Résultats du premier tour des Régionales 2010 à Meaux

Comment à Voter Meaux dimanche dernier ? Les résultats du premier tour des régionales sont disponibles ici (via le site du JDD).


Comme partout ailleurs le chiffre de l'abstention est fort : 61% des meldois n'ont pas fait le déplacement aux urnes ! C'est le seul chiffre qui mérite vraiment d'être commenté et j'espère avoir vos réactions et explications à la désertion des bureaux de votes.

• Inscrits : 23547
  
• Votants : 9128
  
• Abstention : 61.00%
  
• Blancs et Nuls : 311
  

On notera que le vote nul représente autant que la liste du NPA, avec un score autour de 3,54%. Ce qui le met, bien que faible devant plus de la moitié des listes qui se sont présentés (dont le Modem, LO, ou le Rassemblement Gaulliste)


Dans le détail, la répartition des votes se fait ainsi :

1. PECRESSE Valériea (UMP) 34.44%
   
2. HUCHON Jean-Paul (PS) 25.12%
   
3. ARNAUTU Marie-Christine (FN) 11.68%
   
4. DUFLOT Cécile (Europe ecologie) 11.15%
   
5. LAURENT Pierre (front de Gauche) 4.41%
   
6. BESANCENOT Olivier (npa) 3.53%
   
7. DOLIUM Alain (MoDem) 3.19%
   
8. DUPONT-AIGNAN Nicolas (Rassemblement gaulliste)2.80%
   
9. GOVERNATORI Jean Marc (Alliance ecologiste) 1.30%
   
10. DE BOER Axel (liste chretienne) 1.04%
    
11. MERCIER Jean-Pierre (LO) 0.91%
    
12. KANOUTE Almamy (Emergence) 0.42%
    

Valérie Pécresse pour l'UMP arrive confortablement en tête avec 34% des suffrages exprimés. Suivie Par le Parti Socialiste à 25%, puis le Front National talonné par Europe écologie tous les deux autour de 11%.


Source : le JDD > http://resultats.lejdd.fr/elections-regionales-2010/Ile-de-France/Seine-et-Marne/Meaux/77040/77284



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Un vote à l'image de la ville ?

L'impression que j'ai du vote à Meaux est qu'il est le reflet d'une certaine réalité politique de la ville.

Une grande majorité d'abstentionniste : les oubliés ou désabusés de la politique qui ont décidé de ne plus s'en occupé ? les mals informés ? les jmenfoutistes ?... difficile de savoir pourquoi est-ce que le vote ne semble pas concerner autant de personnes. Et est-ce que ça a une signification sur la façon dont ils se sentent concerné par la Région Ile de France ? Le phénomène grande banlieue ?

Et puis il y a ceux qui ont voté.

Meaux depuis quelques années vote majoritairement à droite pour toutes les élections. Effet majorité municipale, effet Copé ? Cette majorité politique fait beaucoup efforts pour maintenir son score, essentiellement grâce à une com' efficace (meetings politiques, affichages, réseaux).

A droite aussi on trouve aussi un noyaux dur FN. La politique sécuritaire, entre autre, menée par la municipalité meldoise n'a jamais réussi à réduire réellement à Meaux le parti de Jean Marie Lepen, qui arrive à se placer en troisième position, comme souvent lors d'autres élections.

Le centre incarné par le Modem aura fait long feu... on ne s'y attardera donc pas.

Reste la gauche. Et là encore pas de surprise. Même si la liste Huchon fait un score honorablede 25%, auquel ont pourrait ajouter les 11% du vote europe ecologie (soit presque score égale à l'ump), la gauche reste minoritaire. Atone, affaiblie. A l'inverse de la majorité municipale elle est peu et mal communiquante. Elle n'aura quasiment pas fait campagne.


A l'image de la ville, il y a une dichotomie dans le sentiment politique meldois : il y a ceux qui sont concernés, et ceux qui ne le sont pas. Pourquoi est-ce comme ça ?

Qui a écrit?

