer qu'on puisse la mettre en ouvre), on en a beaucoup parlé et on l'a très peu appliquée.
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