1. « Le marché est la seule méthode pour gérer les échanges entre les hommes, les sociétés et, d’une manière générale les acteurs économiques.»
   
2. 
   
3. « Il ne faut pas confondre service public et entreprise publique. Je pense qu’il n’y a plus tellement de justification à l’existence d’entreprises publiques. On peut imposer à certaines entreprises un cahier des charges, l’Etat peut disposer de Golden shares pour faire entendre sa voix, bref on peut imaginer des dispositifs qui font que l’Etat a son mot à dire, pour autant on ne peut ignorer le marché et maintenir à tout prix une entreprise dans le secteur public lorsqu’elle est soumise aux impératifs de la concurrence. »
   
4. 
   
5. « Tout débat sur la renationalisation est de nature à nous renvoyer 25 ans en arrière, donc je n’y suis pas favorable.On peut encadrer très strictement une entreprise concessionnaire sans la nationaliser. C’est ce qu’il faudrait faire si on privatisait complètement EDF. Au fond, la question, désormais, est ailleurs. Les problèmes de taille d’entreprises, d’investissement et de rapprochement qui s’imposent du fait de la mondialisation rendent le débat sur les nationalisations caduc. »
   
6. 
   
7. « La région /…. vote des crédits, y compris pour des grands groupes, pour développer des pôles de compétitivité. Sincèrement, il y a encore 3 ans, je n’aurais pas été capable de faire adopter ces mesures par ma majorité. … puisque les crédits sont versés dans des zones qui marchent.»
   
8. 
   
9. « Il faudra quand même, un jour, oser poser la question de la régionalisation de l’Education nationale. Je sais bien que je brise, là, un tabou fondamental de la gauche, mais on vient de nous confier les personnels techniques, on va certainement nous confier dans la foulée les personnels administratifs, c’est-à-dire les intendants et les personnes qui font tourner la boutique, qu’est-ce qui empêche que l’on nous confie les professeurs dès lors qu’il existe toujours des programmes élaborés au plan national par une cellule de prospective intelligente de l’Education ? Franchement, je ne vois rien qui puisse s’opposer à cette mutation ! »
   
10. 
    
11. « Au sein du Conseil régional /… par exemple, j’ai fait voter par les socialistes, l’UMP, l’UDF et le Front national une aide à l’enseignement privé dans les lycées. Les chevènementistes ont voté contre mais les communistes et les Verts se sont, eux, abstenus, ce qui,en soi, est déjà un progrès ! »
    
12. 
    
13. « Les régions souhaitent l’autonomie des universités pour pouvoir donner la priorité à leurs filières. »
    
14. 
    
15. « Est-ce vraiment le rôle de l’État de s’occuper de l’implantation d’un laboratoire de recherche ? (…) Il peut la favoriser, la cofinancer, imposer un certain nombre de conditions, par exemple d’éthique de la recherche, mais il n’y a aucune raison que des milliers de fonctionnaires de la recherche relèvent de l’État. »
    
16. 
    
17. « Je vous livre le fond de ma pensée : je me sens plus européen que français. Il m’est très facile d’imaginer une cosmogonie institutionnelle dans laquelle il y aurait l’Europe, directement branchée sur les régions, et les régions sur des communes regroupées par l’intercommunalité. C’est la logique à venir de la chaîne du pouvoir. Je n’ai pas d’attachement national. Je me sens plus à l’aise dans certains pays qui sont moins violents, moins durs, moins discutailleurs. J’ai une sympathie naturelle pour les Anglo-Saxons, les Scandinaves : ce sont des gens qui font la queue, qui ne vous klaxonnent pas quand vous êtes perdus, il y a une discipline. Cette civilisation n’existe malheureusement pas en France ! Autrement dit, je n’aurais aucune difficulté à vivre dans une patrie qui serait l’Europe, avec une patrie secondaire qui serait la région dans laquelle je vis, à condition qu’elle ait un dessein culturel suffisamment compréhensible et partagé. La Nation ? Je ne crois pas à son avenir parce que je n’ai jamais cru à cette histoire d’identité nationale. Je ne m’accroche pas à ces idées-là ! »
    
18. 
    
19. « Le seul chemin possible, /…. Cette nouvelle alliance entre les socialistes modérés et les chrétiens-démocrates est, en fait, plus facile à réaliser qu’en Allemagne où la tradition chrétienne-démocrate est beaucoup plus conservatrice que la tradition chrétienne-démocrate française. Au fond, sur l’acceptation du capitalisme, sa correction sociale, sur la solidarité, l’État minimum social, sur les libertés universitaires, sur l’acceptation d’une école qui ne serait pas à deux vitesses, sur la recherche, sur la décentralisation, les convergences sont évidentes. »
    

ET SURTOUT:

1. « La pensée de la gauche aujourd’hui est une pensée morte parce que le programme du parti socialiste et ses alliances reposent sur des idées mortes depuis longtemps. »
   

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Idées certes respectables et que l’on a le droit de soutenir en démocratie.

Mais ces “pensées” d’un homme “de gôch’” qui fut le principal collaborateur d’un premier ministre “de gôch’”, qui ambitionne de diriger la première région de France pour le troisième mandat consécutif (ça c’est moderne, coco!),

EN QUOI DIVERGENT-ELLES FONDAMENTALEMENT DE CE QUE POURRAIENT ÉNONCER A PEU PRES DEUX ÉLECTEURS UMP SUR TROIS?

Parce que c’est de Jean Paul Huchon qu’il s’agit!

(Personnage même pas irréprochable sur le plan de l’intégrité personnelle soit dit en passant puisque condamné pour favoritisme)

Et ce ne sont pas des propos en l’air, balancés comme ça: ce sont des extraits d’un livre dont on peut imaginer qu’il a été pensé, relu, peaufiné.

Alors faute de choix crédible entre deux options vraiment différentes, pouvez vous me dire en quoi la vraie démocratie est garantie par l’exercice en ce cas précis (comme d’ailleurs dans
quasiment toutes les régions) de la “démocratie formelle”?

Seriez-vous satisfait d’un restaurant de qualité qui, en guise de desserts ne vous donnerait à choisir qu’entre deux portions de brie de Meaux?

Il n’est évidemment pas question de renoncer à la “démocratie formelle”, mais de l’améliorer en ajoutant une composante: UN VRAI CHOIX DONNE AUX ELECTEURS.

Et en attendant, le citoyen a tout à fait le droit, comme le salarié, de faire la grève de la démocratie formelle pour obtenir une amélioration de ses “conditions d’utilisation de ses droits fondamentaux
de citoyen”

Bref sur ma carte de desserts, je veux du brie, mais aussi des fruits rouges, des crêpes, des profiterolles, une crème anglaise, etc.



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Et qu'on ne me dise pas qu'il y avait d'autres alternatives que le PS ou l'UMP puisqu'à part quelques sectes et des gens infréquentables, les autres s'uniront sous telle ou telle bannière ou appelleront à voter pour l'une d'elles!

Moi, j'aurais voté si j'avais trouvé un parti susceptible de représenter peu ou prou ce que je pense.

Il y en avait un, à la rigueur (le Front de Gauche, et encore il fallait faire des concessions!. Mais comme il était écrit par avance qu'il s'acoquinerait avec Huchon, et que je n'ai aucune considération pour le bonhomme, sa politique, ses opinions, son bilan (pas pire que ce qu'aurait fait l'UMP et sans doute même meilleur mais j'attends mieux de quelqu'un qui se prétend de gauche), eh bien le Front de Gauche n'a pas eu ma voix.

Je ne vais quand même pas voter pour un parti qui ne dit rien de ce que je pense (voire qui dit l'opposé), juste pour voter! et puisque rester chez moi ou voter nul ou blanc c'est pareil, pourquoi me déranger?

Le jour où les votes blancs seront VRAIMENT comptabilisés, il faudra en revanche énormément de choses pour que je ne me dérange pas. Sauf si on y ajoute l'obligation: je n'aime pas la contrainte.